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Heute — 22. August 2025Haupt-Feeds

Donald Trump demande à l’Ukraine de renoncer à la Crimée et à l’Otan

18. August 2025 um 11:59

Avant sa rencontre avec Volodymyr Zelensky à Washington, prévue cet après-midi, le président américain Donald Trump a exigé de l’Ukraine qu’elle abandonne ses ambitions de récupérer la Crimée et d’adhérer à l’OTAN. Une position qui vise à pousser Kiev vers un accord de paix avec Moscou, après avoir reçu Vladimir Poutine en Alaska.

Lundi, Donald Trump a posé de nouvelles conditions à l’Ukraine : accepter de renoncer à la Crimée, annexée par la Russie en 2014, et mettre de côté son projet d’intégrer l’OTAN. Ces exigences interviennent avant une série de rencontres prévues à Washington : d’abord avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, puis avec les dirigeants du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la France, de l’Italie, de la Finlande, ainsi que des représentants de l’Union européenne et de l’OTAN.

L’Europe solidaire avec Kiev

Vendredi dernier, Trump avait déjà déroulé le tapis rouge au président russe Vladimir Poutine en Alaska, affirmant sa volonté de mettre fin à la guerre en Europe, la plus meurtrière depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les dirigeants européens, attendus à Washington, affichent leur solidarité avec Kiev. Ils entendent exiger de fortes garanties de sécurité pour l’Ukraine, face à une proposition américaine perçue comme une concession majeure à Moscou.

La Crimée, une ligne rouge

Depuis février 2022, la guerre en Ukraine a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué des millions de déplacés. La question de la Crimée reste une ligne rouge pour Kiev, qui refuse toute négociation impliquant l’abandon de ses territoires. L’adhésion à l’OTAN est quant à elle considérée comme une garantie existentielle de sécurité.

La position américaine risque de tendre les discussions à Washington et de fragiliser l’unité occidentale face à la Russie.

L’avenir de l’Ukraine sera discuté cet après-midi, lundi 18 août, à Washington lors d’une réunion exceptionnelle entre Donald Trump, Volodymyr Zelensky et plusieurs dirigeants européens. Cette rencontre intervient moins de trois jours après le sommet entre le président américain et Vladimir Poutine, vendredi à Anchorage, en Alaska.

Les deux présidents seront ensuite rejoints par le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le chancelier allemand, Friedrich Merz, le premier ministre britannique, Keir Starmer, le président français, Emmanuel Macron, la première ministre italienne, Giorgia Meloni, et le président finlandais, Alexander Stubb.

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Trump rencontre Poutine, la paix en Ukraine suspendue à des concessions territoriales

09. August 2025 um 09:48

La rencontre annoncée entre Donald Trump et Vladimir Poutine, prévue le 15 août à Anchorage, en Alaska, intervient dans un contexte géopolitique particulièrement tendu. Au cœur des discussions se trouve une proposition russe visant à instaurer un cessez-le-feu en Ukraine, mais à une condition majeure : l’acceptation par Kyiv de concessions territoriales significatives dans l’est du pays.

Le président russe a ainsi soumis aux États-Unis une offre claire : un arrêt immédiat des hostilités contre un retrait ukrainien des zones stratégiques du Donbass, région où les combats sont les plus intenses. Cette démarche traduit une stratégie russe de pression maximale, cherchant à transformer des gains militaires en reconnaissance diplomatique.

Une ligne rouge pour Kyiv et ses alliés

Pour l’Ukraine, cette proposition est inacceptable. Le président ukrainien a déjà fermement rejeté toute idée d’abandon territorial, rappelant que la souveraineté nationale est non négociable. La communauté internationale, notamment les alliés occidentaux, soutient cette ligne, craignant qu’une telle concession n’encourage d’autres agressions.

La rencontre Trump-Poutine sera donc suivie de près, tant elle pourrait redéfinir les contours du conflit et du processus diplomatique. Malgré son statut d’ancien président, Trump conserve une influence non négligeable et son rôle dans ces négociations pourrait peser sur la scène mondiale.

Dans ce contexte, la paix reste fragile, suspendue à des concessions territoriales que l’Ukraine refuse, creusant ainsi un fossé entre les ambitions russes et les exigences ukrainiennes. Le défi sera donc d’identifier une voie capable de mettre fin aux violences tout en respectant l’intégrité territoriale.

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Comment Starmer a-t-il formé Zelensky à gérer Trump?

22. August 2025 um 08:53

Difficile de trouver plus pragmatiques que les Britanniques. Après la rencontre chaotique du 28 février qui avait tourné au pugilat entre le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer a pris les choses en main pour coacher Zelensky dans sa relation avec l’actuel président américain et son administration. L’actuel locataire du 10 Downing Street et d’autres dirigeants européens ont également décidé de ne plus laisser le président ukrainien seul à la manœuvre par crainte d’une capitulation américaine face à Poutine. 

