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Céramique en Afrique du Nord : la BNT et Oudhna accueillent le 3ᵉ congrès thématique de l’AIECM3

28. November 2025 um 16:41

Du 2 au 4 décembre 2025, la Bibliothèque Nationale de Tunisie (BNT) à Tunis et le Centre d’interprétation à Oudhna accueilleront les travaux du troisième congrès thématique de l’AIECM3, association internationale pour l’étude des céramiques médiévales et modernes en Méditerranée.

Intitulée “Production et circulation de la céramique en Afrique du Nord, de l’Antiquité tardive à l’époque post-médiévale (VIe–XVIIIe siècle)”, cette rencontre scientifique a pour ambition d’apporter de nouveaux éclairages aux connaissances historiographiques, de renforcer la collaboration entre experts et spécialistes interdisciplinaire de différents pays et d’établir un état des lieux actualisé permettant de définir de nouvelles pistes de recherche.

Réunissant archéologues, céramologues, chercheurs, historiens du pourtour méditerranéen, le congrès vise à porter un regard renouvelé sur l’Afrique du Nord, en mettant en lumière la diversité des productions et des circulations céramiques, depuis les prestigieuses amphores romaines jusqu’aux poteries domestiques vernissées des siècles médiévaux. Organisé en partenariat avec l’Institut National du Patrimoine (INP) et l’Institut d’archéologie de Londres (UCL), l’événement entend réévaluer le rôle historique de la céramique dans la région, non seulement comme produit d’échange, mais aussi comme témoin essentiel des mutations sociales, économiques et culturelles.

Une attention particulière sera portée aux traditions locales, aux productions régionales et au commerce transsaharien afin de proposer une vision plus complète et nuancée de l’histoire céramique nord-africaine, en particulier durant l’antiquité tardive et le moyen âge. Les axes de recherche couvrent la cartographie des études existantes sur le Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte) entre le VIème et le XVIIIème siècle, l’analyse des évolutions techniques et stylistiques, l’étude des circuits de production et de diffusion, ainsi que la mise en évidence de transferts de savoir-faire et de migrations d’artisans, tout en révisant les cadres chronologiques pour les périodes médiévale et post-médiévale.

Trois journées sur deux lieux : la Bibliothèque Nationale de Tunisie et le Centre d’interprétation à Oudhna

Le colloque se veut une occasion pour pour mieux comprendre et valoriser la richesse céramique de l’Afrique du Nord, notamment celle de la Tunisie. Il ne se limite pas à dresser un inventaire archéologique, mais s’inscrit dans un vaste effort de recodification historique et scientifique, capable de renouveler les récits sur les échanges méditerranéens et sur la place de la céramique dans les sociétés anciennes.

Le programme, réparti entre la Bibliothèque nationale de Tunisie et le Centre d’interprétation d’Oudhna, abordera les céramiques d’Egypte et de Libye, des premières glaçures islamiques aux productions médiévales d’Alexandrie et de Tripolitaine. La journée d’ouverture à la BNT sera marquée par des communications consacrées notamment à Sbeitla, à la vallée de la Medjerda et aux contextes fatimides et zirides d’Utique, offrant un regard renouvelé sur les typologies et les chronologies locales.

Les travaux se poursuivront à Oudhna avec des études sur Djerba, les productions ottomanes et leur influence contemporaine, avant de s’élargir aux sites d’Algérie et du Maroc, de Tlemcen à Volubilis, en passant par Sigilmasa et les ateliers médiévaux de Salé. La dernière séance de la troisième journée à la BNT, sera consacrée à la circulation des productions nord-africaines et au rôle de l’Afrique du Nord dans la Méditerranée. Une table ronde clôturera la rencontre, présidée par l’historienne britannique Chris Wickham, l’archéologue italienne Alessandra Molinari, l’historien et archéologue tunisien Adnan Louhichi, ainsi que Corisande Fenwick, professeur d’archéologie de l’Antiquité tardive et de l’époque islamique à l’UCL (University College London).

L’AIECM3 est une association internationale qui vise à promouvoir et à renforcer les études sur les céramiques médiévales et modernes en Méditerranée. Elle est née dès 1992 en tant qu’AIECM2 à l’initiative d’un groupe fondateur de chercheurs provenant de divers pays de la Méditerranée.  En 2012, à l’occasion du Congrès de Silves au Portugal, il a été décidé d’élargir le champ des recherches aux études sur la céramique d’Epoque Moderne et ainsi est née l’AIECM3. L’association organise des congrès pléniers trisannuels ainsi que des congrès thématiques de périodicité variable dont elle publie régulièrement les actes.

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Le khôl sera-t-il inscrit au patrimoine culturel de l’humanité ?

18. November 2025 um 13:52

Le dossier du «khôl» ou «al khol al-arbi», présenté par 9 pays arabes dont la Tunisie, a été déposé, le 2 avril 2024, pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.

