Le Fonds Monétaire International (FMI) anticipe une stabilisation de la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Tunisie à 1,4 % pour les années 2025 et 2026, selon son rapport sur les Perspectives de l’économie mondiale, publié mardi 22 avril 2025 en marge des Réunions de printemps du FMI et du Groupe de la Banque mondiale à Washington.
Ce rapport souligne également une amélioration attendue sur le front de l’inflation : le taux devrait passer de 7 % en 2024 à 6,1 % en 2025, avant de connaître une légère remontée à 6,5 % en 2026. En revanche, le déficit du compte courant devrait s’aggraver, atteignant 2,7 % du PIB en 2025, contre 1,7 % en 2024, pour culminer à 3 % en 2026.
Le FMI n’a fourni aucune donnée actualisée sur les taux de chômage pour la période 2024-2026.
Une croissance en décalage avec la moyenne régionale
Avec une croissance prévue à 1,4 %, la Tunisie reste en deçà de la moyenne régionale estimée à 3,6 % pour les pays importateurs de pétrole de la région Moyen-Orient et Asie centrale. Toutefois, le pays se distingue positivement par un taux d’inflation relativement contenu, nettement inférieur à la moyenne régionale attendue de 12,4 % en 2025.
Selon l’Institut national de la statistique (INS), l’économie tunisienne a enregistré une croissance effective de 1,4 % en 2024, alors que les autorités budgétaires tablaient sur un taux de 1,6 %. Le FMI avait précédemment révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour la Tunisie en octobre 2024, ramenant l’estimation de 1,9 % à 1,6 %. Il anticipe désormais une tendance baissière continue jusqu’en 2029.
La croissance tunisienne est actuellement portée par le secteur agricole, dont la valeur ajoutée a progressé de 12,1 % fin 2024. En revanche, le secteur énergétique reste sous pression : la valeur ajoutée de l’extraction de pétrole et de gaz a chuté de 16,9 %, selon les données de l’INS.
Des défis globaux au cœur des Réunions de printemps
La Tunisie prend part aux Réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, qui se déroulent du 21 au 26 avril à Washington. Le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, représentant de la Tunisie auprès de la Banque mondiale, y participe activement.
Ces réunions abordent un éventail de défis mondiaux majeurs, notamment les impacts de l’intelligence artificielle sur la stabilité financière, les risques liés à la dette publique, les difficultés du secteur privé dans un contexte de taux d’intérêt élevés, la mobilisation des ressources fiscales à moyen terme, ainsi que le financement des investissements climatiques.
À l’agenda figurent également la conférence du Moniteur des finances publiques ce mercredi, suivie d’une conférence de presse de la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, et de séances consacrées aux régions Asie-Pacifique et Moyen-Orient/Asie centrale. Un sommet du G20 est également prévu jeudi, réunissant les principaux décideurs économiques des pays membres.