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Gestern — 30. Mai 2025Haupt-Feeds

Karima Kim lauréate du Prix Ibn Khaldoun 2025 ( Corée du sud) : La Muqaddima franchit l’Asie

30. Mai 2025 um 18:30

La traduction coréenne de la Muqaddima «ouvre de nouveaux horizons pour le dialogue entre l’Asie de l’Est et le Monde arabe».

«Bien plus qu’un simple ouvrage historique, la «Muqaddima» constitue un véritable projet intellectuel, offrant une lecture globale des dynamiques urbaines, des structures de pouvoir et des mutations sociales», a déclaré la Sud-Coréenne Karima Kim, lauréate du Prix Ibn Khaldoun 2025 — catégorie «International» — pour sa traduction de l’œuvre magistrale d’Ibn Khaldoun en langue coréenne.

La professeure s’exprimait lors de la cérémonie de remise du Prix Ibn Khaldoun, organisée mardi au Centre des Arts, de la Culture et des Lettres, Ksar Saïd à Tunis. L’événement, placé sous l’égide de la Chaire Icesco «Ibn Khaldoun pour la culture et le patrimoine», en partenariat avec l’Association Med 21, a mis en lumière les efforts visant à promouvoir la recherche dans les sciences humaines. Le jury, présidé par l’historien Abdelhamid Larguèche et composé de Latifa Lakhdar et Faouzi Mahfoudh, a également décerné deux autres distinctions : le prix «Méditerranée» au Franco-Marocain, Mehdi Ghouirgate, et le prix «Pays d’accueil» au Tunisien Moncef M’halla.

Deux prix honorifiques ont été remis à titre posthume aux professeurs tunisiens, Ahmed Abdessalem et Aboul-Kacem Mohamed Kerrou, en présence de leurs familles. Dans son allocution intitulée «La Muqaddima, un pont entre les langues et les civilisations», Karima Kim a souligné que la pensée d’Ibn Khaldoun transcende les frontières temporelles et géographiques. Selon elle, «ses outils d’analyse restent d’une actualité remarquable». En Corée du Sud, Ibn Khaldoun n’est plus perçu uniquement comme un historien du passé, mais comme un penseur critique, ouvert sur l’altérité, et pleinement ancré dans les préoccupations contemporaines.

La Tunisie, terre natale du grand penseur, est ainsi décrite par la chercheuse comme un «lieu de mémoire, mais aussi d’innovation et de pensée vivante», guidée par la lumière de la pensée khaldounienne vers de nouveaux horizons intellectuels. Revenant sur les origines de son projet, la professeure a expliqué que l’idée de traduire la «Muqaddima» est née en 2005 d’un profond sentiment de responsabilité envers le lectorat coréen. «Je voulais transmettre à mes compatriotes la richesse d’une pensée si profondément ancrée dans la culture arabo-musulmane», a-t-elle confié. Ce travail de traduction, inédit en coréen, est le fruit d’un long parcours intellectuel et personnel, mené bien au-delà du cadre académique.

Il aura nécessité six années d’efforts, un délai qui dépasse celui mis par Ibn Khaldoun lui-même pour rédiger son célèbre manuscrit. Titulaire d’un doctorat consacré à «Al-Boukhala» («Les avares») d’al-Jahiz, Karima Kim est professeure de littérature arabe à l’Université des études étrangères de Séoul. Spécialiste de la littérature de la «maqâma» et de la littérature arabe contemporaine de la diaspora, elle s’est formée très tôt à la langue arabe, animée par une passion durable pour cette civilisation.

Elle a reconnu les défis multiples auxquels elle a dû faire face: difficultés linguistiques, complexité syntaxique, références historiques pointues et nécessité d’adapter le lexique tout en restant fidèle à l’esprit du texte original. «Il s’agissait de trouver un équilibre délicat entre fidélité au contenu et intelligibilité pour un lectorat non arabophone», a-t-elle expliqué. La publication de la version coréenne de la «Muqaddima» a suscité un large écho dans les cercles académiques et culturels sud-coréens. Très médiatisée, cette parution a contribué à raviver l’intérêt pour la pensée islamique et la civilisation arabo-musulmane en Corée du Sud.

