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Mendicité – On en voit de toutes les couleurs

07. Juli 2025 um 17:21

Comment opère un mendiant pour vous soutirer de l’argent ? La méthode est imprenable. Un mode d’emploi auquel certains sont peut-être habitués. Et comme les temps changent, les méthodes des mendiants changent aussi et prennent donc de nouvelles formes.

 

Il – ou elle – vous approche par un obligé « Assalam Alleikom » en vous jetant un regard triste et cherchant un soutien. Et si cela ne vous pousse pas à mettre votre main à la poche et à lui glisser les pièces tant désirées, il y a toujours une accélération. Elle consiste à prier Dieu le Tout Puissant afin qu’il vous accorde sa miséricorde. Et évidemment cela peut ne pas fonctionner. Alors, on sort les grands moyens : une ordonnance que l’on vous tend ou encore une facture quelconque à payer. Là non plus, il y a moyen que l’hameçon ne prenne pas.

Alors, le dernier recours reste celui d’insister en vous rappelant que l’on s’adresse à vous parce qu’on est au chômage, que l’on est orphelin ou que l’on élève des orphelins en bas âge, que l’on souffre d’un handicap et que l’on ne peut travailler, que…

Il arrive souvent que notre mendiant – ou notre mendiante – ne lâche pas le morceau en faisant avec vous jusqu’à quelques pas en espérant que cette insistance porte ses fruits. Et oubliant quelquefois que vous avez déjà été approché auparavant, quelques-uns – ou quelques-unes – vous refont tout le programme. Ils n’ont pas du reste honte lorsqu’ils découvrent que vous connaissez la partition. Dans ce cas, ils s’en vont généralement sans piper mot. Tout content quand même d’avoir essayé !

Là non plus, il y a moyen que l’hameçon ne prenne pas. Alors, le dernier recours reste celui d’insister en vous rappelant que l’on s’adresse à vous parce qu’on est au chômage, que l’on est orphelin ou que l’on élève des orphelins en bas âge, que l’on souffre d’un handicap et que l’on ne peut travailler…

 

Une ordonnance vieille de cinq mois

« Pratiquement un jour sur deux, je suis approché par la même femme qui s’installe devant le même magasin pour me raconter la même et unique histoire : elle a besoin d’argent pour acheter un médicament en me tendant une ordonnance vieille de cinq mois ! Et lorsque je m’étonne qu’elle n’ait pas ramassé la somme nécessaire depuis tout ce temps, elle ne répond pas en passant au client suivant », raconte Fatma, enseignante à la retraite habitant le quartier Lafayette.

Inutile de préciser que la mendicité a ses temples : un carrefour, devant la porte d’un magasin, un cimetière, un café ou un restaurant, une station de métro, une agence bancaire ou un bureau de poste ou encore un Distributeur automatique de billets (DAB). « Soit », comme dit Mansour, costume et cravate, un cadre bancaire travaillant au même quartier de Lafayette, en esquissant un petit sourire, « du plat directement au four ».

Et même à proximité des trottoirs

Tout le monde connaît cette histoire des « bébés loués à la journée » ou encore celle de ces « emplacements réservés » qui permettent de bien gagner de l’argent. Car, la mendicité est devenue tout un art. Les moyens changent aussi. Beaucoup mendient en vous proposant un paquet de papiers mouchoirs. Il y a aussi ceux – et cela est bien visible dans les trains de la banlieue sud – qui vous tendent un flyer contenant des sourates du Saint Coran, ou encore un bonbon et font par la suite une tournée dans le wagon avant de venir chercher leur pécule.

 

Mais combien rapporte le commerce de la mendicité ? On parle quelquefois de sommes mirobolantes. Une enquête réalisée il y a un an, ou presque, parle de sommes pouvant aller jusqu’à 150 dinars par jour. L’Organisation Internationale de Défense des Droits de l’Homme (OIDDH), qui a mené un travail de terrain et donné ses résultats en octobre 2024, s’appuie sur le témoignage de personnes travaillant dans des boulangeries et des commerces de fruits secs qui font souvent la monnaie aux mendiants.

 

Une autre forme de mendicité déguisée prend aussi de l’ampleur avec notamment cette période d’été connue pour les ruées vers les plages et la séance unique. Il s’agit des agents de « parkings sauvages ». Et même à proximité des trottoirs. Des emplacements hors-la-loi et une facture salée : on exige un minimum de 2 dinars.

15 % seulement sont réellement pauvres !

Mais combien rapporte le commerce de la mendicité ? On parle quelquefois de sommes mirobolantes. Une enquête réalisée il y a un an, ou presque, parle de sommes pouvant aller jusqu’à 150 dinars par jour. L’Organisation internationale de défense des droits de l’Homme (OIDDH), qui a mené un travail de terrain et donné ses résultats en octobre 2024, s’appuie sur le témoignage de personnes travaillant dans des boulangeries et des commerces de fruits secs qui font souvent la monnaie aux mendiants.

Et combien sont-ils ces mendiants ? 15 000 dont 5 000 dans le Grand Tunis (les gouvernorats de Tunis, de Ben Arous, de La Manouba et de l’Ariana). Dont aussi 500 à 1 000 enfants et 60 % de femmes. La même enquête fait apparaître aussi que 15 % seulement des mendiants sont réellement pauvres ! « Lorsqu’on est dans le besoin, réellement dans le besoin, on ne mendie pas », opinion, à ce titre, Mansour. En ajoutant : « Et puis, on ne mendie pas fréquemment ».

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Séance unique – Faut-il continuer à l’appliquer ?

