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L’affaire Luca Zidane au regard des anxiétés européennes

19. November 2025 um 11:53

La polémique qui a éclaté autour de Luca Zidane après la publication de sa photo en tenue d’ihram à La Mecque dépasse de loin la figure du footballeur. Ce n’est pas seulement l’histoire d’un jeune homme accomplissant la ômra ou petit pèlerinage. C’est surtout l’histoire d’une Europe troublée, où les questions de religion, d’origine et d’identité agissent comme des révélateurs des tensions profondes qui traversent ses sociétés.

Djamal Guettala

À première vue, le geste de Luca Zidane est très simple : une démarche spirituelle personnelle, dans la continuité d’un héritage familial où l’islam a toujours été vécu sans excès de visibilité ni prosélytisme. Mais dans le climat européen actuel, la spiritualité musulmane, dès qu’elle devient visible, se politise instantanément. Il suffit d’un cliché posté sur les réseaux pour que s’enflamment les discours anxieux, les récupérations idéologiques et les commentaires venimeux.

En France, la réaction de l’extrême droite était prévisible. Des militants identitaires y ont vu une «rupture avec l’Occident», une «dé-assimilation», ou encore un choix «incompatible avec les valeurs européennes».

Ce qui frappe, ce n’est pas tant la violence de ces propos que leur mécanique répétitive : dès qu’une figure publique ayant un lien avec l’islam accomplit un geste religieux, elle devient le symbole d’un affront imaginaire à l’identité nationale. Luca Zidane n’a rien revendiqué, mais on lui prête une intention politique qu’il n’a jamais exprimée.

Crispations autour de la mémoire

Cette polémique s’inscrit dans un contexte plus large : celui d’une Europe où l’expression musulmane est souvent lue à travers un prisme de suspicion. L’histoire coloniale, les débats sur l’intégration, les crispations autour de la laïcité ou de la mémoire font du rapport à l’islam un champ de bataille identitaire. Dans ce champ miné, les enfants de l’immigration — surtout lorsqu’ils sont visibles, célèbres, ou porteurs de réussites — deviennent des sujets de projections contradictoires.

En Espagne, le discours a pris un détour presque historique. Certaines réactions ont évoqué les «Morisques», rappelant cette vieille blessure de la péninsule ibérique, marquée par l’expulsion des musulmans au XVIᵉ siècle. Ce glissement lexical n’est pas un simple hasard : il révèle que la présence de l’islam est encore lue, dans certains milieux, comme un élément étranger, presque inconciliable, avec une certaine vision réductrice de l’identité espagnole.

Au-delà de la religion, c’est le parcours sportif de Luca Zidane qui nourrit les interprétations hostiles. Son choix d’opter pour la nationalité sportive algérienne dérange plus qu’il ne devrait. Non parce qu’il est inédit — des centaines de joueurs ont fait ce choix — mais parce que le footballeur représente une symbolique particulière : celle d’un nom qui appartient à la mémoire sportive française, mais dont la racine algérienne est incontestable. Le football, qui est souvent un terrain de fiertés nationales, devient ici un terrain de revendications identitaires.

Double polémique et cohérence intime

Cette double polémique — religieuse et sportive — montre à quel point certains milieux européens supportent mal les identités multiples. Dans leur imaginaire, un citoyen européen d’origine maghrébine ne peut naviguer librement entre plusieurs héritages. Il doit choisir, se «ranger», se définir selon leurs catégories étroites. Luca Zidane, par un geste spirituel et un choix sportif, refuse sans discours le cadre qu’on voudrait lui imposer. C’est précisément ce refus, silencieux mais ferme, qui dérange.

La réaction algérienne, elle, raconte autre chose. Les messages de soutien, la fierté exprimée par les supporters, l’accueil chaleureux de son engagement avec les «Verts», tout cela montre une lecture plus simple, plus naturelle de son geste. Beaucoup y voient un jeune homme fidèle à son histoire, respectueux de ses racines et assumant ses choix sans ambiguïté. Là où certains projettent des craintes, d’autres voient une cohérence intime.

L’affaire Luca Zidane révèle finalement le fossé entre deux Europe : l’une figée, inquiète, obsédée par la pureté identitaire ; l’autre ouverte, consciente que les trajectoires d’aujourd’hui sont multiples, fluides, enrichies par la pluralité. La première cherche à enfermer, la seconde accepte de voir évoluer.

Luca Zidane, sans discours, incarne cette Europe qui change. Une Europe où l’héritage ne se nie pas, où la foi ne se cache pas, et où l’identité n’est plus une case figée, mais une trajectoire vivante.

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Durcissement du système d’asile britannique : voici ce qui change

17. November 2025 um 11:17

Les annonces officielles du ministère britannique de l’Intérieur concernant le changement de politique d’immigration seront faites demain. Mais depuis plusieurs semaines, la ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmo0d, s’efforce de promouvoir les réformes, rapporte le magazine Capital.

L’immigration est au cœur des préoccupations actuelles. Les manifestations anti-immigration se sont multipliées au Royaume-Uni, et ont visé des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile.

Les chiffres officiels, révélés par le média, permettent de mieux comprendre la situation. Selon le ministère de l’Intérieur, près de 40 000 personnes ont traversé la Manche cette année. En 75 jours environ, depuis que Shabana Mahmood est à la tête du ministère, plus de 10 000 migrants sont entrés en Grande-Bretagne, dont 1 069 au cours des sept derniers jours.

De ce fait, le parti populiste Reform UK de Nigel Farage domine largement les sondages depuis mai dernier. M. Farage recueillant 38 % des intentions de vote; tandis que le Premier ministre, Keir Starmer oscille autour de 27 %.

En quoi consistent ces mesures plus strictes sur l’immigration ?

Les déclarations faites dimanche 16 novembre par la ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmood, à la BBC, sont révélatrices. Car elles montrent à quel point elle et le parti au pouvoir souhaitent la réussite du nouveau plan d’immigration. « Le système actuel divise et polarise notre pays […] exerçant une pression énorme sur les communautés […] Nous devons reprendre le contrôle », a-t-elle insisté à plusieurs reprises.

Ces changements suscitent déjà la controverse. Selon le projet du ministère compétent, les demandeurs d’asile devront attendre 20 ans avant de pouvoir solliciter un titre de séjour permanent. Tandis que la durée du statut d’asile sera réduite de 5 à 2,5 ans. À l’issue de cette période, le demandeur sera soumis à un suivi continu.

La ministre a également affirmé que « la générosité du système britannique est présentée comme la fourniture d’un hébergement à l’hôtel et de repas », qualifiant cette pratique d' »élément du problème »…

Les réactions

De son côté, le ministre de l’Intérieur du cabinet fantôme et conservateur, Chris Philp, a clairement indiqué que « nous les soutiendrons car nous sommes une opposition responsable ». Tout en insistant toutefois sur le fait que « les plans ne sont pas suffisamment radicaux ». Et réitérant la nécessité pour le Royaume-Uni de se retirer de la Convention européenne des droits de l’Homme.

Le directeur général du Conseil pour les réfugiés, Enver Solomon, s’est également exprimé sur la BBC, pour dire que ces plans n’aboutiront pas. Car « la Grande-Bretagne a des liens partout dans le monde, avec de nombreux pays en guerre. Ce qui pousse davantage de personnes à demander l’asile ici », souligne-t-il.

Parallèlement, le Premier ministre Keir Starmer est lui aussi confronté à des problèmes internes au sein de son parti. Certaines informations tendraient à montrer qu’il serait remplacé par des dissidents qui le considèrent comme le principal responsable des troubles.

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