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Tunisie : quand les investisseurs prêchent dans le désert

18. September 2025 um 16:45

L’impatience gagne les milieux économiques. Face à un État qui peine à tenir ses promesses de réforme, entrepreneurs et experts tirent la sonnette d’alarme. Ils estiment que sans révolution réglementaire, la Tunisie ratera le coche de la compétitivité méditerranéenne. La frustration était palpable, mercredi, dans la salle qui a abrité l’événement « Tunisie 2.0 : Réinventer l’attractivité économique et l’environnement des affaires ».

Derrière les sourires de circonstance et les formules diplomatiques, une réalité s’impose : le décalage grandissant entre les ambitions affichées et la réalité du terrain. Les acteurs économiques du pays ne mâchent plus leurs mots. Ils exigent des actes.

L’offensive de Tarak Cherif : « Libérez tout ! »

Le ton est donné d’emblée par Tarak Cherif, figure emblématique d’ANIMA Investment Network. L’homme n’y va pas par quatre chemins : « La Tunisie manque cruellement d’ambition ». Son diagnostic est sans appel. Le pays se contente de viser 3,2 % de croissance quand il pourrait prétendre à bien mieux. Sa recette ? Révolutionnaire dans sa simplicité : libérer totalement l’investissement privé. Seules exceptions tolérées : la sécurité nationale et les activités illicites. Point final.

Mais M. Cherif ne s’arrête pas là. Il pointe du doigt le maillon faible : la logistique. « Le meilleur investissement possible », martèle-t-il. Ports défaillants, aéroports sous-dimensionnés : autant de boulets qui sabotent la compétitivité nationale. L’exemple des Émirats ? Obsédant. Leur politique d’Open Skies a transformé Dubaï en hub incontournable. La Tunisie, elle, continue de discuter.

Moez Soussi, l’économiste qui compte

Plus analytique, Moez Soussi dissèque les maux avec la précision du chirurgien. Professeur d’université, il livre ses chiffres : une hausse de 100 points de base du taux directeur provoque une chute de 16 % de l’investissement privé. Dix années de politique monétaire restrictive ont fait des ravages. Autre poison : l’écart systématique entre promesses budgétaires et résultats. Comment investir sereinement quand l’État lui-même rate ses prévisions ? « La Tunisie ne manque de rien pour réussir », tempère-t-il néanmoins. Talents, ingéniosité : les atouts existent. Reste à créer l’environnement législatif adéquat.

Ghali Mannoubi : les leçons du monde

Depuis la Tunisia Investment Authority, Ghali Mannoubi observe les tendances mondiales. Joint-ventures et fusions-acquisitions dominent désormais face aux traditionnels projets Greenfield. L’Asie et l’Afrique mènent une guerre sans merci pour attirer les capitaux. Comment rivaliser ?

Ses propositions : une « autorisation unique » (testée avec succès en Égypte et aux Émirats), une politique d’incitations repensée (exit les 20 secteurs fourre-tout, place aux niches d’avenir), et l’unification des zones sous le label « zones économiques spéciales ». Du concret, enfin.

Mohamed Ben Abid : les aveux du gouvernement

Face à cette charge, Mohamed Ben Abid ne peut esquiver. Directeur général du suivi des réformes, il concède : 50 % seulement des 185 mesures de la stratégie climat des affaires ont été réalisées. La troisième vague du décret 417 arrive, promet-il. Mais consulter cinquante ministères prend du temps…

Sa défense : éviter la déstabilisation. Sa roadmap : logistique, digitalisation (plateforme unique de l’investisseur au premier trimestre 2026), financement PME et foncier. Les quatre piliers de la renaissance annoncée.

Néjia Gharbi : « Stop à l’inflation législative »

De la Caisse des Dépôts et Consignations, Néjia Gharbi lance son cri du cœur : « Trop de textes, trop de lois ». Sa philosophie ? « L’investissement est libre sauf liste négative ». Simple, efficace.

Elle épingle la sur-réglementation chronique : PPP et crowdfunding étranglés par l’excès de contrôle. Pourtant, les atouts tunisiens restent intacts : top 20 mondial pour les talents, porte d’entrée africaine. La CDC mobilise déjà les bailleurs internationaux. Reste à lever les verrous.

Au final, un paradoxe tunisien se dessine : un pays riche de potentiel mais pauvre en réactivité institutionnelle. Les solutions existent, les experts les connaissent, les acteurs les réclament. Seule manque la volonté politique de trancher dans le vif. Combien de temps encore ?

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Aslan Berjeb appelle à une « réforme des pratiques » pour renouer avec la confiance des investisseurs

18. September 2025 um 11:27

Face au déficit commercial, le président de la CONECT, Aslan Berjeb, plaide pour une « réforme des pratiques »; et ce, afin de restaurer la confiance des investisseurs.

Dans un contexte de creusement du déficit commercial, le président de la confédération CONECT, Aslan Berjeb, a appelé à une transformation profonde de l’environnement des affaires en Tunisie. Laquelle devrait s’axer sur un changement des pratiques plutôt que sur une simple modification des textes de loi.

Lors de l’ouverture de la Conférence Nationale « Tunisie 2.0 : Réinventer l’attractivité économique et l’environnement des affaires » qui se tient le 18 septembre 2025 , il a affirmé que seule la restauration de la confiance des investisseurs, locaux comme internationaux, permettra de bâtir la souveraineté économique du pays et de passer d’un modèle low cost à une économie du savoir-faire et de la haute valeur ajoutée.

