Le bureau de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en Afrique du Nord a, récemment, réuni à Tunis des PME et coopératives dirigées par des femmes et des jeunes autour d’un atelier de formation. Une activité qui vise à leur donner les outils nécessaires pour saisir les opportunités de la Zlecaf, gagner en compétitivité et s’intégrer durablement aux marchés régionaux et continentaux.
Le bureau de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en Afrique du Nord a organisé, du 9 au 12 septembre 2025, un atelier de formation sur le thème : « Libérer les opportunités de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) : renforcement des capacités des PME à leadership jeune et féminin », et ce, en partenariat avec les ministères de l’Economie et du Commerce de Libye, et de l’Economie et de la Planification de Tunisie.
La rencontre a conclu une série de formations en ligne organisées au bénéfice de 35 PME et coopératives libyennes et tunisiennes dirigées par des femmes ou des jeunes. « Cette formation vise à renforcer les compétences des entreprises participantes en matière d’accès au financement, d’utilisation des technologies numériques, de saisie des opportunités offertes par la Zlecaf et d’adoption de pratiques durables, en vue de contribuer à une croissance plus inclusive ainsi qu’à la création d’emplois en Libye et en Tunisie», a déclaré Wafa Aidi, coordinatrice du programme PME au Bureau de la CEA en Afrique du Nord. Les PME constituent des moteurs essentiels du développement économique et une source importante d’emplois en Libye et en Tunisie.
Des entraves à surmonter
Ces entreprises restent toutefois — particulièrement dans le cas des PME dirigées par des femmes ou des jeunes — confrontées à de nombreux défis qui réduisent considérablement leur compétitivité et freinent leur intégration dans les marchés régionaux et continentaux, dont ceux facilités par la Zlecaf. Elles sont en outre aggravées par les effets croissants du changement climatique.
« Les PME jouent un rôle fondamental dans les économies tunisiennes et libyennes, où elles représentent plus de 95 % du secteur privé. Les disparités entre les sexes restent, toutefois, significatives dans la mesure où moins de 12 % des propriétaires de PME sont des femmes, et où les entreprises à leadership féminin sont caractérisées par des chiffres d’affaires limités.
Les recherches montrent pourtant que la hausse de l’intégration des femmes aux marchés du travail contribue à une plus grande croissance économique. Par ailleurs, l’autonomisation économique des femmes est liée au renforcement de la diversification économique ainsi qu’à une distribution plus équitable des revenus pour une prospérité partagée », a expliqué Rana Taha, coordonnatrice résidente du Système des Nations unies en Tunisie.
Malgré les obstacles significatifs auxquels l’économie nationale est confrontée, les PME libyennes ont initié des dizaines de milliers de projets actifs et contribuent à l’emploi de près de 45% de la population active hors secteur pétrolier, a expliqué Abdallah El Jadi, représentant du ministère libyen de l’Economie et du Commerce. Il a souligné l’importance de telles formations pour faciliter le transfert de connaissances, le réseautage et l’échange d’expériences.
La Zlecaf : une opportunité à saisir
Initialement lancé au Maroc puis développé en Mauritanie, Libye et en Tunisie, le projet de la CEA Projet « Libérer les opportunités de la Zlecaf : renforcement des capacités des PME à leadership jeune et féminin » vise à fournir aux PME et coopératives bénéficiaires les connaissances, outils et réseaux nécessaires pour prospérer dans un environnement économique de plus en plus compétitif et dynamique.
La formation a ainsi porté sur trois modules essentiels : accès aux marchés, compétitivité et développement de produits exportables ; accès au financement et gestion financière ; et promotion de la numérisation et adaptation au changement climatique. « L’accélération de la mise en œuvre de la Zlecaf est aujourd’hui une priorité stratégique pour l’ensemble du continent.
Ce marché commun ne sera pleinement bénéfique que si les PME — qui constituent l’épine dorsale de nos économies — sont effectivement outillées pour y participer», a indiqué Tarek Bouhlel, directeur général de la Coopération africaine au ministère tunisien de l’Economie et de la Planification. Et d’ajouter : « Chaque retard réduit les chances de l’Afrique de tirer profit de son potentiel démographique et économique, dans un contexte mondial hautement compétitif ».
Il est à noter que le projet « Libérer les opportunités de la Zlecaf : renforcement des capacités des PME à leadership jeune et féminin » entre dans le cadre des ODD 5 (égalité des sexes), 8 (travail décent et croissance économique), 9 (industrie, innovation et infrastructure), 12 (consommation et production responsables) et 13 (lutte contre le changement climatique).
(D’après communiqué)