Exposition “Tétanos” d’Aïcha Snoussi : mémoire, ruines et transformations au 32Bis à Tunis
L’artiste visuelle Aïcha Snoussi présente du 31 octobre au 13 février 2026 au 32Bis à Tunis une exposition intitulée “Tétanos”, avec Hela Djobbi comme curatrice. Le vernissage est prévu le 31 octobre à 17h.
Inspirée de la maladie transmise par la rouille, l’exposition Tétanos explore la contamination invisible qui ronge les objets et les mémoires. Refusant l’esthétique des récits officiels, Aïcha Snoussi leur oppose une matière brute, convulsive et vivante. L’artiste livre, selon les organisateurs, un dispositif continu de redéfinitions où chaque œuvre révèle un indice à décrypter sur les trois étages de l’espace. Les trajectoires de ces formes, extraites, réinventées et réinscrites dans l’archéologie du lieu, composent une palette piégée qui met en examen nos modes d’appréhension.
Objets hantés, ni tout à fait muséaux ni vraiment industriels, ils oscillent entre silence et mouvement, entre rigidité et tentative d’inscription et de dérive. La métaphore de la rouille prend alors la forme d’une transfiguration du temps, modifiant notre perception de ce qui semble immuable dans l’Histoire.
Le visuel de l’affiche est d’après “Le Tourment de saint Antoine” (vers 1487-1488) de Michel-Ange Buonarotti dans un montage numérique réalisé en 2025.
Pour rappel le 32Bis avait accueilli Aïcha Snoussi, qui vit et travaille entre Sète (France) et Tunis, en résidence pour la préparation de cette exposition personnelle.
Son travail interroge la fabrication des récits, l’autorité des savoirs et les dynamiques de pouvoir qui déterminent notre rapport à l’histoire, depuis ses marges. En mêlant fiction et archive, elle explore la mémoire, les ruines et les effacements, pour en révéler la charge politique et poétique. Détournant les outils de l’archéologie, de l’anthropologie et du musée, elle invente un contre-usage des archives, falsifiées, érotisées, codées, comme autant de gestes de résistance. Le dessin, envisagé comme une forme de prolifération, contamine l’espace visuel et dialogue avec des installations, sculptures et assemblages de matières organiques et industrielles, patiemment collectées et transformées. De cette hybridation naît un langage vivant où se mêlent micro-organismes, mythes et machines, dans une tentative d’imaginer d’autres futurs possibles.
Aïcha Snoussi est diplômée des Beaux-arts de Tunis. Son travail a été présenté dans de nombreuses galeries, foires et expositions internationales dont le Palais de Tokyo, Galerie La La Lande, Menart Fair, Abu Dhabi Art fair, 1.54 Contemporary Art Fair, Christie’s Paris, Kobra Museum Amsterdam, Investec Cape Town Art Fair, Beirut Art Fair, Art Brussels, Akaa Art & Design Fair, Institut du Monde Arabe, Centre Pompidou Metz, Biennale internationale de sculpture de Ouagadougou, Exposition Hirafen. Elle est lauréate du prix Sam pour l’art contemporain et du premier prix de la Fondation Rambourg pour le projet Underwater تحت الماء.
L’article Exposition “Tétanos” d’Aïcha Snoussi : mémoire, ruines et transformations au 32Bis à Tunis est apparu en premier sur WMC.