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Rupture entre l’Iran et l’AIEA : un divorce lourd de conséquences

28. Juni 2025 um 10:52

Que sera la prochaine étape après que l’Iran a choisi de suspendre toute collaboration avec l’AIEA ? Sortir également du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, comme l’a fait la Corée du Nord en 2003 ? L’enjeu est de taille et les conséquences seront lourdes sur le plan régional et même mondial.

 

Jusqu’où Téhéran peut-il aller dans son bras-de-fer avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ?

À l’issue d’une guerre aérienne de douze jours avec Israël – au cours de laquelle Israël avait lancé des frappes aériennes contre plusieurs sites en Iran, y compris des installations militaires et nucléaires, et qu’en représailles, l’Iran a lancé des frappes de missiles et de drones contre Israël, entre-temps, les États-Unis sont intervenus à leur tour en bombardant trois sites nucléaires iraniens dimanche 21 juin, avant que le président américain Donald Trump n’annonce un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran pour mettre fin au conflit -, le Parlement iranien vient d’approuver, par une majorité de 221 voix, une motion visant à suspendre la coopération avec l’agence onusienne  chargée de promouvoir l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et surtout de vérifier que les matières nucléaires ne soient pas détournées à des fins militaires.

Une motion parlementaire qui s’inscrit dans un contexte de tensions accrues entre la République islamique et les capitales occidentales et qui est officiellement motivée par « le refus de l’AIEA de condamner, ne serait-ce qu’un peu, l’attaque contre les installations nucléaires iraniennes », ce qui a « compromis sa crédibilité au niveau international », a déploré le président du Parlement, Mohammad Bagher Ghalibaf. Ajoutant que « l’Organisation iranienne de l’énergie atomique suspendra sa coopération avec l’AIEA tant que la sécurité des installations nucléaires ne sera pas garantie ».

Lire aussi: Frappes contre les sites nucléaires iraniens : un coup d’épée dans l’eau ?

La coopération sera « forcément affectée », avait prévenu le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaeil Baqaei, qui blâme l’agence de l’ONU pour avoir adopté, le 12 juin, une résolution accusant l’Iran de non-respect de ses obligations nucléaires, ce qui est devenu « l’une des principales excuses » pour les attaques américaines et israéliennes.

Toutefois, cette motion qui n’est pas forcement contraignante, devra être validée par le Conseil des gardiens qui vérifie sa conformité à la Constitution et à la loi islamique, puis examinée par le Conseil suprême de sécurité nationale, qui supervise la politique nucléaire et de défense. Mais, la décision finale revient à l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême, seule autorité apte à prendre une telle décision stratégique aux conséquences lourdes pour la stabilité régionale et la sécurité mondiale.

Coup de tête

Rappelons à ce propos que depuis 1970, l’Iran est signataire du Traité de non-prolifération, contrairement à Israël. Ce texte autorise des inspections de l’AIEA sur son territoire. En 2003, un protocole additionnel avait renforcé ces contrôles, après la découverte d’activités nucléaires dissimulées. Puis, en 2015, l’Accord de Vienne avait permis un encadrement strict du programme nucléaire iranien. Mais les États-Unis s’en sont retirés brutalement et d’une manière unilatérale en 2018 de cet Accord conclu entre Téhéran, les puissances européennes, la Russie et la Chine. Sur un coup de tête de Donald Trump lors de son premier mandat.

Les armes de Téhéran

Techniquement, et à l’image de la Corée du Nord qui s’est retirée du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en 2003, Téhéran pourrait refuser dorénavant toute inspection, désactiver les caméras de l’AIEA, bloquer l’accès à certains sites ou ne plus transmettre ses données nucléaires. Aucune instance internationale ne pourra donc avoir des informations sur ce qui se fabrique en Iran.

Lire également : Nucléaire : Accord conclu sur le dossier iranien

Cependant, en cas de non-coopération de la part de l’Iran, par exemple un refus d’accès, la dissimulation de matériaux ou l’absence de justification concernant la présence d’uranium,   l’AIEA peut porter l’affaire devant le Conseil de sécurité des Nations unies où siègent les cinq membres permanents dotés d’un droit de veto (États-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France), ce qui peut entraîner des sanctions, une intensification de la pression diplomatique ou la relance de négociations.

Mais, une telle décision risque de fragiliser les négociations en cours entre l’Iran et les Etats-Unis qui reprendront la semaine prochaine, a annoncé mercredi dernier le président américain, Donald Trump, en marge du sommet de l’Otan, aux Pays-Bas.

Par ailleurs, son émissaire, Steve Witkoff, avait déclaré dans une interview à Fox News que les deux parties ont commencé des discussions, à la fois directes et via des intermédiaires, pour relancer les négociations sur le programme nucléaire iranien. Tout en qualifiant ces échanges de « prometteurs », il a toutefois réaffirmé que son pays « exige que l’Iran ne reprenne en aucun cas l’enrichissement d’uranium ».

Reste la question que toutes les chancelleries occidentales se posent : la rupture avec l’AIEA signifie-t-elle que l’Iran veut avoir les mains libres pour développer la bombe nucléaire ou du moins disposer du temps nécessaire pour entretenir une capacité d’accès rapide à la bombe en cas de besoin d’autant plus que Téhéran entretient le secret sur le lieu où se trouvent les 400 kilos d’uranium enrichi sur son territoire ?

A moins que les Iraniens, en redoutables joueurs d’échecs, ne cherchent à monter les enchères lors des prochaines négociations avec les Américains.

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