L’utilisation du khôl est courante dans toutes les régions tunisiennes et constitue une pratique sociale partagée par différentes tranches d’âge, tant dans la vie quotidienne que lors de nombreuses cérémonies.

Toutefois, la fabrication du khôl selon des méthodes traditionnelles a connu un recul, se limitant aujourd’hui à quelques artisanes en milieu rural et, plus rarement, en milieu urbain, même si cette tradition demeure profondément ancrée.

Si l’usage du khôl à des fins esthétiques s’est diffusé dans l’ensemble du territoire, le sud tunisien reste la région la plus étroitement associée à cette pratique et à ses rituels, notamment masculins, dans un cadre cérémoniel spécifique absent dans d’autres régions, comme le nord.

Un savoir-faire remontant à l’antiquité

L’usage du khôl depuis l’antiquité par des sociétés et des civilisations aux coutumes et cultures différentes, et sur de longues périodes historiques, a produit un élément riche en diversité et en symbolique d’un pays à l’autre, et au sein d’un même pays entre ses différentes régions.

Depuis l’antiquité, les femmes accordent une grande importance à la beauté, développant matériaux et outils pour répondre à ce désir d’être belle. Ainsi, elles ont extrait de la nature les matières premières et les ingrédients dont elles ont besoin, issus de plantes, de pierres voire même de certains animaux à partir desquels elles fabriquaient des cosmétiques selon des étapes précises.

Parmi les produits les plus anciens et les plus durables figure le khôl, largement utilisé encore aujourd’hui malgré l’essor des cosmétiques modernes. Il demeure l’un des matériaux les plus anciens employés tant pour la beauté que pour la médecine.

De la pierre d’antimoine au noyau de dattes

La fabrication du khôl passe par plusieurs étapes, dont la sélection de la pierre d’antimoine afin d’en garantir la qualité. Celle-ci est soit trempée dans l’eau après avoir été enveloppée dans un linge propre, soit placée directement sur le feu dans un pot en terre cuite jusqu’à ce qu’elle s’effrite et se purifie. Les morceaux d’antimoine sont ensuite broyés dans un mortier de cuivre, avec l’ajout mesuré d’autres ingrédients, notamment des noyaux de dattes.

Si, dans certaines régions, le noyau de datte demeure un composant secondaire, il constitue l’ingrédient principal dans d’autres, notamment dans le sud tunisien, terre de palmeraies et de dattes réputées.

Les noyaux sont lavés, séchés au soleil, puis grillés à feu doux jusqu’à noircissement complet. Ils sont ensuite broyés, tamisés et stockés dans de petits récipients en verre ou dans un récipient à khôl en cuivre, avant de procéder à l’application qui se fait à l’aide d’un bâtonnet de cuivre ou de bois appelé «mirwed».

Entre beauté, thérapie et rituel

Le khôl est l’un des matériaux les plus importants pour mettre en valeur la beauté des yeux et créer un halo noir bien spécifique. S’il est particulièrement utilisé par les femmes au quotidien comme lors des cérémonies festives et fêtes religieuses, il est également employé par les hommes voire les enfants.

Au-delà de son usage esthétique, le khôl, considéré comme «Sunna du Prophète», notamment le jour d’Achoura, possède une dimension thérapeutique reconnue : il purifie les yeux, protège des infections, améliore la vue et favorise la pousse des cils et même des cheveux. Dans les régions désertiques et le sud tunisien, les hommes l’appliquent pour se protéger des maladies oculaires et des tempêtes de sable.

Dans plusieurs régions, le khôl demeure une tradition qui perdure : le marié en est paré le soir de ses noces, les garçons en sont ornés à l’occasion de la circoncision, les femmes l’appliquent le mercredi soir, convaincues qu’il protège toute une vie, et sur le front des nouveau-nés, un léger trait est déposé pour les mettre à l’abri des maladies et du mauvais œil.

Le dossier du khôl et 67 autres présentées par 78 pays du monde pour inscription sur cette liste, seront examinés par le Comité intergouvernemental de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, lors de sa 20e session ordinaire, qui se tiendra du 8 au 13 décembre 2025 à New Delhi (Inde)

Les 9 pays arabes ayant présenté le dossier du khôl sont la Syrie, l’Irak, la Jordanie, la Libye, Oman, la Palestine, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et la Tunisie.

La fiche d’inventaire tunisienne du patrimoine culturel immatériel a été déposée par le Centre des arts, de la culture et des lettres (CACL), sis à Ksar Said, non loin du Musée national du Bardo. Elle met en avant le cadre géographique, la description détaillée de l’élément, les étapes de fabrication, les usages et la transmission de cette pratique cosmétique aux nouvelles générations, en tant que savoir-faire lié à l’artisanat traditionnel.

D’après Tap.

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