Tunis, UNIVERSNEWS (SEF) â La CONECT, en collaboration avec lâinstitut de sondage ONE TO ONE et le PNUD, a dĂ©voilĂ©, ce mardi 18 fĂ©vrier 2025, les rĂ©sultats de son baromĂštre rĂ©gulier sur la santĂ© des PME tunisiennes « MIQYES ». Cette septiĂšme Ă©dition, menĂ©e pendant deux mois, auprĂšs de 500 entreprises, sâest focalisĂ©e sur deux enjeux majeurs. LâaccĂšs au financement et aux marchĂ©s, des leviers essentiels pour la croissance des PME. Un accent particulier a Ă©tĂ© mis sur 200 entreprises engagĂ©es dans une dĂ©marche de dĂ©veloppement durable afin de mieux comprendre leurs dĂ©fis et les opportunitĂ©s quâelles peuvent saisir dans cette transition Ă©cologique.
41.4% de refus pour les prĂȘts bancaires Ă long terme
Lâune des conclusions clĂ©s de la nouvelle Ă©dition du baromĂštre MIQYES est la nĂ©cessitĂ© de mettre en place de nouvelles sources de financement pour les PME. Les entreprises, qui reprĂ©sentent plus de 80% du tissu Ă©conomique, se heurtent encore Ă des obstacles importants en matiĂšre dâaccĂšs au crĂ©dit : par exemple, on note 41.4% de refus pour les prĂȘts bancaires Ă long terme, et 35% des demandes auprĂšs des investisseurs nâaboutissent pas.
LâenquĂȘte qui dresse un horizon dĂ©taillĂ© de la situation des PME en Tunisie, tout en mettant en avant les opportunitĂ©s et les dĂ©fis auxquels ce secteur clĂ© de lâĂ©conomie tunisienne fait face, a rĂ©vĂ©lĂ© en outre que 48,6% des PME tunisiennes se sont auto-exclues financiĂšrement. En effet, 48,% des PME interrogĂ©es ont dĂ©clarĂ© quâelles nâont dĂ©posĂ© aucune demande de crĂ©dit. Cette auto-exclusion est plus forte pour les financements par investisseurs, les crĂ©dits interentreprises et les prĂȘts bancaires Ă long termes.
Par rapport au chiffre dâaffaires, lâĂ©tude a montrĂ© que la situation des PME sâest stabilisĂ©e au cours de lâannĂ©e 2023. Ainsi, seulement 31.1% ont vu leurs CA rĂ©gressĂ© contre 43.9% en 2022, et ce malgrĂ© une dĂ©cĂ©lĂ©ration de la croissance en 2023.
Ainsi, seulement 12,2% des PME sont dirigĂ©es par des femmes, toutefois on note une hausse de 2,4% par rapport Ă 2022 (9,8%). Les femmes ont tendance Ă diriger des entreprises de plus petite taille. Les hommes sont plus prĂ©sents dans les avants postes des SA, ce qui dĂ©note dâune forme de discrimination. Les femmes sont moins sollicitĂ©es pour gĂ©rer de grandes entreprises, souvent des SARL et un niveau de CA plus faible.
Seulement 12% des PME sont totalement exportatrices
Les PME tunisiennes sont majoritairement locales. Seulement 12% des PME sont totalement exportatrices. La majoritĂ© des PME exportatrices sont dans le secteur de lâIndustrie (56%) et des services (28%). Les PME opĂ©rant dans le secteur de la pĂȘche et de lâagriculture sont essentiellement locales. LâUE constitue la destination principale de nos PME exportatrices (57%), suivie de lâAfrique du Nord.
Les PME qui exportent le plus sont essentiellement situĂ©es dans les rĂ©gions cĂŽtiĂšres. Celle installĂ©es dans le Nord Ouest et le Centre Ouest sont peu orientĂ©es Ă lâexport. Il est aussi Ă©tabli que les exportations se font par des PME dont le siĂšge se situe dans les rĂ©gions cĂŽtiĂšres autour des grands centres portuaires. Des PME situĂ©es dans les zones intĂ©rieures peuvent contribuer donc aux exportations indirectement via leurs chaines de valeurs.
Par rapport au niveau dâouverture de lâentreprise dans son secteur dâactivitĂ© au cours de lâannĂ©e 2023, lâenquĂȘte a rĂ©vĂ©lĂ© que globalement le score de contestabilitĂ© est nĂ©gatif indiquant un niveau dâouverture faible des marchĂ©s. Cette faible ouverture est plus prononcĂ©e dans les rĂ©gions de lâintĂ©rieur du pays. Les grands centres Ă©conomiques ont de meilleurs niveaux dâouverture. Les PME opĂ©rant dans le secteur de lâIndustrie affichent des niveaux de contestabilitĂ© trĂšs faibles (proche du niveau pas du tout ouvert).
La contestabilitĂ© semble ĂȘtre liĂ©e au dĂ©veloppement des dynamiques entrepreneuriales et les secteurs historiques (industrie).
Crise économique et saturation du marché
La crise Ă©conomique et les conditions de la demande apparaissent comme les premiĂšres raisons de la faible ouverture des marchĂ©s. La faible diversitĂ© de lâoffre et les conditions dâapprovisionnement sont aussi parmi les raisons pour le faible niveau de contestabilitĂ©. Sâajoute Ă cela, la saturation des marchĂ©s, la faible concurrence des rĂ©seaux de distribution et la prĂ©sence dâacteurs dominants.
La dynamique de la croissance des activitĂ©s des PME est essentiellement tirĂ©e par le secteur privĂ©. La faible dynamique des marchĂ©s publics, en lien avec les difficultĂ©s macro financiĂšres du pays et la politique de maĂźtrise des coĂ»ts et des frais de fonctionnement de lâacheteur public.
Il semble aussi que les activitĂ©s des PME sont plus tirĂ©es dans les rĂ©gions intĂ©rieures, avec respectivement 40% dans le Sud et 31% dans le Nord/Centre ouest. Lâobtention de nouveau marchĂ© a diminuĂ© en 2023 et se situe Ă son plus bas niveau depuis 2016.
Seulement le ÂŒ des PME tunisiennes ont Ă©tabli des partenariats, notamment dans lâindustrie et les services. La sous-traitance et la forme de partenariat la plus frĂ©quente, suivie par les alliances stratĂ©giques. Par ailleurs, le travail en rĂ©seau reste faiblement dĂ©veloppĂ©. Les rĂ©gions de lâintĂ©rieur et le Sud prĂ©sente le niveau de partenariats le plus faible. Ceci est expliquĂ© notamment par la faiblesse des dynamiques entrepreneuriale et la dominance du B2B et du B2G.