03. Juli 2025 um 14:09

Depuis le 1er juillet 2025, et comme pour chaque année, et en raison de la séance unique, le pays marche pratiquement au ralenti. Une situation dont l’évaluation quant aux conséquences sur le tissu économique et son bon fonctionnement sont peut-être une réelle exigence.

« Je ne veux pas prendre de congé pendant les mois de juillet et d’août. Car, libéré à pratiquement 13 H 00 ou 13 H30, j’ai la journée devant moi pour faire ce que je veux. Y compris aller à la plage ou plonger dans un sommeil profond pour récupérer de la fatigue de la veille ». La quarantaine bien annoncée, visage lumineux, casquette blanche et tee-shirt gris, Samir exprime là sans doute ce que nombre de Tunisiens savent, mais ne disent pas : la séance unique est considérée comme une période un tant soit peu de repos. Evidemment, il ne faut pas exagérer le propos dans la mesure où tout le monde n’adopte pas la même attitude du 1er juillet au 31 août.

Mais sommes-nous vraiment bien loin ? Le vécu tunisien ne montre-t-il pas au fait que le pays semble, à cette période de l’année, se reposer ? Inutile de préciser, d’abord, que les Tunisiens dont beaucoup ont pris le pli d’arriver au travail avec un quart d’heure de retard, voire un peu plus tard, observent le même comportement. Sur les routes qui mènent à la capitale, le même embouteillage est là entre 8 H 00 et 9 H00. Et les locaux se vident une demi-heure si ce n’est pas plus tôt que l’heure officielle de la fin de la séance unique. Là aussi, les embouteillages en sont le meilleur témoin.

Bien entendu, chacun avance sa raison. « C’est le pic de chaleur qui me fait fuir », ronronne Abdallah qui habite la banlieue sud de Tunis. Pour Ezzeddine, les moyens de transport également en sont la cause. « Essayez de trouver un taxi à partir de 13 H 00 ? », interroge-t-il. « Nous sommes pourtant à 1 H 30 de la fin de la séance unique », fait-il remarquer, avec un sourire malicieux.

 

Sur les routes qui mènent à la capitale, le même embouteillage est là entre 8 H 00 et 9 H00. Et les locaux se vident une demi-heure si ce n’est pas plus tôt que l’heure officielle de la fin de la séance unique. Là aussi, les embouteillages en sont le meilleur témoin.

 

Et les motifs sont nombreux

La chaleur est, du reste, l’« alibi » majeur qui pour ne pas presser le pas, qui pour ne pas parcourir un mètre de plus, ou encore pour ne pas monter sur une échelle… Et les motifs sont nombreux notamment lorsqu’il n’y a pas de climatisation. Habitués que nous sommes devenus à cet air frais synonyme d’un confort bien nécessaire.

La chaleur est-elle responsable quelque part des veillées nocturnes, sport par excellence du Tunisien pendant la période estivale ? Peut-être. « Il faut bien profiter de la douceur des soirées d’été. D’autant plus que l’on y est quelquefois contraints. L’été n’est-il pas la saison des mariages et autres fiançailles ? », opine Ezzeddine. « Et cela ne peut que vous faire arriver en retard au bureau », ajoute-t-il.

Et que dire des encombrements. Lorsqu’on ne travaille que la moitié du temps dans le reste de la saison, il va sans dire que les services, publics et privés, connaissent une grande affluence. « Une affluence due aussi au départ d’employés en congés et du retour des Tunisiens Résidant à l’Etranger », explique Mansour dont la fenêtre de la maison, à Hammamet, donne sur les guichets d’un service public. « Et puis, murmure-t-il, la vie continue en juillet et en août, on continue à payer les factures d’électricité et de gaz. Comme on continue à aller à la Poste ou aux banques ».

Un passage obligé

Et à quel rythme le pays tourne-t-il, au fait, pendant la période de la séance unique ? Expert en gouvernance, Charfeddine Yacoubi a affirmé, sur les ondes de notre consœur Express Fm, qu’il n’y a pas une évaluation de la séance unique et particulièrement sur le rendement, l’efficacité et la productivité dans le pays. Tout le monde peut soupçonner cependant des effets négatifs. Ne serait-ce que parce que jes employés travaillent la moitié du temps.

 

D’où tout l’intérêt pour Charfeddine Yaacoubi de réaliser une évaluation de la séance unique et ce pour donc identifier les secteurs et structures qui peuvent continuer à faire la séance unique et celles qui ne le peuvent plus.

 

Un discours à tempérer parce que cela ne concerne que le service public. Dans le secteur privé, la double séance existe certes et est pratiquée hiver comme été. Mais cela ne veut pas dire qu’elle est générale et qu’il n’y pas ralentissement de l’activité. L’administration est souvent un passage obligé et lorsqu’elle chôme les après-midis, cela peut avoir des répercussions sur certaines activités liées à l’administration.

Cela ne peut-il pas que nuire au tissu économique lorsqu’on sait la faible implication – du moins présumée – du Tunisien dans son travail ? Selon une récente étude, le désengagement des employés coûterait près de 8 % du Produit Intérieur Brut. D’où tout l’intérêt pour Charfeddine Yaacoubi de réaliser une évaluation de la séance unique, et ce donc pour identifier les secteurs et structures qui peuvent continuer à faire la séance unique et celles qui ne le peuvent plus. Et il va sans dire que cette évolution pourrait n’avoir que des répercussions sur le fonctionnement du pays et notamment sur cette quête permanente de booster l’investissement et la croissance.

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