ECLAIRAGES – Analyse du commerce extérieur de la Tunisie – État des lieux aux quatre premiers mois de 2025
Alors que la Tunisie navigue à travers des eaux économiques tumultueuses, les résultats du commerce extérieur des quatre premiers mois de 2025 révèlent une réalité alarmante : un déficit croissant et une dépendance accrue aux importations” (INS).
Les résultats des échanges commerciaux au début de l’année 2025 soulignent des défis significatifs qui pourraient avoir des répercussions durables sur l’économie nationale. Cette contribution explore les tendances des exportations et des importations, analyse la performance par secteur d’activité, examine la répartition géographique des échanges et évalue la balance commerciale.
Une diminution alarmante des exportations et une hausse des importations
Les chiffres du commerce extérieur pour les quatre premiers mois de 2025 révèlent une diminution des exportations tunisiennes, qui s’élèvent à 20 725,2 millions de dinars (MDT), soit une baisse de 2,4 % par rapport à la même période l’année précédente.
Cette tendance descendante est préoccupante, car elle peut être le symptôme d’une perte de compétitivité des produits tunisiens sur le marché international. Les facteurs pouvant expliquer cette baisse sont nombreux : la qualité des produits, les coûts de production, la conjoncture économique mondiale, ainsi que des stratégies de commercialisation inefficaces.
En parallèle, les importations ont connu une hausse marquée de 7,8 %, atteignant 28 019,3 MDT. Cette augmentation est alarmante car elle souligne une dépendance croissante aux produits étrangers pour répondre aux besoins du marché intérieur.
La chute du taux de couverture des importations par les exportations, qui est tombé à 74 %, met en évidence un déséquilibre préoccupant dans la balance commerciale, signalant une vulnérabilité économique qui pourrait avoir des conséquences à long terme.
Performances contrastées des secteurs
L’analyse sectorielle des exportations et des importations met en relief des disparités significatives entre les différents domaines d’activité.
Les secteurs des industries mécaniques et électriques, ainsi que les mines et phosphates, affichent des performances positives. Les premières ont enregistré une hausse de 2,6 %, tandis que les secondes ont vu leurs exportations augmenter de 6,1 %. Ces secteurs pourraient être des moteurs de croissance, mais ils nécessitent un soutien continu pour maintenir leur dynamique.
En revanche, des secteurs cruciaux tels que l’énergie et les industries agro-alimentaires ont rencontré des performances inquiétantes. Le secteur de l’énergie a subi une chute dramatique de 33 %, en raison d’une baisse des ventes de produits raffinés, tandis que les industries agro-alimentaires ont connu une diminution de 19,2 %. Ces baisses soulèvent des questions sur la gestion de ces secteurs stratégiques, notamment la nécessité d’améliorer la qualité des produits et d’explorer de nouveaux marchés.
Une dépendance croissante aux importations : signes d’investissement ou manque de confiance
Les importations de biens d’équipement ont connu une augmentation significative de 22,1 %, tandis que les matières premières ont augmenté de 11,3 %. Ces hausses peuvent être interprétées positivement comme un signe d’anticipation d’une amélioration de l’investissement et de la production. Cependant, cela peut également indiquer une incapacité de l’industrie locale à répondre à la demande croissante, ce qui alimente une dépendance préoccupante vis-à-vis des importations.
L’article ECLAIRAGES – Analyse du commerce extérieur de la Tunisie – État des lieux aux quatre premiers mois de 2025 est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.