Imed Bahri

Le journal britannique The Telegraph a révélé que le Premier ministre britannique avait joué un rôle essentiel dans la formation du président ukrainien pour maîtriser le langage du président américain et savoir le gérer.

Dans un article de Ben Riley-Smith, le journal rapporte qu’il était difficile d’exagérer l’anxiété et la frustration ressenties par le personnel de Downing Street en voyant Trump et Zelensky échanger des piques lors de leur rencontre du 28 février dans le Bureau ovale à Washington.

La veille, le 27 février, Starmer avait remporté ce que les médias et les partisans du Parti travailliste avaient qualifié de «triomphe diplomatique» lors de sa première rencontre avec le président américain. Il avait fait preuve d’un remarquable sens politique, trouvant un équilibre entre satisfaire l’ego de Trump et transmettre les points clés de la politique britannique. 

Dans un rare hommage du Telegraph, connu pour son parti pris pro-conservateur, l’issue de la rencontre entre le Premier ministre britannique et le président américain a été qualifiée de satisfaisante. Trump s’est réjoui de l’invitation officielle à se rendre en Grande-Bretagne, a soutenu l’accord de Starmer sur la restitution des Îles Chagos, contestées à Maurice et a fait des commentaires positifs sur un accord commercial conclu. 

La rencontre de M. Zelensky le lendemain s’est déroulée différemment, lorsqu’il a été sermonné par le vice-président américain J.-D. Vance pour ne pas avoir remercié l’Amérique. Une scène chaotique qui avait horrifié des alliés de l’Ukraine.

Le contraste entre ces deux rencontres –et la façon dont le clash lors de la seconde a sapé les progrès réalisés sur la question ukrainienne lors de la première– a laissé Sir Keir et son équipe s’en vouloir.

Ne pas laisser Zelensky seul face à Trump

Pourquoi n’avaient-ils pas fait davantage pour préparer le président ukrainien alors qu’ils l’avaient fait pour leur propre Premier ministre ? De hauts responsables du 10 Downing Street ont depuis confié au Telegraph avoir le sentiment d’avoir manqué leur coup.

Dès lors, Londres, comme d’autres capitales européennes, a adopté une nouvelle approche, qui semble se traduire par la rencontre qui s’est tenu lundi à la Maison-Blanche entre Zelensky et Trump avec la participation sans précédent d’éminents dirigeants européens. Ils n’ont pas voulu laisser Zelensky seul face à Trump cette fois-ci. 

Un voyage similaire avait failli avoir lieu quelques jours après l’escarmouche du Bureau ovale de février alors que Starmer, Emmanuel Macron, le président français et d’autres tentaient de réparer les dégâts. Cependant, ces tentatives pour ramener M. Zelensky à la Maison Blanche, accompagné des dirigeants européens, n’avaient finalement pas abouti à l’époque.

Le Premier ministre a finalement fait autre chose pour véhiculer un message similaire : il a serré M. Zelensky dans ses bras devant la porte noire du 10 Downing Street.

Apprendre à parler le langage de Trump

Depuis ce jour, un travail en coulisses a eu lieu pour «apprendre» au président ukrainien à «parler le langage de Trump». The Telegraph précise que Zelensky entame désormais ses discussions avec les responsables américains en remerciant les États-Unis pour leur soutien à son pays face à la Russie, en réponse directe à la demande de Vance lors de leur première rencontre il y a plus de six mois, un clin d’œil à l’escarmouche avec M. Vance.

Les leçons de Starmer à Zelensky pour pouvoir gérer Trump et essayer de l’influencer reposent sur trois point :

– ne pas répondre à chaque déclaration provocatrice du président américain;

– ne pas débattre publiquement avec Trump ni l’assaillir de questions car une réaction négative peut avoir lieu de sa part s’il sent que son orgueil a été entaché;

– le couvrir d’éloges en public, tout en exerçant pression et influence en coulisses pour servir les intérêts nationaux.

Le journal britannique explique que Jonathan Powell, conseiller à la sécurité de Starmer et l’un des esprits les plus éminents de la politique étrangère britannique, était responsable de la formulation de cette approche et de son élaboration auprès de la délégation ukrainienne pour la rencontre de lundi avec Trump.

Cependant, la décision des responsables européens de se rendre à Washington n’est pas uniquement motivée par la volonté de ne pas laisser Zelensky tout seul face à Trump. C’est aussi un signe d’inquiétude. Le fait que les dirigeants les plus influents abandonnent leurs plans de vacances en plein mois d’août et se rassemblent, passant de nombreuses heures de voyage loin de chez eux, accentue le sentiment d’incertitude et de peur.

Deux anciens ambassadeurs britanniques à Washington ont déclaré au Telegraph que la ruée vers la Maison Blanche montre qu’ils savent combien il est important de décrypter ce qui s’est passé en Alaska entre Trump et Poutine.

