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À la mémoire du Professeur Anis Ben Maamer

16. Mai 2025 um 07:39

Il est des silences qui bouleversent, des absences qui crient plus fort que les mots. Aujourd’hui, c’est avec le cœur lourd et l’âme en lambeaux que je rends hommage à un homme rare, un frère d’âme, un géant au cœur immense : le Professeur Anis Ben Maamer.

Anis n’était pas seulement un éminent chirurgien. Il était ce que l’on appelle, en des temps où les mots perdent leur sens, un homme juste. Juste envers ses patients, juste envers ses collègues, juste envers ses élèves. Son savoir était vaste, sa main précise, son regard attentif, mais c’est surtout son humanité qui laissait une empreinte indélébile. Chaque patient qu’il soignait le sentait : il n’était pas un dossier, il était une vie à préserver, une dignité à respecter.

À l’hôpital Habib Thameur, qu’il dirigeait avec exigence et bienveillance, il a su bâtir bien plus qu’un service : une école de pensée, une maison de transmission. Il n’enseignait pas la chirurgie comme une technique, mais comme une responsabilité sacrée. Nombreux sont ceux qui, aujourd’hui chirurgiens aguerris, portent encore dans leurs gestes le souffle de son enseignement.

Mais au-delà du professionnel, c’était l’homme que j’ai connu, aimé, admiré. Anis avait cette douceur dans la voix, cette écoute patiente, cette capacité à rassurer même dans les instants les plus sombres. Il savait que la médecine, si elle est science, est avant tout présence. Il aimait la vie, les mots simples, les moments vrais. Sa pudeur n’effaçait pas sa profondeur. Son silence, souvent, en disait long sur ses convictions et ses douleurs.

Aujourd’hui, nous perdons un repère. La chirurgie tunisienne perd un pilier. Je perds, moi, un ami fidèle, un compagnon d’idées et de cœur. Mais ce que la mort emporte, la mémoire le retient. Et la sienne est gravée en nous comme une lumière.

À sa famille, à ses collègues, à ses élèves, j’adresse mes pensées les plus sincères. Que le courage vous accompagne. Et à toi, Anis, mon frère, puisse la paix éternelle t’envelopper comme tu as su, toute ta vie, envelopper les autres de ton amour et de ta dignité.

Repose en paix, mon ami.
اللهأكبر، إنالله و إناإليهراجعون

Tahar El Almi
Un Ami

 

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ECLAIRAGES – Analyse du commerce extérieur de la Tunisie – État des lieux aux quatre premiers mois de 2025

16. Mai 2025 um 06:16

Alors que la Tunisie navigue à travers des eaux économiques tumultueuses, les résultats du commerce extérieur des quatre premiers mois de 2025 révèlent une réalité alarmante : un déficit croissant et une dépendance accrue aux importations” (INS).

Les résultats des échanges commerciaux au début de l’année 2025 soulignent des défis significatifs qui pourraient avoir des répercussions durables sur l’économie nationale. Cette contribution explore les tendances des exportations et des importations, analyse la performance par secteur d’activité, examine la répartition géographique des échanges et évalue la balance commerciale.

 

Une diminution alarmante des exportations et une hausse des importations

Les chiffres du commerce extérieur pour les quatre premiers mois de 2025 révèlent une diminution des exportations tunisiennes, qui s’élèvent à 20 725,2 millions de dinars (MDT), soit une baisse de 2,4 % par rapport à la même période l’année précédente.

Cette tendance descendante est préoccupante, car elle peut être le symptôme d’une perte de compétitivité des produits tunisiens sur le marché international. Les facteurs pouvant expliquer cette baisse sont nombreux : la qualité des produits, les coûts de production, la conjoncture économique mondiale, ainsi que des stratégies de commercialisation inefficaces.

En parallèle, les importations ont connu une hausse marquée de 7,8 %, atteignant 28 019,3 MDT. Cette augmentation est alarmante car elle souligne une dépendance croissante aux produits étrangers pour répondre aux besoins du marché intérieur.

 

 

La chute du taux de couverture des importations par les exportations, qui est tombé à 74 %, met en évidence un déséquilibre préoccupant dans la balance commerciale, signalant une vulnérabilité économique qui pourrait avoir des conséquences à long terme.

Performances contrastées des secteurs

L’analyse sectorielle des exportations et des importations met en relief des disparités significatives entre les différents domaines d’activité.

Les secteurs des industries mécaniques et électriques, ainsi que les mines et phosphates, affichent des performances positives. Les premières ont enregistré une hausse de 2,6 %, tandis que les secondes ont vu leurs exportations augmenter de 6,1 %. Ces secteurs pourraient être des moteurs de croissance, mais ils nécessitent un soutien continu pour maintenir leur dynamique.

En revanche, des secteurs cruciaux tels que l’énergie et les industries agro-alimentaires ont rencontré des performances inquiétantes. Le secteur de l’énergie a subi une chute dramatique de 33 %, en raison d’une baisse des ventes de produits raffinés, tandis que les industries agro-alimentaires ont connu une diminution de 19,2 %. Ces baisses soulèvent des questions sur la gestion de ces secteurs stratégiques, notamment la nécessité d’améliorer la qualité des produits et d’explorer de nouveaux marchés.