L’œuvre fera également l’objet, cet été, d’une conférence filmée à l’Université nationale de Séoul dans le cadre d’un cycle consacré aux classiques de la littérature mondiale. En 2020, cette traduction a été distinguée par le prestigieux Prix Sheikh Hamad pour la traduction et la compréhension internationale, décerné au Qatar, reconnaissant ainsi sa portée intellectuelle et interculturelle. Pour Karima Kim, la traduction est bien plus qu’un simple transfert linguistique. «Elle est un acte de compréhension profonde, un vecteur d’interculturalité et un moyen de bâtir des ponts entre les peuples», a-t-elle déclaré. À travers ce travail, elle souhaitait faire découvrir à un public asiatique la richesse de la pensée arabe et l’ampleur de sa civilisation. La professeure a conclu en exprimant le souhait que cette rencontre jette les bases d’un dialogue durable entre l’Orient et l’Occident, entre les langues et les cultures, dans un esprit de compréhension mutuelle et de respect partagé.       

Dialogue des cultures : musique soufie et cuisine pakistanaise à l’honneur à Tunis

30. Mai 2025 um 09:25

Une soirée culturelle et artistique intitulée « Festival de la musique et de la gastronomie du Pakistan » s’est tenue mercredi soir au Centre des Arts, de la Culture et des Lettres de Ksar Saïd, à Tunis.

Des diplomates, des artistes, des représentants des médias et des membres de la communauté pakistanaise en Tunisie se sont réunis pour cette soirée exceptionnelle, organisée par l’ambassade du Pakistan à Tunis. L’événement s’inscrit dans le cadre de la célébration du 67 anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Pakistan et la Tunisie.

Ce festival célèbre les liens entre les deux pays à travers les arts culinaires et musicaux, instaurant un dialogue inédit entre les sens et les cultures. Il vise à renforcer les échanges culturels et les relations bilatérales, fondées sur des valeurs communes, une bonne volonté mutuelle et des affinités culturelles profondément enracinées.

À cette occasion, l’ambassadeur du Pakistan à Tunis, Javed Ahmed Umrani, a prononcé un discours dans lequel il a salué la fraternité durable entre les deux nations, réaffirmant l’engagement à consolider les relations bilatérales sous la direction du président tunisien Kaïs Saïed et du Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif.

La soirée a été marquée par une performance musicale envoûtante du groupe de rock soufi Sawaal Band, venu de Lahore, qui a transcendé les barrières linguistiques et culturelles. La prestation a été suivie d’un moment lyrique offert par le chanteur d’opéra Haythem Lahdhiri, qui a également interprété des morceaux du répertoire tunisien et arabe.

Le Sawaal Band, fondé en 2015, est réputé pour sa fusion audacieuse de rock et de musique soufie. Le groupe interprète à la fois des compositions originales et des qawwalis puissants, avec à sa tête la chanteuse Iqra Arif et le multi-instrumentiste Faraz Siddiqui. Il est dirigé par Faraz Siddiqui, Muhammad Nadeem et Iqra Arif, tous diplômés du prestigieux National College of Arts (NCA) du Pakistan.

Les deux performances ont offert au public un véritable voyage sonore entre musique méditerranéenne, arabe et pakistanaise, notamment à travers le genre populaire du qawwali.

Le volet culinaire de la soirée s’est conclu par une dégustation de plats authentiques préparés par le célèbre chef Muhammad Razzaq, installé à Athènes, où il dirige trois restaurants spécialisés dans la cuisine pakistanaise traditionnelle.

Les invités ont ainsi pu savourer un éventail de mets représentatifs du riche patrimoine culinaire pakistanais, dans une ambiance chaleureuse et placée sous le signe du partage et de la diversité culturelle.

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Un tribunal bloque les surtaxes de Trump, invoquant une violation des pouvoirs du Congrès

29. Mai 2025 um 07:52

Un tribunal fédéral américain a bloqué, mercredi, l’entrée en vigueur des droits de douane décidés par le président, estimant que Donald Trump avait outrepassé ses pouvoirs en imposant ces surtaxes.