Lord Darroch, ancien ambassadeur pendant le premier mandat de M. Trump, a déclaré : «Cette délégation européenne de haut niveau, rapidement constituée, accompagnant Zelensky à Washington témoigne d’une profonde inquiétude quant à deux aspects de l’issue du sommet en Alaska. Premièrement, l’annonce selon laquelle le président Trump estime désormais qu’un accord de paix global devrait précéder un cessez-le-feu. Et deuxièmement, les suggestions selon lesquelles la voie de la paix pourrait impliquer que l’Ukraine cède encore davantage de territoire dans le Donbass».

Sir Peter Westmacott, représentant du Royaume-Uni à Washington sous Barack Obama, a déclaré : «Cela me montre que plus ils examinent ce qui s’est passé en Alaska, plus ils se rendent compte que tout a mal tourné et que Trump s’est fait avoir. Poutine n’a rien cédé et est rentré chez lui très satisfait. Ainsi, quels que soient les arguments qu’il a fait croire à Trump concernant la responsabilité de Zelensky dans le conflit ou le droit de la Russie à reconquérir ses anciens sujets en Europe de l’Est, il faudra une riposte vigoureuse». Il ajoute : «Le président doit vraiment trouver une meilleure solution que de simplement remercier Poutine d’avoir reconnu sa victoire aux élections qu’il a perdues en 2020 et de renoncer à toutes ses menaces de sanctions contre la Russie simplement parce que Poutine dit ne pas vouloir de cessez-le-feu». Le Telegraph rapporte que les trois choses que les Européens souhaitent obtenir de Trump sont les suivantes : Premièrement, repousser l’idée de céder l’intégralité du Donbass à Poutine. Deuxièmement, exiger la fin des attaques russes avant de véritables négociations. Troisièmement, des garanties de sécurité significatives pour l’Ukraine après la paix, soutenues par les États-Unis.

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Gestern — 21. August 2025Haupt-Feeds

Deux poids, deux mesures | Tout pour l’Ukraine, rien pour la Palestine 

21. August 2025 um 09:40

Tous les spots de l’actualité sont braqués sur l’Ukraine. Tout le monde veut sauver Volodymyr Zelensky, dont une partie du pays est occupée par la Russie, alors que son ami israélien, Benjamin Netanyahu continue d’occuper Gaza et des pans entiers de Cisjordanie et de tuer en masse les Palestiniens… La mentalité coloniale occidentale a encore de beaux jours devant elle…

Abdelaziz Dahmani *

Ces derniers temps, toutes les lumières sont braquées sur la guerre d’Ukraine, et l’urgence de l’arrêter, pour empêcher un désastre, la chute de l’ami Zelensky, «Sauver le Soldat Zelensky» et  empêcher Vladimir Poutine d’affirmer plus de puissance et prétention… Les dernières images des principaux dirigeants européens assis docilement, à la Maison Blanche, à Washington, comme dans une salle d’attente d’un médecin, avant qu’ils ne soient reçus, sont humiliantes, mais que ne feraient-ils pas, pour sauver le régime du président ukrainien, après avoir admis que ses anciennes prétentions d’adhérer à l’Otan et à l’Union européenne, et devenir le poste le plus avancé de l’Occident face à Poutine et sa Sainte Russie sont irréalisables…

Toutes ces chimères se sont en effet fracassées sur le mur de ka réalité, et il ne s’agit plus que de sauver Zelensky et son régime… Il faut dire que ce régime fait pièce d’une cohérence européenne, américaine et pro-israélienne.

C’était avant le 7 Octobre 2023… La paix israélo-américaine roulait sur un boulevard dégagé. La cause palestinienne oubliée et même l’Arabie Saoudite était presque prête à adhérer aux Accords d’Abraham. Zelensky n’est qu’un pion dans tout cela. Et lui, l’ancien acteur professionnel était prêt à ce jeu. BHL est même devenu l’un de ses mentors, et il le couvait de mille grâces. Souvenons-nous de ses exaltations de la Place Maidan… Et des affirmations de Zelensky sur la grande démocratie israélienne de… Netanyahu.

Mais voilà, et cela s’est énormément aggravé avec Gaza, devenu le plus grand cimetière du monde, après en avoir été la plus grande prison, avec ses assassinats en masse, vieux, femmes et enfants, par dizaines et dizaines de milliers, et destructions de crèches, écoles et hôpitaux sauvagement bombardés …

Et voilà Zelensky, l’Européen, le pro-israélien, le fidèle ami de Netanyahu, l’assassin, l’occupant, le colon, le tueur sans état d’âme, condamne l’occupation de territoires ukrainiens par la Russie de Poutine. Mais ne condamne pas l’occupation de territoires Palestiniens par Israël. De la même façon, il reconnaît à Israël le droit de défendre sa sécurité contre le Hamas en allant occuper Gaza, tout en reniant ce même droit à la Russie, laquelle n’acceptera jamais de voir les fusées de l’Otan installés en Ukraine et s’approcher ainsi  dangereusement de Moscou ou de Saint-Pétersbourg, ex-Leningrad, ville d’élection de Poutine.

