Frappes israéliennes sur des cibles nucléaires : le Moyen-Orient s’embrase
Nouveau cycle de violences au Moyen-Orient. Dans la nuit de jeudi à vendredi, Israël a procédé à des frappes contre des sites militaires et nucléaires en Iran. Téhéran réplique ce matin en attaquant l’Etat hébreu avec une centaine de drones.
Le Moyen-Orient est au cœur d’une nouvelle zone de turbulences. En effet, à quelques jours d’un sixième cycle de négociations entre Washington et Téhéran visant à résoudre la crise nucléaire par la voie diplomatique, Israël a mené, dans la nuit de jeudi 12 à vendredi 13 juin, une attaque, la plus vaste et la plus meurtrière jamais lancée par l’Etat hébreu contre la République islamique d’Iran, ciblant son programme nucléaire, ses installations militaires, ainsi que plusieurs hauts commandants et des scientifiques de premier plan.
Lire aussi : Israël lance une attaque massive contre les infrastructures nucléaires iraniennes
D’énormes explosions ont été entendues dans la nuit du vendredi à vers 3h30 du matin (heure locale) à Téhéran, mais aussi dans les villes d’Ispahan, Arak, Kermanshah et Tabriz, qui abritent des complexes militaires et industriels.
Des assassinats ciblés
L’aviation israélienne aurait simultanément attaqué au moins six bases militaires autour de Téhéran et ciblé des domiciles dans deux complexes hautement sécurisés réservés aux commandants militaires, ainsi que plusieurs bâtiments résidentiels à travers la capitale.
Ainsi, des assassinats ciblés ont été confirmés par la télévision d’État iranienne qui a indiqué que plusieurs figures militaires et nucléaires de haut rang avaient été tuées, dont le général de division Hossein Salami, chef des Gardiens de la révolution, Mohammad Mehdi Tehranchi, professeur de physique réputé, Fereydoon Abbasi, ancien directeur de l’organisation iranienne de l’énergie atomique, le général Mohammad Bagheri, chef d’état-major des forces armées iraniennes et deuxième plus haut commandant après le Guide suprême, ainsi que le général Gholamali Rashid, commandant adjoint des forces armées. Après avoir été hospitalisé en urgence, Ali Shamkhani, qui dirigeait les négociations nucléaires pour le compte du Guide suprême, a également succombé à ses blessures à la suite d’une frappe sur son domicile.
Trump s’en lave les mains
Les Américains étaient-ils informés au préalable de cette attaque massive et inédite? Donald Trump a confirmé jeudi 12 juin à Fox News que son pays était au courant des frappes à l’avance. Mais il nie toute implication militaire des Etats-Unis dans cette opération. Il a ajouté « ne pas souhaiter qu’Israël attaque l’Iran », car cela pourrait « faire capoter » les pourparlers.
Lire également : Israël bombarde des sites nucléaires et militaires iraniens
Toujours est-il qu’avant cette opération, les États-Unis ont retiré des diplomates d’Irak mercredi et autorisé le départ volontaire des familles du personnel militaire américain du Moyen-Orient par mesure de précaution.
Fanfaronnades
Pour sa part, et se basant sur des soi-disant indications collectées ces dernières semaines par les services de renseignement israéliens, selon lesquelles l’Iran « courait vers la bombe nucléaire » et « disposait désormais de suffisamment de matériel pour assembler quinze bombes nucléaires » en quelques jours, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que l’attaque nocturne a été « très réussie ». Et d’ajouter : Israël avait frappé des commandants de haut rang iraniens, des installations nucléaires et des scientifiques de haut rang chargés de faire progresser les armes nucléaires. Il a également appelé la population (israélienne) à se préparer à passer une période prolongée dans des abris.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a pour sa part prévenu que son pays s’attendait à une riposte iranienne « par une attaque de missiles et de drones contre l’État d’Israël et sa population civile … dans un avenir très proche ».
Le chef d’état-major israélien, le général Eyal Zamir, a averti dans une allocution télévisée que la riposte de l’Iran serait probablement différente des contre-attaques précédentes : « Je ne peux pas promettre un succès absolu, le régime iranien tentera de nous attaquer en réponse, le bilan attendu sera différent de ce à quoi nous sommes habitués », a-t-il prévenu.
Selon des officiels israéliens, la réplique attendue de Téhéran pourrait prendre la forme d’un tir de centaines de missiles balistiques.
Israël a fermé son espace aérien et interdit la plupart des rassemblements non essentiels. L’aéroport Ben Gourion, principal aéroport du pays, a été fermé jusqu’à nouvel ordre. Des sirènes ont retenti à Tel Aviv et Jérusalem, poussant la population à se réfugier dans les abris. Toutes les écoles et la plupart des lieux de travail sont fermés vendredi.
Washington impliqué?
Pour sa part, la République Islamique a plusieurs fois averti qu’elle riposterait à toute attaque, réaffirmant cette semaine qu’elle pourrait viser des bases américaines dans toute la région.
Cela étant, de nombreux observateurs s’interrogent sur le rôle joué par Washington, le principal allié d’Israël, dans cette opération de grande envergure. Et ce, bien que les États-Unis aient officiellement exprimé leur opposition à la décision d’Israël d’une action militaire offensive contre l’Iran pour ne pas dynamiter les prochaines négociations entre Washington et Téhéran sur le programme nucléaire iranien. Mais une question est sur toutes les lèvres : est-il possible que les avions israéliens aient parcouru entre 3 000 et 4 000 km sans ravitaillement aérien que seuls les Américains sont en mesure d’assurer? Elémentaire, mon cher Watson!
L’article Frappes israéliennes sur des cibles nucléaires : le Moyen-Orient s’embrase est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.