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Conflit russo-ukrainien | Genèse et enjeux politiques et géostratégiques

18. Juli 2025 um 10:01

Si vous désirez connaître les raisons cachées de la genèse du conflit russo-ukrainien, cet article tiré de l’histoire de la Russie et des pays membres du Pacte de Varsovie – un traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle, conclu le 14 mai 1955 et dissous en juillet 1991 – pourrait vous y aider.

Habib Glenza

Durant les 36 ans de coopération et d’assistance, l’URSS a certes dominé les pays de l’alliance, mais elle les a également aidés à reconstruire les infrastructures détruites lors de la deuxième guerre mondiale, ce qui a nécessité un investissement colossal pour remettre sur pieds toutes les économies des pays du pacte.  

A en croire la rhétorique des médias occidentaux, le conflit russo-ukrainien a commencé lorsque l’armée russe a envahi l’Ukraine le 24 février 2022. Le seul objectif de Poutine, d’après eux, est d’annexer ce pays. Et aujourd’hui, on parle d’une menace russe d’annexion des pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), en plus de la Pologne et de la Finlande. Une fois ces pays annexés, Poutine ferait la guerre à toute l’Europe, répète-t-on aussi.

Cette rhétorique cherche, en réalité, à impliquer l’Otan dans le conflit russo-ukrainien afin de déstabiliser et affaiblir la Russie pour la partager ensuite en trois grands territoires : la partie de la Russie occidentale passera sous la souveraineté de l’Union européenne; les deux autres, qui se trouvent en Asie, passeront sous contrôle des Américains.

L’Occident cherche à cacher ce qui a été rapporté par Zbigniew Brzezinski dans son livre ‘‘Le grand échiquier’’ paru en 1997. Ce politologue américain d’origine polonaise était conseiller à la sécurité nationale du président des Etats-Unis Jimmy Carter. Brzezinski a été un artisan majeur de la politique étrangère de Washington, soutenant une tendance plus agressive vis-à-vis de l’URSS. Il est resté jusqu’à sa mort un russophobe farouche, et son origine polonaise y était sans doute pour beaucoup.

Dans son livre, Brzezinski écrivait : «Si les Etats-Unis veulent dominer le monde, ils doivent dépiécer la Russie en trois parties pour l’affaiblir et s’emparer de ses richesses naturelles (énergies, métaux. métaux rares, etc.) et ensuite neutraliser la Chine».  

L’extension de l’Otan vers l’Est  

Au moment de la chute du mur de Berlin en 1989, James Baker a été chargé par le président américain Georges Bush de réorganiser l’Europe autour d’un noyau dur qu’est la réunification des deux Allemagne et l’extension de l’Otan vers l’Est de l’Europe

La réunification fut actée en un temps record. Le traité y afférent fut signé à Moscou le 12 septembre 1990 mettant fin à la question qui empoisonnait les relations internationales depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Chacun des partenaires a essayé de tirer avantage de la nouvelle situation. L’Allemagne a retrouvé son unité, et les Russes ont reçu la promesse que l’Otan ne s’étendra pas jusqu’à ses frontières, la déclaration de Baker selon laquelle l’Otan ne s’étendra pas vers l’Est ayant été prise au mot par Moscou.

Du point de vue des Russes, lequel doit être également entendu, cette promesse non tenue est à l’origine des tensions actuelles à l’est de l’Europe, dont celle qui a surgi récemment en Ukraine. Les Américains ont en effet permis à l’Otan d’intégrer de nouveaux membres parmi les pays qui faisaient partie du Pacte de Varsovie. De cette expansion, Gorbatchev dira plus tard que la promesse non tenue était une provocation et une violation de l’esprit des assurances faites en 1990.

C’est ce qui reviendra, des années après, comme un leitmotiv dans la bouche de Poutine qui ne cesse d’affirmer que «l’Occident a triché et nous a trompés de manière abjecte».  

L’échec des accords Minsk I et Minsk II

Le protocole de Minsk, puis les accords de Minsk I et II, ont été adoptés par la Russie et l’Ukraine pour mettre fin à la guerre dans le Donbass qui a fait plus de 14 000 morts depuis 2014. Pourtant, selon certains experts, ces deux textes étaient voués à l’échec dès leur signature, le 5 septembre 2014 (Minsk I) et le 12 février 2015 (Minsk II).  