Trump, qui cherche à peaufiner sa vaniteuse gloire, veut trouver solution au drame ukrainien, sans désobliger… Poutine, et avant-hier, il l’a dit, ce règlement lui permettrait, peut-être, d’accéder au Paradis (sic !), comme il l’a déclaré à Fox News. Celui des chrétiens et des juifs, bien entendu.

Et les Palestiniens ? Quels Palestiniens ?

Regardez, la photo, ci-jointe… En janvier 2020, Zelensky, chemise blanche et cravate, kippa sur la tête, plein de dévotion, posant la main sur le Mur des Lamentations à Jérusalem. Il était venu, ce jour-là, pour exprimer son soutien et sa solidarité à Netanyahu, soutien et solidarité qu’il lui renouvelé en pleine occupation de Gaza et du génocide perpétré contre les Palestiniens… Et, en journalisme, une photo parle parfois mieux que dix mille mots.

* Journaliste.  

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Trump, l’Europe et le mythe de l’Occident

21. August 2025 um 07:02

Les humiliations que Trump ne cesse de faire subir aux Européens en négociant derrière leur dos, et à leurs dépens, avec la Russie, la Chine et l’Inde, c’est-à-dire avec ceux qui comptent, vont-elles réveiller l’Europe et l’inciter à accélérer sa construction politique pour ne plus être un appendice négligeable des politiques américaines ?  (Les Etats-Unis et l’Union européenne : Quand le «grand» parle, les «petits» n’ont qu’à bien se tenir.)

Cherif Ferjani *

En adepte du néolibéralisme et de la révolution conservatrice, Trump mène une politique identitaire –America First, voire Only America ! – appliquant la conception politique du conservateur Carl Schmitt fondée sur l’opposition «ami/ennemi», les rapports de force et la loi du plus fort – ou de la jungle –, et nullement sur le droit, la délibération, la concertation rejetés comme entraves à l’exercice de la «souveraineté» de celui qui a le pouvoir. 

L’Etat de droit, la démocratie, le respect des institutions sont balayés aussi bien au niveau de la politique intérieure que sur le plan des relations internationales.

Trump, depuis sa réélection, se comporte comme les cowboys qui ne tiennent compte que de ceux qui ont la force de se faire respecter et de rendre coup pour coup. On l’a vu, à titre d’exemple, aussi bien à travers sa politique douanière, concernant les taxes, que dans ses rencontres au sujet la guerre en Ukraine. Volodymyr Zelensky a été humilié ouvertement lors de sa première rencontre avec Trump, retransmise en direct, contrairement à Poutine pour qui le tapis rouge fut déroulé et avec qui l’échange se déroula à huis clos, pour ménager les susceptibilités des protagonistes.

Les «petits» n’ont qu’à bien se tenir

Lors de la dernière réunion à la Maison Blanche avec Volodymyr Zelensky, à laquelle les dirigeants européens se sont invités pour ne pas laisser celui-ci tout seul face au cowboy, les entretiens étaient entrecoupés de coups de fil entre le patron de la Maison Blanche et le Maître du Kremlin, comme pour lui dire que tout se passait conformément à leurs accords en Alaska et que les «petits» ont été bien roulés dans la farine. Il en est de même pour les taxes : avec les puissants, Trump négocie et cherche des compromis; avec les «petits» – dont l’Europe paralysée par ses divisions, son incapacité à parler d’une seule voix, et sa difficulté à rompre les liens de soumission aux Etats-Unis – Trump passe en force et impose ses décisions.

L’Europe n’a pas compris que pour Trump et les isolationnistes américains de l’AFC (America First Comittee) qui l’ont porté au pouvoir, l’Occident ne veut rien dire, sinon un moyen pour imposer l’hégémonie des Etats-Unis à ceux qu’ils ont maintenus, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, dans la peur d’un Orient à géométrie variable, selon l’ennemi du moment.

L’Occident devenu un fardeau pour les Etats-Unis

Pour l’AFC inspirant la politique de Trump, l’Occident est devenu un fardeau pour les Etats-Unis qui ne leur apporte plus rien, ou pas autant qu’ils le souhaitent.

Les Européens n’ont pas encore compris que l’Occident, comme l’a bien montré Georges Corm (‘‘L’Europe et le mythe de l’Occident’’, Paris, La Découverte, 2009), n’est qu’un mythe battu en brèche par l’évolution du monde à l’ombre du triomphe de la mondialisation du néolibéralisme et de la révolution conservatrice. Seules les victimes de cette mondialisation, au Nord, dont l’Europe, et au Sud, croient encore en cette chimère. L’Europe a encore du mal à réaliser que ce mythe ne correspond plus à aucune réalité; c’est cette illusion qui la fait encore courir derrière les Etats-Unis, malgré toutes les humiliations qu’ils lui font subir, en croyant qu’ils peuvent la protéger dans le cadre d’un Otan qui n’a plus aucune raison d’être depuis la disparition du Pacte de Varsovie et l’implosion de l’Union Soviétique. 