La Constitution américaine confère au Congrès les pouvoirs exclusifs de régulation du commerce avec les autres pays, des pouvoirs qui ne peuvent être supplantés par les prérogatives d’urgence accordées au président pour protéger l’économie nationale, a déclaré le tribunal de commerce international de Manhattan.

L’administration américaine a immédiatement fait appel de la décision et a remis en question l’autorité de la cour.

En avril, Donald Trump avait décidé d’imposer des droits de douane d’au moins 10 % sur toutes les importations aux États-Unis, avec des taux plus élevés pour des dizaines de pays figurant parmi les principaux partenaires commerciaux de Washington.

Une semaine plus tard, Washington avait instauré une suspension sur la majorité de ces droits.

Un porte-parole de la Maison-Blanche a estimé mercredi que les déficits commerciaux des États-Unis constituaient « une urgence nationale qui a décimé des communautés américaines, marginalisé nos travailleurs et affaibli notre base industrielle de défense — un constat que le tribunal n’a pas contesté ».

« Il n’appartient pas à des juges non élus de décider de la manière de répondre de manière appropriée à une urgence nationale », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Les marchés financiers ont salué la décision du tribunal. Le dollar américain s’est redressé à l’annonce, s’envolant notamment face à l’euro, au yen et au franc suisse.

Libération d’otages et cessez-le-feu : un accord contesté entre le Hamas et les États-Unis

28. Mai 2025 um 18:31

Le Hamas a annoncé ce mercredi, dans une déclaration officielle, avoir conclu un accord avec l’envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, portant sur un cadre général pour un cessez-le-feu à Gaza.
Selon le Hamas, ce cadre inclut la libération de 10 otages israéliens ainsi que de plusieurs corps, en échange de la libération d’un nombre convenu de prisonniers palestiniens, garantie par des médiateurs.
Le Hamas a indiqué qu’il attend une réponse finale concernant ce cadre, ajoutant qu’il « fait des efforts considérables pour mettre fin à la guerre brutale dans la bande de Gaza ».
Le groupe a expliqué que ce cadre « assurera un cessez-le-feu permanent, un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, la livraison de l’aide humanitaire, ainsi que la création d’un comité professionnel chargé de gérer les affaires de Gaza immédiatement après l’annonce de l’accord ».
Un responsable du Hamas avait déclaré lundi, sous couvert d’anonymat, que le mouvement avait accepté une proposition présentée par M. Witkoff en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza.
Cependant, Steve Witkoff a démenti que le Hamas ait accepté sa proposition d’accord de cessez-le-feu et de libération des otages, selon le site d’information américain Axios.
Israël n’a pas encore communiqué officiellement sa position sur cette proposition, mais des médias israéliens citent des responsables affirmant que le pays rejette cette offre et ne l’acceptera pas.

La vidéo montrant des milliers de Gazaouis en quête d’aide est “déchirante”, selon l’ONU

28. Mai 2025 um 08:47

La récente vidéo montrant des milliers de Gazaouis désespérés “se précipitant pour obtenir de l’aide est déchirante”, a déclaré mardi un porte-parole de l’ONU.

“Nous avons regardé la vidéo filmée à Gaza, autour de l’un des points de distribution mis en place par la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), et franchement, ces images sont, pour le moins, bouleversantes”, a indiqué Stéphane Dujarric, porte-parole principal du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

La GHF est une initiative américaine visant à acheminer de l’aide aux Gazaouis en parallèle des efforts humanitaires traditionnels.

L’Organisation des Nations unies maintient un système de distribution équitable de l’aide humanitaire, conforme au droit international humanitaire. Le dispositif mis en place par la GHF, en revanche, tente de s’assurer que l’aide ne parvienne qu’à ceux qu’elle juge non associés au Hamas.

Le Secrétaire général de l’ONU a rappelé la semaine dernière que les Nations unies et leurs partenaires avaient élaboré un plan détaillé, solide sur le plan opérationnel, fondé sur des principes et soutenu par les États membres, pour acheminer l’aide à une population désespérée, a précisé son porte-parole.