La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Mitterrand avoueront eux-mêmes avoir dupé Poutine en donnant à l’Ukraine le temps de s’armer!

C’est en tout cas ce qu’a affirmé sans ciller l’ancienne chancelière allemande en 2022.«L’accord de Minsk de 2014 était une tentative de donner du temps à l’Ukraine. Elle en a également profité pour devenir plus forte, comme vous pouvez le voir aujourd’hui», a-t-elle déclaré à l’hebdomadaire Die Zeit, le 7 décembre 2022

«Il était clair pour nous tous que le conflit était dans une impasse, que le problème n’avait pas été résolu, mais c’est précisément ce qui a donné un temps précieux à l’Ukraine», a insisté la chancelière allemande.

L’accord de Minsk, que Merkel avait signé, en septembre 2014, avec le président français de l’époque, François Hollande, le président ukrainien Petro Porochenko et le président russe Vladimir Poutine est aujourd’hui dépeint comme un effort de paix que le président russe aurait désavoué. Ce point de vue est pour le moins inexact et orienté.

Par ses déclarations, Merkel a confirmé que l’Otan voulait la guerre dès le début, mais qu’elle avait besoin de temps pour s’y préparer militairement.

Depuis la dissolution de l’Union soviétique en 1991, les États-Unis poursuivent l’objectif de rester la «seule puissance mondiale». À cette fin, Washington a mené de nombreuses guerres et a étendu l’Otan à l’Europe de l’Est. Aujourd’hui, ils veulent également intégrer l’Ukraine, la Géorgie et d’autres anciennes républiques soviétiques dans l’Otan et soumettre la Russie afin de piller ses ressources et d’isoler la Chine.

Deux mois à peine après l’entrée en fonction du troisième gouvernement de Merkel, les États-Unis et l’Allemagne ont organisé un coup d’État en Ukraine en février 2014, qui a fait appel à des milices pour aider un régime pro-Otan à prendre le pouvoir. Washington et Berlin ont toutefois eu un problème. Le rôle dominant joué dans le nouveau régime par les nationalistes de droite, admirateurs du collaborateur des Nazis, Stepan Bandera, et les milices fascistes, a divisé le pays, en particulier dans l’Est, majoritairement russophone, où la perspective d’être dirigé par des ultranationalistes ukrainiens était accueillie avec horreur.

La Russie, craignant pour sa base de la flotte de la mer Noire à Sébastopol, a annexé la Crimée. Les séparatistes soutenus par la Russie ont proclamé des républiques indépendantes à Donetsk et à Lougansk, dans l’est de l’Ukraine. Les nouveaux dirigeants de Kiev n’ont pas été en mesure d’empêcher cela. L’armée ukrainienne s’est effondrée. Les soldats peu enclins à se sacrifier pour le nouveau régime avaient déserté en masse.

Kiev cherchait à gagner du temps pour s’armer

Presque rien des accords de Minsk n’a été mis en œuvre par l’Occident. En particulier, la partie ukrainienne a boycotté tous les accords. Elle ne voulait pas d’un règlement négocié. Faute de soldats prêts à se battre, le président nouvellement installé Petro Porochenko a mobilisé le bataillon Azov et d’autres milices, que l’oligarque milliardaire a en partie financées lui-même. Ces milices ont été intégrées aux forces armées et envoyées dans les régions séparatistes pour terroriser la population locale et alimenter le conflit.

Le régime de Kiev – que ce soit sous la direction de Porochenko ou de son successeur Volodymyr Zelensky – et ses bailleurs de fonds à Berlin et Washington n’ont jamais voulu une solution pacifique. Ce qui les intéressait c’était de gagner du temps pour préparer la guerre, même si cela avait des conséquences désastreuses pour la population des zones touchées.

Du point de vue de Kiev, la construction de la paix «ne sera possible qu’une fois les territoires libérés, c’est-à-dire une fois qu’ils seront à nouveau entièrement sous contrôle ukrainien». Position que conforte cet aveu de François Hollande en 2022 : «Les accords de Minsk ont permis à l’Ukraine de renforcer ses capacités militaires».

Le répit, l’Occident et Kiev semblent l’avoir mis à profit : depuis 2014, l’Ukraine a renforcé ses capacités militaires. Et l’armée ukrainienne est complètement différente de celle de 2014. Elle est mieux entraînée et mieux équipée. C’est le mérite des accords de Minsk d’avoir donné à l’armée ukrainienne cette opportunité.