Les humiliations que Trump ne cesse de faire subir aux Européens en négociant derrière leur dos, et à leurs dépens, avec Poutine, la Chine et l’Inde, c’est-à-dire avec ceux qui comptent, vont-elles réveiller l’Europe et l’inciter à accélérer sa construction politique pour ne plus être un appendice négligeable des politiques américaines ?  Pour cela, il faut beaucoup de conditions dont la première est de renoncer au dollar comme monnaie d’échange internationale à l’instar du choix des pays du Brics; car le dollar était le principal moyen de domination des Etats-Unis depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale et, surtout, depuis 1971, suite à la décision unilatérale de la Maison Blanche mettant fin à sa convertibilité en or, condition de son adoption comme monnaie internationale à Bretton Woods, en 1944. Les dirigeants qui continuent à se faire humilier par la Maison Blanche auront-ils le courage de prendre une telle décision ? Espérons-le, pour l’intérêt de leur pays et, surtout, pour renforcer la lutte contre l’hégémonisme et l’arrogance des Etats-Unis.  

* Professeur honoraire de l’Université Lyon2.

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Sommet de l’Alaska : quand Donald Trump s’aligne sur la position de Moscou

18. August 2025 um 10:44

Au lendemain de sa rencontre avec Vladimir Poutine en Alaska, Donald Trump a tourné le dos aux engagements pris avec les Européens : il renonce de facto à exiger un cessez-le-feu en Ukraine avant toute négociation d’un accord de paix. Pour des raisons électorales ? 

 

Echec total de la diplomatie américaine, selon la presse internationale. Lors du Sommet de l’Alaska sur l’Ukraine censé être crucial pour la stabilité de l’Europe, Donald Trump aura fini par s’aligner totalement sur la position de son homologue russe : il a permis un retour spectaculaire de Vladimir Poutine sur la scène diplomatique, sans toutefois déboucher ni sur l’annonce d’une prochaine réunion tripartite incluant le président ukrainien, ni sur une pause dans les hostilités, ni sur de nouvelles sanctions visant la Russie.

En abandonnant « sa menace de sanctions immédiates contre la Russie si la réunion de vendredi ne produisait aucune avancée » et en passant « de la recherche d’un cessez-le-feu immédiat à un accord global, Donald Trump adopte un langage proche de celui de Poutine pour parler de la fin des combats », écrivait Politico, le média américain ; alors que le Washington Post juge pour sa part que la nouvelle tactique adoptée par le président américain constitue « une rupture avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et ses alliés européens et aligne les États-Unis sur Poutine » et pourrait en outre « faire des conditions russes le point de départ des négociations ».

Lire aussi : Sommet Poutine-Trump : un vainqueur et deux vaincus !

Revirement brutal

En effet, après avoir déclaré avant le Sommet qu’il souhaitait un cessez-le-feu « rapidement », sous peine de « graves conséquences », le locataire de la Maison Blanche aura opéré un changement radical dans sa position sur la manière de mettre fin à la guerre. Et ce, en assurant que « la meilleure façon de mettre fin à la terrible guerre entre la Russie et l’Ukraine est de conclure directement un accord de paix… et non un simple accord de cessez-le-feu, souvent rompu ».

Et c’est sans surprise que Vladimir Poutine a qualifié samedi dernier son entretien avec son homologue américain de « très utile » en vue d’une résolution du conflit « sur une base équitable », plus de trois ans et demi après l’invasion de l’armée russe en Ukraine !

Selon les observateurs, l’abandon du cessez-le-feu préalable semble favoriser Vladimir Poutine, qui défend depuis longtemps l’idée de négocier directement un accord « global et définitif ». En revanche, Kiev et ses alliés européens y voient, au contraire, une façon pour le maître du Kremlin de gagner du temps afin de poursuivre son offensive militaire et d’étendre ses prises territoriales. « La triste réalité est que la Russie n’a aucune intention de mettre fin à cette guerre de sitôt », a jugé la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.

Monnaie de singe

De quel accord de paix s’agit-il au juste ? Même si Trump n’avait communiqué aucun détail sur cet accord qu’il appelle de ses vœux, il aurait toutefois assuré que Poutine serait prêt à faire des concessions, sans toutefois préciser lesquelles.

Selon le Washington Post, outre les territoires pris par la Russie pendant la guerre, le plan de paix suggère que l’Ukraine cède l’intégralité du Donbass en échange d’une « promesse » de geler les autres lignes de front. De plus, elle ne devra en aucun cas intégrer l’Otan, une ligne rouge pour Moscou.

