Chirurgie rénale robotique : Une première en Tunisie qui ouvre un nouveau champ médical
La Tunisie a franchi, le 16 décembre 2025, une étape médicale inédite avec la réalisation de la première intervention de chirurgie rénale assistée par robot jamais pratiquée dans le pays, à l’hôpital universitaire Charles Nicolle. Au-delà du caractère historique de l’acte, cette réussite élargit concrètement le champ des interventions chirurgicales de haute précision désormais envisageables en Tunisie.
Une première nationale strictement encadrée
Selon le ministère de la Santé, l’intervention – une ablation du rein réalisée avec succès – a été menée par l’équipe de chirurgie et de transplantation rénale de l’hôpital Charles Nicolle, sous la supervision du professeur Riadh Ben Slama, en coordination avec le service d’anesthésie-réanimation dirigé par la professeure Aliya Jabri.
Des experts sud-coréens en chirurgie robotique sont intervenus en appui technique, aux côtés des équipes médicales et paramédicales tunisiennes.
Il s’agit d’une première absolue en Tunisie, aussi bien dans le secteur public que privé, dans le domaine de la chirurgie rénale assistée par robot.
Les portes médicales désormais ouvertes
Cette première intervention élargit le champ des actes de chirurgie de haute précision médicalement envisageables en Tunisie, à condition d’un déploiement progressif et encadré.
En urologie, discipline la plus directement concernée, la chirurgie robotique est utilisée à l’international pour :
- la néphrectomie partielle, permettant de retirer une tumeur tout en préservant une partie du rein,
- certaines chirurgies prostatiques dans des cancers localisés,
- des interventions reconstructrices complexes nécessitant une dissection très fine.
Au-delà de l’urologie, la plateforme robotique ouvre également des perspectives dans :
- la chirurgie digestive ciblée, notamment pour certaines interventions coliques ou rectales complexes,
- la gynécologie, en particulier pour des actes nécessitant une grande précision, comme certaines hystérectomies ou chirurgies de l’endométriose,
- certaines chirurgies oncologiques sélectives, lorsque la préservation des tissus et des structures nerveuses est déterminante.
Ces extensions restent toutefois conditionnées à la formation continue des équipes, à la validation progressive des protocoles et à une sélection rigoureuse des indications, la chirurgie robotique n’ayant pas vocation à se substituer à la chirurgie conventionnelle dans tous les cas.
Une avancée dans un système sous contraintes
Cette percée technologique intervient dans un contexte hospitalier sous pression. Le secteur public recrute chaque année entre 900 et 1 000 nouveaux médecins, tout en enregistrant le départ de 200 à 250 praticiens, maintenant une tension constante sur les établissements. Parallèlement, des efforts de modernisation sont engagés, avec un taux de numérisation des dossiers médicaux avoisinant 95 % dans les hôpitaux publics.
Ces données rappellent que l’intégration durable de technologies de pointe comme la chirurgie robotique suppose un renforcement global du tissu sanitaire, tant en ressources humaines qu’en équipements, maintenance et organisation des soins.
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