Le message central de M. Berjeb repose sur l’instauration d’un climat des affaires fondé sur trois piliers essentiels : la stabilité des réglementations; la transparence des procédures administratives; et une compétitivité équitable entre toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Il a souligné que la priorité absolue est de rassurer les investisseurs déjà présents en Tunisie pour qu’ils consolident et élargissent leurs activités. Transformant ainsi les intentions en décisions concrètes et en réussites durables. Cette démarche vise à attirer un investissement productif, créateur de valeur et capable de relancer les filières industrielles tunisiennes.

Ce discours intervient alors que les indicateurs économiques peignent une réalité contrastée. Sur les huit premiers mois de 2025, le déficit commercial de la Tunisie s’est aggravé pour atteindre 14,6 milliards de dinars, contre 11,9 milliards un an plus tôt. Cette détérioration s’explique par une légère baisse des exportations (-0,3 %) combinée à une hausse des importations (+4,8 %), faisant chuter le taux de couverture à 73,9 %. Si des secteurs comme les mines et phosphates (+11,9 %) ou les industries mécaniques et électriques (+6,7 %) progressent; des filières stratégiques sont en net recul, notamment l’énergie (-39 %) et l’agroalimentaire (-16 %), accentuant les déséquilibres.

Pour inverser cette tendance, Aslan Berjeb a défini une feuille de route claire : rendre les règles stables et lisibles; placer les PME et les jeunes entrepreneurs au cœur de l’action; et considérer les investisseurs comme de véritables partenaires. Il a insisté également sur la nécessité de faciliter l’accès à la donnée économique (« data ») pour offrir aux investisseurs la visibilité nécessaire à leurs décisions. Selon lui, c’est cette « vraie réforme », celle qui transforme la manière d’agir, qui pourra consolider la souveraineté économique, industrielle, agricole et numérique du pays en s’appuyant sur ses talents, notamment ses ingénieurs.

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Samir Abdelhafidh : « De nombreuses entraves persistent, malgré la poursuite des réformes »

18. September 2025 um 11:02

La Tunisie est sur la voie de la reprise économique et s’engage résolument à lever les obstacles à l’investissement pour renforcer son attractivité. C’est le message clé délivré par le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, lors de l’ouverture de la conférence nationale « Tunisie 2.0 : Réinventer l’attractivité économique et l’environnement des affaires ». S’appuyant sur des indicateurs macroéconomiques encourageants, le ministre a détaillé une feuille de route axée sur la digitalisation, la facilitation de l’accès au financement et la modernisation des infrastructures pour consolider la confiance des capitaux nationaux et étrangers.

Devant un parterre d’invités et de partenaires, dont la fondation Konrad Adenauer, la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) et le cabinet MD Audit, M. Abdelhafidh a dressé un bilan économique positif pour conforter les orientations du gouvernement. Il a notamment mis en avant une inflation maîtrisée qui est passée de plus de 7 % en 2024 à 5,2 % en août 2025, ainsi qu’une baisse du taux de chômage qui s’établit à 15,3 % au deuxième trimestre 2025. Le ministre a insisté également sur une croissance économique en hausse de 2,4 % au premier semestre 2025. De même qu’il a souligné une augmentation significative des flux d’investissements directs étrangers (IDE) de 21,4 % sur la même période. Ainsi qu’un niveau rassurant des réserves de change atteignant 108 jours d’importation. Il a complété ce bilan en relevant l’appréciation du dinar face au dollar et au yen.

Ces résultats sont renforcés par une confiance renouvelée des partenaires internationaux. Comme en témoignent la révision à la hausse de la note souveraine du pays par l’agence américaine Fitch et l’agence japonaise Rendil. Les conclusions positives de la dernière enquête de la chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce confirment aussi cette tendance, révélant que les entreprises à participation allemande envisagent très majoritairement de poursuivre ou d’accroître leurs investissements en Tunisie.

Par ailleurs, le ministre a rappelé que ces avancées s’inscrivent dans une dynamique de réformes déjà engagées. Celles-ci incluent la suppression d’un ensemble d’autorisations administratives, la publication du décret-loi n°2022-68 pour accélérer la réalisation des projets, la mise en place de la plateforme « Accès au marché » pour plus de transparence, ainsi qu’une lutte déterminée contre la corruption. Ces efforts, a-t-il affirmé, témoignent d’un engagement politique fort sous l’impulsion du Président de la République pour améliorer l’environnement des affaires.

Loin de considérer ces acquis comme une fin en soi, M. Abdelhafidh a annoncé que l’amélioration du climat des affaires sera un axe fondamental du prochain plan de développement 2026-2030. Les actions futures chercheront à consolider les acquis en se concentrant sur plusieurs piliers stratégiques. Il s’agira notamment : d’améliorer l’écosystème logistique et portuaire; de faciliter l’accès des PME aux marchés et aux financements; d’accélérer la digitalisation de l’administration et du parcours de l’investisseur; et de développer une offre foncière attractive et adaptée aux besoins.

Tout en réaffirmant les atouts structurels de la Tunisie– sa position géographique, son capital humain et sa stabilité politique– le ministre a reconnu qu’il « subsiste encore beaucoup d’entraves à l’investissement » et que d’autres réformes sont nécessaires pour répondre aux aspirations des Tunisiens. Il a ainsi exprimé son attente que les travaux de la conférence permettent d’identifier des pistes de solution concrètes, qui serviront à « éclairer » les futures décisions du gouvernement.

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