“Nous continuons à insister sur le fait qu’une intensification significative des opérations humanitaires est essentielle pour éviter la famine et répondre aux besoins de tous les civils, où qu’ils se trouvent”, a ajouté Stéphane Dujarric lors d’un point de presse.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a indiqué que les bombardements et tirs d’artillerie incessants dans la bande de Gaza ont eu des conséquences terribles sur les civils.

Selon les autorités sanitaires de Gaza, des dizaines de personnes ont été tuées et plus de 150 blessées au cours des dernières 24 heures, a rapporté l’OCHA mardi.

Dimanche soir, une école abritant des personnes déplacées à Ad-Daraj, dans l’est de la ville de Gaza, a été touchée par des tirs, déclenchant un incendie qui aurait fait 36 morts, dont des femmes et des enfants. De nombreux corps étaient gravement brûlés, a ajouté l’OCHA.

“Les forces israéliennes ont affirmé avoir visé ce qu’elles considèrent comme un centre de commandement et de contrôle du Hamas et du Jihad islamique”, a précisé le bureau onusien.

Des milliers de personnes continuent d’être déplacées par les frappes. Lundi, un nouvel ordre d’évacuation israélien a concerné environ 155 kilomètres carrés couvrant Rafah, Khan Younis et le centre de Gaza, affectant plus de 60 secteurs, soit plus de 40 % de la bande de Gaza. Cet ordre chevauche partiellement des avis d’évacuation précédents.

Dans le nord de Gaza, les partenaires de l’OCHA ont signalé que les sites d’accueil pour déplacés à Beit Hanoun, Izbat Beit Hanoun et Beit Lahiya étaient presque vides à la suite des ordres d’évacuation. À Asaliya, près de Jabaliya, un site continue d’abriter des centaines de familles ayant choisi de rester, faute d’alternative.

À Khan Younis, les personnes déplacées vivent toujours à ciel ouvert. Beaucoup sont épuisées, après avoir parcouru de longues distances à pied sur des routes endommagées, sans nourriture.

Depuis la reprise des hostilités le 18 mars, plus de 632 000 personnes ont été contraintes de fuir à nouveau leur domicile, estiment l’OCHA et ses partenaires. “Elles sont livrées à elles-mêmes, confinées sur des zones restreintes, avec presque rien pour survivre”, souligne le bureau.

Depuis le 19 mai, plus d’une vingtaine de centres de soins, cliniques mobiles et un hôpital ont cessé leurs activités en raison des hostilités, des attaques ou des ordres de déplacement, selon les partenaires du secteur de la santé de l’OCHA.

En ce qui concerne la distribution d’eau et les services d’assainissement, l’OCHA a précisé que 200 000 litres de carburant par semaine sont nécessaires pour alimenter les infrastructures vitales. La situation dans le sud de Gaza est particulièrement critique : aucun carburant n’est actuellement disponible et seulement un tiers des besoins a été couvert la semaine dernière. Le nord de Gaza a, quant à lui, pu réunir suffisamment de carburant pour assurer les services pendant deux semaines.

Par ailleurs, des centaines de sites d’apprentissage ont été affectés par les ordres d’évacuation la semaine dernière. Toutefois, trois espaces d’apprentissage temporaires ont pu rouvrir à Khan Younis. Ces lieux sont essentiels au bien-être mental et physique des enfants, ont insisté les partenaires de l’OCHA.

Le bureau a réitéré son appel à rouvrir tous les points de passage entre Israël et Gaza pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et des marchandises.

“Les Nations unies et leurs partenaires humanitaires sont prêts à intervenir à grande échelle. Le droit international doit être respecté, et les opérations humanitaires doivent être autorisées sans plus tarder”, a conclu l’OCHA.