Une dépendance croissante aux importations : signes d’investissement ou manque de confiance

Les importations de biens d’équipement ont connu une augmentation significative de 22,1 %, tandis que les matières premières ont augmenté de 11,3 %. Ces hausses peuvent être interprétées positivement comme un signe d’anticipation d’une amélioration de l’investissement et de la production. Cependant, cela peut également indiquer une incapacité de l’industrie locale à répondre à la demande croissante, ce qui alimente une dépendance préoccupante vis-à-vis des importations.

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ECLAIRAGES – De l’angoisse budgétaire au mieux-être social

13. Mai 2025 um 07:39

Entre angoisse budgétaire et quête de bien-être social, la Tunisie ne se trouve-t-elle pas à un carrefour décisif ?

Dans un contexte économique assombrissant où la souveraineté de l’État est mise à mal par les marchés financiers, n’est-il pas crucial de se demander : « La rigueur budgétaire est-elle vraiment une nécessité ou un prétexte pour affaiblir notre tissu social » ?

Face à des mesures d’austérité qui menacent l’essence même de l’État-protecteur, n’est-il pas temps de repenser notre approche économique pour garantir un avenir inclusif et durable pour tous les citoyens ? »

Depuis une décennie, le paysage économique tunisien est marqué par une crise budgétaire profonde qui reflète une perte significative de pouvoir de l’État sur sa politique économique. Ce phénomène est accentué par l’abandon de la maîtrise des variables financières critiques.

Dans un monde où les produits financiers complexes, les dérivés et les instruments dits « exotiques » ont pris le pas sur l’autorité des gouvernements, y compris ceux des puissances économiques traditionnelles, la Tunisie se trouve dans une situation délicate.

Les marchés, de plus en plus exigeants, réclament des mesures de consolidation budgétaire que le gouvernement tunisien peine à mettre en œuvre, notamment en raison de ses ressources limitées.

La mondialisation a agi comme un facteur d’affaiblissement de la souveraineté économique tunisienne. Nos entreprises, souvent vulnérables et fortement dépendantes des fluctuations du marché international, se heurtent à des défis accrus. Cela a conduit à une situation où l’État, censé être le garant de la stabilité économique et sociale, est de plus en plus dépouillé de ses leviers d’action. Le politique, face à cette réalité, semble désarmé, incapable de répondre efficacement aux besoins croissants de la population, d’autant plus que les tensions sociales et les revendications citoyennes s’intensifient.

Dans ce contexte, est-il judicieux de se demander si l’on peut analyser le déficit d’un État de la même manière qu’on le ferait pour un budget familial ou le bilan d’une entreprise ?

Une telle approche n’est-elle pas non seulement réductrice, mais ignore-t-elle également la complexité et la responsabilité intrinsèques d’un État souverain ?

Un État n’a-t-il pas pour mission de stabiliser les conditions économiques de son territoire afin de garantir le bien-être de ses citoyens ?

Réduire les obligations d’un État à celles d’un ménage ne risque-t-il pas de compromettre les services publics essentiels et d’affaiblir le tissu social ?

En Tunisie, la question de la rigueur budgétaire soulève de vives inquiétudes. Accepter des mesures d’austérité ne se limite pas à se plier à une orthodoxie financière, souvent décriée comme injustifiée et contre-productive, surtout en période de crise. Cela équivaut à consentir à une érosion des prérogatives de l’État, réduisant ainsi nos propres droits et protections.

Le risque ne serait-il pas de laisser une large part de la population sans recours face aux difficultés économiques croissantes ?

La lutte réengagée depuis quelques jours, par les partisans de cette austérité est marquée par l’utilisation de « l’angoisse budgétaire », une stratégie qui vise à persuader le public de soutenir des mesures d’austérité en présentant des scénarios catastrophiques. Cette approche est dangereuse, car elle ne fait qu’alimenter un climat de méfiance et de désespoir.

Les arguments en faveur de la rigueur budgétaire, souvent fallacieux, amalgament la solvabilité individuelle avec celle de l’État, induisant en erreur un public bombardé d’images alarmistes. Ces pratiques visent à faire pression sur les responsables pour qu’ils adoptent des politiques d’austérité qui, en fin de compte, pourraient nuire aux plus vulnérables de notre société.

Est-il primordial de se demander si le sérieux budgétaire vise réellement à réduire les déficits, ou n’est-il qu’un prétexte pour affaiblir l’État et démanteler les programmes sociaux encore en place ?

Les appels incessants à la rigueur ne sont-ils pas qu’un écran de fumée destiné à masquer d’autres enjeux, plus profonds et plus préoccupants ?

Réfléchissons aux paroles d’Aldous Huxley dans « Le Meilleur des mondes » : « Soixante-deux mille quatre cents répétitions font une vérité ». Cette citation n’évoque-t-elle pas une réflexion importante sur la manière dont les idées sont imposées et acceptées dans la société ?

En Tunisie, n’est-il pas essentiel que nous remettions en question les narratives dominantes et que nous cherchions à construire un avenir où l’État joue pleinement son rôle de garant des droits économiques et sociaux, plutôt que de se plier aux dictats des marchés financiers ?

In fine, la Tunisie ne doit-elle pas réévaluer sa stratégie économique en cherchant à retrouver une souveraineté financière qui lui permette de protéger ses citoyens tout en favorisant un développement inclusif et durable ?

Cela ne nécessite-t-il pas une vision audacieuse et des choix politiques courageux, loin des logiques d’austérité qui risquent de compromettre l’avenir de notre nation ?

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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