En contrepartie, Donald Trump, qui est opposé à la demande de l’Ukraine de joindre l’Otan, proposerait à Kiev une garantie de sécurité similaire à celle de l’article 5 de l’Alliance. Lequel prévoit une défense mutuelle entre ses membres en cas d’attaque.

Un plan de paix dont les contours restent flous et qui a pris tout le monde à contre-pied. Du côté de Kiev, la prudence domine : le gouvernement ukrainien craint qu’un plan négocié directement par Washington et Moscou ne conduise à des concessions territoriales forcées. À Moscou, certains responsables saluent l’idée, espérant qu’elle ouvrira la voie à une reconnaissance de fait des zones occupées. Les alliés européens, eux, oscillent entre scepticisme et attente, redoutant que la paix “version Trump“ n’affaiblisse la cohésion occidentale face à l’ours russe.

Calculs politiques

Cela étant, n’est-il pas légitime de penser que la proposition américaine soit mue pour des raisons électorales ? En effet, à l’approche du mi-mandat, le milliardaire républicain mise sur l’argument de l’efficacité et de la rupture avec la diplomatie traditionnelle. Il veut séduire un électorat fatigué par un conflit lointain et coûteux tout en se démarquant de Joe Biden, partisan d’un soutien militaire continu à Kiev.

Sans oublier sa volonté affichée de se présenter comme l’homme capable de mettre fin à la guerre en Ukraine et qui se rêve en lauréat du prestigieux prix Nobel de la paix, lui qui se décrit comme un homme de paix. N’avait-il pas insisté sur le fait d’être le premier président à ne pas avoir déployé de soldats américains dans un conflit hors des États-Unis depuis Jimmy Carter ? De l’art de prendre ses désirs pour des réalités.

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Zelensky et Trump en prélude aux discussions avec les dirigeants européens

18. August 2025 um 10:28

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’entretiendra, lundi 18 août, d’abord en privé avec le président américain Donald Trump, puis s’en suivront des discussions élargies avec des dirigeants européens. selon plusieurs médias européens.

Sont en effet attendus, outre Zelensky, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président finlandais Alexander Stubb, le chef de l’Otan Mark Rutte, et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

L’ordre du jour de la réunion portera notamment sur les garanties de sécurité, les questions territoriales et les questions de procédure, comme la nécessité d’un cessez-le-feu avant les négociations sur un accord de paix. Ces points ont également été au cœur des discussions lors de la téléconférence « Prothymos » qui s’est tenue dimanche après-midi.

Selon la télévision publique allemande ARD, le séjour du chancelier allemand Friedrich Merz dans la capitale américaine ne devrait durer que quelques heures. Il arrivera à la Maison Blanche lundi midi et son vol de retour est prévu à 17h00 (heure tunisienne).

Dans le même temps, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré que les États-Unis continueront d’essayer de créer un scénario pour aider à mettre fin à la guerre de la Russie en Ukraine, mais cela pourrait ne pas être possible.

« Si la paix ne peut être obtenue et que la guerre continue, des milliers de personnes continueront de mourir… Malheureusement, nous pourrions en arriver là, mais nous ne voulons pas en arriver là », a souligné Rubio dans une interview accordée dimanche à « Face the Nation » sur CBS.

« Il y a des choses qui ont été discutées dans le cadre de cette rencontre (ndlr : Trump-Poutine en Alaska) qui ont le potentiel de développements significatifs et de progrès », a noté le secrétaire d’État américain, ajoutant que les questions à discuter incluront les garanties de sécurité pour l’Ukraine.

Il a également déclaré que les deux parties devront faire des concessions pour parvenir à un accord de paix.

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La Tunisie face à la marginalisation géostratégique de l’Europe  

18. August 2025 um 09:52

L’exacerbation de la crise en Europe et la marginalisation internationale de son premier partenaire économique ne manqueront pas d’avoir des retombées négatives sur une Tunisie qui connaît depuis une quinzaine d’années une conjoncture difficile et peine à se relancer.

Elyes Kasri *

Le sommet américano-russe du 16 août 2025 en Alaska a été accueilli par moultes gesticulations euro-otaniennes prétendument pour soutenir un président ukrainien ayant dépassé son mandat et qui est reconnu par de nombreux observateurs comme un pion de l’Otan doublé d’un despote et d’un corrompu de haut vol.

Les préparatifs de la réunion de Washington censée être bipartite Trump-Zelensky et les tentatives puériles d’incrustation de l’Europe pour y participer et tenir la main au satrape ukrainien en dépit de la réticence de la Maison Blanche, révèlent l’inadéquation de l’Europe avec le nouvel ordre mondial qui a du mal à surmonter la bipolarité russo-américaine de la guerre froide en dépit des prétentions d’autres puissances émergentes mais qui ne peuvent cacher leur statut encore secondaire dans le conflit russo-ukrainien qui a cumulé sur le terrain les attributs d’un conflit élargi à l’Otan, l’Europe et l’Asie.