Karima Kim primée pour sa traduction coréenne de la Muqaddima : un pont entre civilisations

28. Mai 2025 um 08:05

« Beaucoup plus qu’un livre d’histoire, la Muqaddima est un projet intellectuel pour une compréhension globale de l’urbanisme, des dynamiques du pouvoir et des transformations sociétales », a déclaré la Sud-Coréenne Karima Kim, lauréate du Prix Ibn Khaldoun pour la promotion et la recherche dans les sciences humaines 2025 (catégorie « International »), pour sa traduction de la Muqaddima en langue coréenne.
La professeure coréenne s’exprimait lors de la cérémonie de remise du prix organisée mardi au Centre des Arts, de la Culture et des Lettres, à Ksar Saïd, Tunis. Ce prix est attribué par la Chaire ICESCO « Ibn Khaldoun pour la culture et le patrimoine » de Ksar Saïd, en partenariat avec l’association Med21.
Le comité d’évaluation, composé des historiens Abdelhamid Larguèche (président), Latifa Lakhdar et Faouzi Mahfoudh, a également attribué deux autres prix : au Franco-marocain Mehdi Ghouirgate (catégorie « Méditerranée ») et au Tunisien Moncef M’halla (catégorie « Pays d’accueil »).
Deux prix honorifiques ont par ailleurs été décernés à titre posthume aux professeurs tunisiens Ahmed Abdessalem et Aboul-Kacem Mohamed Kerrou, en présence des membres de leurs familles respectives.
Dans son intervention intitulée La Muqaddima, un pont entre les langues et les civilisations, Karima Kim a affirmé que « la pensée d’Ibn Khaldoun dépasse son cadre spatio-temporel. Elle propose des outils d’analyse qui demeurent utiles à notre époque ».
Bien plus qu’un historien du passé, « en Corée, Ibn Khaldoun est aujourd’hui considéré comme un penseur contemporain, porteur d’une vision critique et d’un esprit ouvert sur l’autre ».
Elle a qualifié la Tunisie, pays natal d’Ibn Khaldoun, de « lieu de mémoire, mais aussi de pensée vivante et d’innovation ». Elle y voit un pays tourné vers l’avenir, guidé par la pensée khaldounienne « comme un flambeau vers de nouveaux horizons ».
Karima Kim est revenue sur les conditions ayant entouré sa traduction, entamée en 2005. Elle dit avoir été animée par un sentiment de devoir envers le lecteur coréen, afin de transmettre la profondeur de la pensée d’Ibn Khaldoun dans leur langue.
Cette traduction est le fruit d’un long voyage intellectuel et culturel qu’elle qualifie d’expérience personnelle, dépassant le simple cadre académique.
Professeure de littérature arabe à l’Université de Hong-Kong des études étrangères de Séoul, Karima Kim est spécialiste de la littérature de la maqâma et de la littérature arabe contemporaine de la diaspora. Titulaire d’un doctorat portant sur l’œuvre d’al-Jahiz, notamment Al-Boukhala (Les Avares), elle rappelle qu’al-Jahiz (Abû Uthmân Amr Ibn Bahr al-Basrî), érudit irakien du IXe siècle, fut une figure majeure de la pensée arabe.
L’idée de traduire la Muqaddima est née d’une conviction intime : cette œuvre constitue un pont entre civilisations et ouvre de nouveaux horizons pour le dialogue entre l’Asie de l’Est et le monde arabe.
Elle a toutefois reconnu les contraintes liées à ce travail, notamment linguistiques, lexicales, et culturelles. Le style dense, les références historiques et les contextes propres au monde arabo-musulman ont nécessité un équilibre rigoureux, dans le respect du texte original.
Cette traduction a nécessité six années de travail, soit davantage que le temps qu’Ibn Khaldoun lui-même aurait mis à rédiger son manuscrit.
La version coréenne de la Muqaddima a connu un grand écho dans les milieux académiques et culturels de Corée du Sud. Sa publication a été largement médiatisée, suscitant un intérêt croissant pour la civilisation islamique et la pensée arabe.
L’ouvrage sera au cœur d’une conférence filmée cet été dans le cadre des classiques de la littérature mondiale présentés à l’Université nationale de Séoul.
En 2020, la version coréenne figurait parmi les œuvres primées du prestigieux Prix Sheikh Hamad pour la traduction et la compréhension internationale, décerné au Qatar. Une reconnaissance pour cette œuvre monumentale née au sud de la Méditerranée et désormais traduite vers de nombreuses langues, dont le coréen.
Véritable vecteur d’interculturalité, « la traduction ne se limite pas à transmettre les mots, estime la professeure Kim. Elle est un outil pour comprendre l’autre et construire des ponts entre les esprits et les cultures ».
À travers cette œuvre, elle dit avoir voulu offrir un aperçu de la profondeur de la pensée arabe et de la richesse de sa civilisation.
Karima Kim a conclu en souhaitant que cette rencontre jette les bases d’un « dialogue constant entre Orient et Occident, entre langues et cultures, dans un esprit de compréhension et de respect mutuels ».

