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Droits humains | Les valeurs reculent, le «deux poids, deux mesures» triomphe

10. Dezember 2025 um 10:30

Chaque année, le 10 décembre, le monde célèbre la Déclaration universelle des droits de l’homme. Un texte fondateur, né après les pires tragédies du XXᵉ siècle, qui devait servir de boussole morale universelle, plaçant la dignité humaine au-dessus des intérêts politiques, économiques ou géostratégiques. Mais célébrer aujourd’hui cet anniversaire relève presque de l’ironie. Car tandis que les discours officiels se multiplient, les pratiques, elles, s’éloignent dangereusement de l’esprit du texte de 1948.

Najet Zammouri *

Nous assistons, aujourd’hui, à une régression mondiale des droits humains, à une banalisation de l’arbitraire, et à une inquiétante dérive qui érige le deux poids deux mesures en norme internationale.

Les droits humains deviennent optionnels

Dans de trop nombreux pays, les droits humains ne sont plus perçus comme des principes sacrés, mais comme des variables d’ajustement entre les mains des gouvernements. Liberté d’expression réduite au silence, législations liberticides, justice instrumentalisée, criminalisation des voix dissidentes : la liste s’allonge.

Le plus troublant est que ces violations ne choquent plus. Elles se normalisent. La répression passe désormais sous les radars, rattrapée par des crises successives qui détournent l’attention ou par une lassitude générale face à la multiplication des conflits.

Le cynisme du deux poids, deux mesures

Jamais la contradiction entre principes proclamés et pratiques réelles n’a été aussi flagrante.

Ainsi, certains États qui se posent en champions des libertés ferment les yeux lorsque leurs alliés commettent l’impensable; d’autres justifient l’injustifiable au nom de la sécurité nationale.

Cette hiérarchisation des indignations sape la crédibilité même du système international des droits humains. Comment prétendre défendre l’universalité lorsque les violations sont condamnées ici, mais tolérées là-bas? Lorsque les migrant·e·s, les femmes, les minorités ou les défenseur·e·s des droits humains voient leurs droits dépendre de leur nationalité, de leur origine, de leur religion ou des intérêts des puissants ?

La sélectivité est devenue un langage diplomatique. Elle est aussi un aveu de faiblesse morale.

Des défenseur·e·s de droits humains ciblés comme jamais

Au moment même où l’humanité aurait besoin de voix courageuses, ce sont elles qui sont le plus menacées.

Intimidations, campagnes de diffamation, procès iniques, violences : les défenseur·e·s des droits humains, particulièrement les femmes, paient un prix exorbitant pour leur engagement.

Pourtant, leur combat est essentiel. Ils et elles sont le dernier rempart contre l’arbitraire et les dérives autoritaires. Ignorer leur protection, c’est accepter que le silence remplace la justice.

Réaffirmer l’universel : un devoir, pas un luxe

La Déclaration universelle des droits de l’homme n’est pas un texte du passé, mais un projet politique et éthique pour l’avenir, dont la survie exige qu’elle redevienne un véritable engagement et non un simple slogan. Réaffirmer son universalité signifie exiger une égalité de traitement pour toutes les violations, quel que soit l’auteur ou la victime, défendre avec courage les libertés fondamentales même lorsqu’elles dérangent, soutenir sans relâche les défenseur·e·s des droits humains partout dans le monde et replacer la dignité humaine au cœur des décisions politiques et économiques.

Face à la montée des extrémismes, aux conflits dévastateurs, aux discriminations et à l’impunité, la tentation de la résignation est grande, mais y céder serait trahir les aspirations fondamentales ayant inspiré la Déclaration de 1948.

Aujourd’hui plus que jamais, il faut rappeler que les droits humains ne sont ni un privilège ni une faveur, mais la condition indispensable à toute société juste, pacifique et véritablement humaine.

* Première vice-présidente de la Ligue tunisienne des droits de l’homme.

