Banques publiques : les créances douteuses pèsent autant que la réconciliation pénale
Les créances douteuses des banques publiques — à savoir la Société Tunisienne de Banque (STB), la BH BANK et la Banque Nationale Agricole (BNA) — sont estimées à 50,9 % de la valeur des revenus attendus de la réconciliation pénale, laquelle est évaluée à 13 500 millions de dinars (MD).
Ainsi, la valeur totale des créances douteuses s’élève à 6 874,4 MD, selon les indicateurs figurant dans les rapports d’activité de ces banques au titre de l’exercice 2024, publiés sur le site du Conseil du Marché Financier (CMF).
Cette estimation repose sur plusieurs références juridiques, notamment la circulaire de la Banque Centrale n° 91-2024 du 17 décembre 1991 relative à la division, à la couverture des risques et au suivi des engagements, ainsi que la circulaire n° 06 du 28 novembre 2006 relative à la gestion des systèmes de contrôle interne.
Dans le cadre de la récupération des fonds acquis de manière illégale, la loi n° 3 du 18 janvier 2024, modifiant le décret n° 13 du 20 mars 2022, encadre les mécanismes de la réconciliation pénale et l’affectation de ses produits.
Conformément à cette loi, 80 % des produits de la réconciliation pénale sont destinés à financer des projets de développement dans les délégations, classées par ordre de pauvreté, tandis que 20 % sont alloués aux collectivités locales pour renforcer le capital des entreprises locales ou régionales à vocation citoyenne, conformément à la législation en vigueur. Le recouvrement des créances douteuses des trois banques publiques pourrait donc renforcer cette dynamique.
Parmi ces créances, les montants les plus élevés sont enregistrés par la STB (3 159 MD), suivie de la BH (2 048,4 MD) et de la BNA (1 667 MD).
Il convient de rappeler que le président de la République, Kaïs Saïed, a régulièrement insisté, lors de ses réunions avec les responsables gouvernementaux, sur la nécessité de poursuivre une politique d’autonomie et de restitution des fonds spoliés au peuple tunisien. Cela implique la mobilisation de toutes les institutions de l’État, notamment les banques et les structures financières, afin de soutenir l’effort de développement et de renforcer le rôle social de l’État.
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