Vanité et hypocrisie

Les déclarations du président français Macron et de la présidente de la commission européenne Von Der Leyen à la veille du sommet de Washington avec les dirigeants européens et ukrainien face au président américain montrent s’il le fallait encore une fois la vanité et l’hypocrisie de l’Europe dont les leaders ne cessent de crier sur les toits leur attachement inébranlable au respect du droit international et l’interdiction morale et légale de toute légitimation de l’acquisition de territoires par la force et autres professions de foi qui ne semblent pas s’appliquer à Israël en dépit des preuves accablantes du génocide palestinien et de son mépris flagrant du droit international et de toute morale humaine.

En plus de sa faillite morale, démasquée à Gaza avec ce que beaucoup considèrent comme une complicité dans un génocide confirmé par la Cour Internationale de Justice, l’Europe est désormais confrontée à sa marginalisation internationale et aux nombreux indices de son insignifiance géostratégique.

Exacerbation de la crise

Le problème que cela pose à la Tunisie, c’est qu’il s’agit d’un voisin proche (la capitale la plus proche de Tunis étant européenne en l’occurrence Rome) et son principal partenaire économique et destination migratoire qui en plus de sa marginalisation géostratégique s’enferre dans une logique belliciste qui dépasse ses moyens militaires et économiques.

Il est indéniable que l’exacerbation de la crise européenne ou pire une guerre européenne généralisée ne manqueront pas d’avoir des retombées négatives et même tragiques sur une Tunisie qui connaît depuis une quinzaine d’années une conjoncture difficile qui a considérablement exacerbé sa vulnérabilité à toute dégradation supplémentaire de son environnement international.

* Ancien ambassadeur.

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Trump-Poutine en Alaska : vers un cessez-le-feu imposé à Zelensky ?

Von: hechmi
16. August 2025 um 09:58
Trump Poutine Alaska Ukraine
Trump Poutine en Alaska

ANCHORAGE (États-Unis), 16 août — La rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine, vendredi en Alaska, marque un tournant diplomatique. Après près de trois heures d’entretien sur la base militaire Elmendorf-Richardson, le président américain a affirmé que la responsabilité d’un accord de cessez-le-feu revenait désormais au président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans une interview à Fox News, Trump a annoncé qu’une réunion trilatérale entre lui-même, Poutine et Zelensky devrait se tenir prochainement, sans préciser ni lieu ni date. «Nous avons de bonnes chances d’y parvenir», a-t-il assuré, tout en pressant l’Ukraine de « faire avancer les choses ».

Le locataire de la Maison-Blanche a également exhorté les pays européens à « s’impliquer davantage », tout en insistant sur le rôle central de Kiev dans la recherche d’une issue.

Cette rencontre, la première entre Trump et Poutine depuis 2021, survient dans un climat international tendu où les pressions pour mettre fin au conflit ukrainien se multiplient.

EN BREF

  • Trump et Poutine se sont rencontrés trois heures en Alaska, première entrevue depuis 2021.
  • Trump affirme que la responsabilité d’un cessez-le-feu repose sur Zelensky.
  • Une réunion trilatérale Trump-Poutine-Zelensky est annoncée, sans détails.
  • Les Européens sont invités à « s’impliquer davantage » dans la résolution du conflit.
  • Le président américain se dit confiant sur les chances d’un accord.

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Tête-à-tête Trump-Poutine | La recette du désastre !

15. August 2025 um 08:32

Ce vendredi 15 août 2025, le président américain Donald Trump rencontrera en tête à tête son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska, ce rendez-vous a réveillé le souvenir de la précédente rencontre entre les deux hommes qui a eu lieu en juillet 2018 en Finlande. Trump était sorti de ce tête à tête donnant l’impression d’avoir été manipulé par l’ancien espion du KGB devenu maître du Kremlin. Aujourd’hui le monde et surtout les pays occidentaux retiennent leur souffle craignant que le président américain n’offre l’Ukraine sur un plateau à Poutine. (Ph. Poutine, l’homme qui chuchote dans l’oreille de Trump).

Imed Bahri

Dans une analyse consacrée à ce grand rendez-vous international, Andrew Roth, le correspond du Guardian à Washington, a commencé par ces mots: «Les leçons d’Helsinki sont claires: réunir Donald Trump seul avec Vladimir Poutine est une affaire imprévisible et souvent dangereuse».

C’était en 2018, lorsque les deux dirigeants se sont rencontrés à l’invitation de Sauli Niinistö, le président finlandais, pour discuter, entre autres, de la dégradation des relations américano-russes, des accusations d’ingérence électorale et de la guerre acharnée dans l’est de l’Ukraine.