Nouvelles mesures pour développer la profession dentaire et créer des emplois pour les jeunes praticiens

28. Mai 2025 um 07:56

Le ministère de la Santé et l’Ordre national des médecins dentistes (ONOMDT) ont convenu mardi d’une série de mesures visant à développer la profession dentaire et à créer des opportunités d’emploi pour les jeunes praticiens, à l’issue d’une séance de travail présidée par le ministre Mustapha Ferjani.

Les principales décisions portent sur l’élaboration d’une cartographie précise de la répartition des dentistes par région afin de garantir un accès équitable aux soins, la révision du cadre législatif en vigueur et l’adaptation de la formation aux évolutions scientifiques. Un groupe de travail conjoint sera mis en place pour piloter ces réformes.

Parmi les mesures annoncées figurent le renforcement du contrôle des pratiques illégales, l’amélioration des conditions de travail dans le secteur public, ainsi que la mise en place d’incitations pour encourager l’installation en libéral dans les régions délaissées. Le ministère prévoit également de renforcer les programmes de prévention, notamment auprès des enfants.

Le plan inclut aussi le soutien à la recherche et aux spécialités de pointe, ainsi que la promotion du tourisme médical dentaire en tant que « levier économique prometteur ». Ces initiatives visent à améliorer l’accessibilité des soins tout en offrant des débouchés équitables aux jeunes praticiens.

La réunion a réuni le directeur général de la Santé, plusieurs responsables ministériels et des représentants de l’Ordre des médecins dentistes, afin de définir les priorités et de garantir le suivi de la mise en œuvre.

À Paris, la gauche manifeste pour la reconnaissance de l’État de Palestine

27. Mai 2025 um 21:58

Environ un millier de personnes ont manifesté lundi soir à Paris, à l’appel de plusieurs partis de la gauche française, pour exiger de la France la reconnaissance officielle de l’État de Palestine et dénoncer le génocide en cours à Gaza.

À l’initiative du Parti communiste français (PCF), le rassemblement s’est tenu en présence des secrétaires nationaux du PCF, du Parti socialiste (PS) et des Écologistes, qui ont, dans leurs prises de parole, condamné les violences en Palestine et appelé à des actions concrètes de la part de l’État français.

« Non à l’épuration ethnique ! Stop à l’occupation illégale de la Cisjordanie ! Stop au génocide à Gaza ! » a lancé Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, aux côtés de Marine Tondelier (Écologistes) et Olivier Faure (PS).

Roussel a regretté que la France ne fasse pas partie des 150 pays ayant reconnu l’État de Palestine, estimant que cela fait « honte à l’histoire » du pays. Il a annoncé, à cette occasion, le lancement d’une grande alliance européenne, en partenariat avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), prévue le 4 juin au siège du PCF, pour promouvoir cette reconnaissance à l’échelle continentale.

Le leader communiste a également appelé à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, le boycott des produits provenant des colonies en Cisjordanie et l’arrêt des livraisons d’armes françaises à Israël.

La députée Soumya Bourouaha, de retour d’une mission au point de passage de Rafah, a témoigné de l’impasse humanitaire sur le terrain : « Rien n’a changé depuis un an », a-t-elle déploré.

De son côté, Marine Tondelier a exhorté à « ne pas s’habituer à l’horreur » et à permettre l’accès d’enquêteurs de la Cour pénale internationale (CPI) à Gaza : « Cela aurait pu éviter ce sentiment d’impunité », a-t-elle déclaré.