Ces accords auraient aussi empêché la zone contrôlée par les séparatistes de s’étendre. À l’hiver 2015, ces derniers étaient aux portes de Marioupol et venaient de remporter deux batailles décisives, reprenant l’aéroport de Donetsk et la ville de Debaltsevo. 

La confiance perdue entre Moscou et l’Occident 

Regrettant les divisions au sein de l’Union européenne (UE) et l’ambiguïté de l’Allemagne, «refusant de mettre en question le pipeline Nord Stream 2», François Hollande a rapporté qu’il était partisan de sanctions maximales, rappelant qu’il avait lui-même annulé la vente de navires Mistral à la Russie en 2014.

Étrangement, Hollande, qui estime qu’une solution pérenne est nécessaire pour la paix en Ukraine, a achevé son propos en affirmant que «les accords de Minsk peuvent être ressuscités pour établir un cadre légal déjà accepté par toutes les parties». 

L’aveu de Merkel a pourtant déjà suscité une vive réaction du président Poutine : «La confiance est presque inexistante, mais après de telles déclarations, une question de confiance se pose : comment négocier, sur quoi, et s’il est possible de négocier avec quelqu’un, quelles sont les garanties?», s’est-il interrogé.

«J’espérais encore que les autres parties prenantes à ce processus étaient sincères avec nous. Il s’avère qu’ils nous trompaient aussi. Il s’agissait uniquement de renforcer l’Ukraine avec des armes, en la préparant aux hostilités», a ajouté Poutine. Au vu de ces nouveaux éléments, Moscou aurait «peut-être» dû lancer son opération militaire en Ukraine plus tôt, a-t-il estimé, soulignant que la Russie espérait pour sa part être en mesure de résoudre le conflit dans le Donbass par le biais des Accords de Minsk. 

L’accord d’Istanbul aurait pu apporter la paix

Plusieurs politologues pensent que les négociations d’Istanbul en 2022 ont été une occasion ratée pour arrêter un conflit insensé. Cette chance a été torpillée par le Premier ministre britannique Boris Johnson, dépêché par les Européens. L’expérience des républiques post-soviétiques en matière d’accords de sécurité avec Moscou montre que les pourparlers russo-ukrainiens de 2022 avaient peu de chances d’aboutir.

En conclusion, la genèse du conflit russo-ukrainien sert seulement les intérêts des Américains pour s’emparer des richesses naturelles russes: pétrole, gaz, or, métaux et surtout métaux rares. L’Ukraine n’est qu’un moyen pour parvenir démembrer la Russie et ensuite isoler la Chine

Les allégations selon lesquelles l’objectif de l’intervention de l’armée russe en 2022 est l’annexion de l’Ukraine n’est qu’un mensonge et une rhétorique des médias occidentaux. En effet, la Russie possède 17 millions de km2 pour une population de 150 millions de personnes, par conséquent Poutine n’est pas dans le besoin d’annexer d’autres terres et encore moins incapable de faire la guerre à toute l’Europe

La Russie cherche à ce que l’on accorde plus de liberté à la minorité russe du Donbass, afin qu’elle puisse avoir accès à la langue et à la culture russes dans les écoles publiques ukrainiennes, ce que refusent d’entendre les ultras nationalistes de Stepan Bandera. Poutine exige aussi la démilitarisation de l’Ukraine et sa non adhésion à l’Otan. 

Ceux qui avancent que l’Ukraine est libre d’intégrer l’Otan et d’installer une base militaire occidentale tout près de la frontière russe doivent se rappeler qu’en 1962 une troisième guerre mondiale, nucléaire celle-là, aurait pu être déclenchée entre l’URSS de Nikita Khrouchtchev et les Etats-Unis de John Kennedy, suite à l’installation de missiles russes à Cuba. A cette époque les Américains jugeaient inadmissible l’installation de telles armes non loin de leurs frontières. Pour éviter un conflit armé lourd de conséquences, Khrouchtchev a dû retirer ses missiles de Cuba.

Les puissances mondiales, Etats-Unis, Chine et Russie ne permettront jamais l’installation de bases militaires hostiles à leurs frontières. Demain, si les choses se détériorent entre l’Otan, les Etats-Unis et la Chine, nous aurions certainement un conflit, plus dévastateur, entre la Chine et Taïwan.  

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