Trump désavoue ouvertement la CIA

À sa sortie de la salle, Trump semblait ébloui par le chef du Kremlin. Interrogé lors d’une conférence de presse sur les conclusions des services de renseignement américains selon lesquelles la Russie s’était ingérée dans les élections, Trump a déclaré : «Le président Poutine dit que ce n’est pas la Russie. Je ne vois aucune raison pour que ce soit le cas». Il avait par conséquent humilié la CIA en la désavouant publiquement en donnant raison à Vladimir Poutine. 

Cet épisode avait donné des sueurs jusqu’au premier cercle de Trump. Fiona Hill, conseillère principale au Conseil de sécurité nationale des États-Unis à l’époque, a déclaré plus tard qu’elle avait envisagé de déclencher l’alarme incendie ou de simuler une urgence médicale pour mettre fin à la conférence de presse.

D’une certaine manière, les enjeux sont encore plus importants puisque Trump et Poutine prévoient de se rencontrer ce vendredi à Anchorage, en Alaska. Trump a déclaré que les deux hommes discuteraient d’un «échange de territoires» lors de la première rencontre de Poutine avec un dirigeant du G7 depuis son invasion de l’Ukraine en février 2022. Les dirigeants européens craignent que Trump ne sorte une fois de plus d’une réunion à huis clos en prêchant la bonne parole du Kremlin.

La Maison Blanche a revu à la baisse ses attentes concernant le sommet, signe qu’aucun accord concret n’est sur la table. «Il s’agit vraiment d’une réunion de tâtonnement», a déclaré Trump lors d’une conférence de presse lundi. Il a ajouté qu’il saurait dès les premières minutes si Poutine était prêt à un cessez-le-feu et qu’il en informerait Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine, et les dirigeants européens. «Je pourrais dire: Bonne chance, continuez à vous battre. Ou bien je pourrais dire: Nous pouvons trouver un accord», a-t-il déclaré.

L’absence remarquable des Européens

Toutefois, Poutine tentera tout de même de façonner l’image que Trump se fait d’un accord de paix, de manière à ce qu’il profite au maximum au Kremlin. «Poutine veut un accord avec Trump qui sera présenté à Kiev et aux autres capitales européennes comme un fait accompli», a écrit John Herbst, directeur principal du Centre Eurasie de l’Atlantic Council et ancien ambassadeur en Ukraine. Il ajoute: «L’absence d’invitations pour les dirigeants européens rappelle la conférence de Yalta de 1945 où les États-Unis, l’Union soviétique et le Royaume-Uni ont décidé du sort de la moitié de l’Europe sans tenir compte de ces nations»

L’Europe et l’Ukraine ont réagi. Avant le sommet, Zelensky a déclaré que l’Ukraine ne céderait pas de territoire à la Russie qu’elle pourrait utiliser pour lancer une nouvelle offensive, infirmant ainsi les prédictions de Trump selon lesquelles «il y aura des échanges [de territoires]».

Le caractère erratique de Trump qui se répercute en matière de politique étrangère peut faire le jeu des adversaires étrangers des États-Unis mais il les a également frustrés. On dit que des dirigeants comme le président chinois Xi Jinping préfèrent travailler plus en amont avant de rencontrer Trump, notamment en raison de son imprévisibilité. La Russie est elle aussi frustrée par le manque de rigueur de l’administration Trump. Cependant, cela n’a pas empêché Poutine de tenter sa chance en s’entretenant avec Trump pour leur premier tête-à-tête sous cette administration.

Trump préfère écouter et improviser

Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, a déclaré mardi que la rencontre entre Trump et Poutine serait un tête-à-tête, un exercice d’écoute pour Trump, au cours duquel il pourrait cerner le point de vue russe.

«C’est comme ça que Trump procède. Il improvise. Et Poutine aime les échanges, il se targue de sa capacité à réagir rapidement dans ce genre de situation», a déclaré Fiona Hill. 

L’absence de conseillers dans la salle a soulevé une question essentielle: les accords conclus en privé, même en présence d’interprètes ou d’autres preneurs de notes, aboutiront-ils à des résultats durables? «C’est un peu comme une réunion qui tombe dans la forêt», a déclaré Hill.

Un événement similaire s’est produit lors du sommet d’Helsinki, lorsque Trump a quitté la salle et a déclaré avoir conclu un accord avec Poutine pour que les forces de l’ordre américaines aient accès aux agents du GRU (renseignement militaire russe) accusés d’influencer les élections américaines. Poutine a ensuite déclaré qu’il aurait accès aux Américains responsables de l’adoption de la loi Magnitski anticorruption.

«Bien sûr, cela n’a mené à rien. Trump n’avait pas pleinement compris ce que Poutine lui avait dit», précise Fiona Hill qui a ajouté: «En d’autres termes, vous savez, il y a une réunion ou quelque chose comme ça, mais ça ne se concrétise pas».

Autrement dit, cette fois-ci ça sera un show Trump mais concrètement il ne faudra pas se faire d’illusion et s’attendre à un épilogue juste entre les deux belligérants, ça sera ou bien la paix du vainqueur avec les conditions de Poutine ou rien du tout.

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