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Trump ou le droit de la force contre la force du droit

28. Januar 2025 um 16:56

Au cours de sa campagne électorale, Donald Trump n’a cessé de répéter qu’il est un homme de paix. Il a fermement critiqué la politique agressive de son prédécesseur qui a abouti à la désastreuse guerre d’Ukraine. Il a même pris le risque de s’en prendre avec virulence aux hommes de l’ombre de l’Etat profond qui ont engagé l’Amérique dans « des guerres sans fin ».

Dès le premier jour de son entrée à la Maison Blanche, le nouveau président a commencé non pas à résoudre les crises internationales, mais à les alimenter et à semer les graines d’autres crises dans des régions aussi paisibles que celles où se trouvent le Canada, le Panama et le Groenland…

Au premier jour de son exercice du pouvoir, il a prouvé, si besoin est, au monde entier que, pour lui, le respect du droit international, les règles du bon voisinage et le principe de l’inviolabilité des frontières sont des vieilleries d’un autre âge. Que le seul principe qui l’intéresse est le droit de la force et non la force du droit. Et que la raison du plus fort est toujours la meilleure…

Comment expliquer cela sinon par la folie des grandeurs dont le 47ème président semble atteint. C’est ce qui le pousse à vouloir faire du Canada le 51ème Etat, à mettre la main sur le Canal de Panama et à occuper le Groenland, en commençant par changer le nom du Golfe du Mexique par “Golfe d’Amérique“.

En attendant les réactions du peuple canadien, de l’ONU auprès de laquelle le Panama a déposé une plainte, et de l’Union européenne dont l’un des membres, le Danemark, est menacé d’amputation d’une grande partie du territoire sous sa souveraineté, Donald Trump s’est tourné déjà vers une autre région de la planète, le monde arabe, dont il sait les divisions, les faiblesses et l’incapacité congénitale à se défendre.

Comme s’il n’y avait aucun problème intérieur à résoudre dans son pays, comme s’il n’y avait aucune crise internationale à désamorcer, l’urgence du président américain dès la première semaine de son entrée en fonction, c’est de résoudre à sa manière la question palestinienne. C’est en bombant le torse qu’il s’adressa le samedi 25 janvier aux journalistes en ces termes : « J’ai appelé le roi Abdallah et je lui ai demandé d’ouvrir ses frontières pour les Palestiniens de Gaza. J’appellerai le président égyptien pour lui demander la même chose… »

Il n’en faut pas plus pour que les Ben Gvir et autres Smotrich applaudissent et couvrent d’éloges « le plus grand ami d’Israël ». Le plus indécent dans la déclaration de Trump aux journalistes est l’ignorance totale du peuple de Gaza, victime de génocide et dont la ville est entièrement détruite.

Gaza semble être l’un des centres d’intérêt de Trump. La preuve est qu’il en a parlé le premier jour de son entrée à la Maison Blanche. Mais la manière dont il a parlé ressemble moins à celle d’un président d’une grande puissance qu’à celle d’un promoteur immobilier, salivant face à la perspective d’un projet en or.

Pour le président-promoteur immobilier, « Gaza doit vraiment être reconstruite d’une manière différente. C’est un endroit intéressant, phénoménal, au bord de la mer. Le climat est excellent, tout va bien. On pourrait faire de belles choses là-bas, mais c’est très intéressant ». Et les Gazaouis? « Ils sont presque tous morts », a ajouté Trump avec la froideur et l’indifférence d’un être dénué de toute humanité, de toute moralité.

Non, les Gazaouis ne sont pas tous morts. Il est vrai que des dizaines de milliers sont morts face à l’indifférence du monde et à la complaisance des grandes puissances occidentales avec l’Etat génocidaire israélien. Mais les Gazaouis sont toujours là. Ils s’opposeront à la « Nakba 2 » que Trump et son ami Netanyahu semblent déterminés à faire subir aux descendants de la première Nakba, perpétrée en 1948 par les hordes sionistes.

Les réponses des pays arabes concernés aux pressions de Trump semblent encourageantes. La réaction du ministre jordanien des Affaires étrangères, Aymen Safadi, est sans ambiguïté : « La Jordanie est aux Jordaniens, la Palestine aux Palestiniens ». Et il est hautement improbable que le président Al-Sissi se laisse intimider par les pressions du président américain. Sans parler du peuple palestinien dont les racines, tel un arbre majestueux, plongent au fond de la terre de ses ancêtres.

Le drame de notre monde est que l’ampleur des crises qui le secouent est inversement proportionnelle à la compétence des dirigeants élus pour les résoudre. Après un Joseph Biden qui, quatre ans durant, s’est comporté en pyromane, voilà « the Donald » qui nous dit que « l’Espagne est membre des BRICS », que le Groenland et le Canal de Panama lui appartiennent et que Gaza est « un endroit extraordinaire » pour y construire des hôtels de luxe, des casinos de jeu et des terrains de Golf…

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