Enfin, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a rappelé que la France est signataire de la Convention pour la prévention du génocide : « Notre rôle n’est pas de constater un génocide, mais de le prévenir. Et un génocide est en cours. »

SHLUQ de mai à octobre 2025 : Trajectoires sonores entre Sicile et Tunisie

26. Mai 2025 um 18:30

Cinq concerts seront donnés par des artistes et collectifs les plus intéressants de la scène musicale contemporaine sicilienne. Ils auront lieu dans différents espaces culturels de la capitale, notamment au B7L9 de La Marsa et à Hammamet, au Cap Bon.

Musiques contemporaines, identités méditerranéennes et dialogue culturel sont au cœur du festival musical « Shluq – Musique en mouvement. Trajectoires sonores entre Sicile et Tunisie », qui se déroulera de mai à octobre 2025 entre Tunis et Hammamet.

 Cinq concerts seront donnés par des artistes et collectifs les plus intéressants de la scène musicale contemporaine sicilienne. Ils auront lieu dans différents espaces culturels de la Capitale, notamment au B7L9 de La Marsa et à Hammamet, au Cap Bon. Les lieux de certains spectacles seront annoncés ultérieurement.

Organisé par l’Institut italien de culture de Tunis, en collaboration avec Chullu, agence créative active entre Milan et Modica (Sicile), villes du Nord et du Sud d’Italie, l’événement vise à valoriser la musique comme un outil privilégié de rencontre entre les cultures. 

« La Méditerranée a toujours été un carrefour de peuples et de cultures, expliquent les organisateurs. Avec Shluq, nous souhaitons faire dialoguer artistes et publics, en les transportant à travers des sonorités qui racontent des histoires, des racines communes et des innovations musicales contemporaines ».

Le festival « Shluq – Musique en mouvement » propose un voyage sonore entre tradition et innovation. Le mot « Shluq » évoque, en effet, le sirocco, ce vent chaud qui souffle du Sahara vers la Méditerranée européenne, métaphore idéale d’un voyage musical entre identité, mémoire et innovation. 

Le festival débutera au B7L9 de La Marsa. Le premier concert, prévu le jeudi 29 mai, sera donné par le collectif «Lero Lero» avec la participation de la chanteuse tunisienne Nessrine Jabeur, marquant l’ouverture d’un pont artistique et générationnel. Dirigé par Fabio Rizzo, Alessio Bondì, Donato di Trapani et Giovanni Parrinello, ce collectif explore et réinvente les chants et sonorités de la tradition orale sicilienne à travers un langage moderne et expérimental. 

Le deuxième concert, le jeudi 12 juin, mettra en scène Cesare Basile, figure de proue de la musique d’auteur italienne, qui présentera son dernier album « Saracena », un projet entièrement en langue sicilienne inspiré par les diasporas contemporaines et les mouvements migratoires.

 Le mercredi 23 juillet, le festival fera escale à Hammamet avec le collectif milanais Addict Ameba qui sera accompagné du chanteur et acteur tunisien Rabii Brahim. Né dans le quartier Casoretto à Milan, le groupe « Addict Ameba » est reconnu pour sa capacité à fusionner, avec maîtrise et naturel, afrobeat, ethno-jazz, psychédélisme et rythmes latins. 

Le quatrième concert, le samedi 27 septembre à Tunis, sera assuré par le célèbre percussionniste Alfio Antico, considéré comme un maître et innovateur du tambourin traditionnel (tammorra), dont la musique combine rythmes archaïques, poésie et performance théâtrale.

La clôture de « Shluq », le mardi 14 octobre à Tunis, sera avec une performance de la chanteuse et autrice-compositrice, Anna Castiglia, à la voix personnelle, ironique et poétique, qui est la cofondatrice du collectif féministe « Canta Fino a Dieci ».

Originaire de Catane, deuxième plus grande ville de Sicile après Palerme, la jeune artiste représente une nouvelle génération d’artistes conscientes, ancrées dans leur patrimoine culturel.

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