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Affaire de « complot » | La LTDH demande l’annulation des verdicts prononcés

Von: Yusra NY
28. November 2025 um 22:04

À la suite des récents développements dans l’affaire de « complot contre la sûreté de l’État », et suite au verdicts prononcés par la Cour d’appel la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) a exprimé sa profonde inquiétude.

Dans son communiqué publié vendredi 28 novembre 2025, la LTDH estime que les peines rendues par la Cour d’appel sont extrêmement sévères, tout en pointant du doigt l’absence totale des conditions d’un procès équitable.

La LTDH a de ce fait exprimé sa profonde inquiétude « devant une procédure menée sans les garanties minimales d’un jugement juste, sans respect des droits de la défense, sans confrontations, sans plaidoiries, et sans que les détenus aient été présentés devant la chambre, ce qui constitue une violation flagrante de la Constitution, de la loi et des standards internationaux relatifs aux droits humains », lit-on dans le communiqué.

La Ligue qui dénonce des irrégularités graves à tous les niveaux du procès, dénonce par ailleurs la nature politique des verdicts rendus et estime que les décisions prononcées ne visent qu’à réprimer le travail politique, réduire au silence les opposants, et étouffer les voix dissidentes.

Y. N.

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Nader Ayache | Le CRLDHT dénonce «l’injustice administrative »

Von: Yusra NY
27. November 2025 um 21:47

Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) a exprimé sa pleine solidarité avec le cinéaste tunisien Nader Ayache, en grève de la faim en France.

Le réalisateur et doctorant tunisien est en grève de la faim depuis le 8 novembre 2025, afin de dénoncer l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) dont il est l’objet depuis 2019.

Il a bénéficié d’une vague de solidarité en Tunisie et en France et les parties qui le soutiennent ont appelé à la régularisation de sa situation.

Ci dessous le communiqué de solidarité du Comité :

Depuis le 8 novembre, le réalisateur et doctorant tunisien Nader Ayache a cessé de s’alimenter. Un homme met aujourd’hui sa vie en jeu parce qu’une OQTF vieille de six ans continue de le poursuivre malgré dix années d’études, de recherche, de création et de travail en France. Ce qui lui est reproché, c’est d’avoir travaillé davantage pour financer ses études. Ce n’est pas un manquement : c’est un acte de survie. Et ce qu’il subit aujourd’hui n’a rien d’administratif. C’est une violence.

« J’arrêterai ma grève de la faim le jour où j’aurai un titre de séjour. »

Aucune personne ne devrait avoir à prononcer ces mots. Quand un artiste, un chercheur, un doctorant doit fragiliser son corps pour exister aux yeux de l’administration, c’est le signe d’un système qui a perdu tout sens de la dignité humaine.

Nader n’est pas un cas isolé. Il est le révélateur d’un mécanisme qui broie des vies, des trajectoires, des espoirs. Des OQTF absurdes, mécaniques, déconnectées du réel, qui frappent celles et ceux qui étudient, qui créent, qui travaillent, qui contribuent. La France ne peut pas se dire terre de culture et de connaissance tout en laissant un chercheur s’effondrer dans l’ombre.

Le CRLDHT apporte à Nader Ayache un soutien total, entier, indéfectible. Nous sommes à ses côtés. Nous exigeons sa protection immédiate, l’arrêt de toute procédure d’expulsion et la délivrance d’un titre de séjour stable, humain et cohérent.

Nous refusons que la vie d’un homme soit placée en danger pour un papier. Nous refusons l’injustice, l’aveuglement et la brutalité administrative.

Nous appelons à la mobilisation collective. Ne laissez pas cette grève de la faim disparaître dans le silence. Faites circuler. Parlez-en autour de vous. Refusez l’indifférence.

La vie de Nader compte. Sa dignité compte. Et notre solidarité doit être aussi forte que son courage. Le CRLDHT est à ses côtés. Sans condition. Sans hésitation. Sans faille.

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