Après la dette extérieure, il est temps de penser à alléger celle locale
Nous sommes habitués à des mois durant lesquels le service de la dette souveraine était particulièrement élevé. Décembre est quasiment un rendez-vous constant pour ces stress-tests du Trésor.
L’Etat remboursera, au titre du principal de la dette locale, 2 947 MTND, dont 155 MTND sont déjà payés le 06 décembre (10 MTND relatifs aux BTCT 52 semaines 06/12/2024) et mardi 10 décembre (145 MTND relatifs aux BTCT 26 semaines 10/12/2024).
Le plus dur attend toujours
Il nous reste ainsi quatre lignes de BTCT, dont deux d’une importance capitale :
– Tout d’abord, BTCT 52 semaines 13/12/2024 : 1 260 MTND;
– Puis, BTCT 52 semaines 18/12/2024 : 4 MTND;
– BTCT 26 semaines 18/12/2024 : 1 000 MTND;
– Et BTCT 13 semaines 30/12/2024 : 28 MTND.
Pour affronter cet afflux, le Trésor a lancé une adjudication de BTA le 10 décembre pour un montant de 1 260 MTND. Le résultat de cette sortie n’a pas été encore publié.
Pour le rendez-vous du 18 décembre, une adjudication de BTCT (BTCT 26 semaines 18/06/2025) sera effectuée mercredi 11 courant et vise la somme de 1 000 MTND. En d’autres termes, l’argent mobilisé dans le cadre de la quatrième tranche de l’emprunt national servirait à d’autres dépenses. Il ne faut surtout pas oublier qu’il y aura le remboursement de 500 MTND au titre de l’avance obtenue auprès de la BCT en 2020.
Besoin d’une feuille de route
Alléger ce cercle infernal qui met toute l’industrie financière sous pression est une condition sine qua non pour que l’économie redémarre. Le problème est que tous les remboursements sont passés par des opérations de refinancement dans un contexte de taux élevé. Nous payons via des dettes encore plus chères.
Il faut donc penser à atteindre un désendettement intérieur net de pas moins 2 milliards de dinars durant deux années. Cela donnera une bouffée d’oxygène à l’Etat. Il y a une conscience de ce problème et l’idée est d’alléger le calendrier de 2025. En refinançant les BTCT du 13 décembre par des BTA c’est une autre manière de le faire.
Pratiquement, autant de ressources sont difficiles à trouver. Elles ne pourront provenir que de recettes exceptionnelles et non récurrentes. C’est là qu’intervient le rôle d’une privatisation, même partielle, de certains services ou entreprises. Le repreneur n’est pas nécessairement un étranger et peut être du capital national.
La question urge car dès 2027, nous allons rembourser 1 000 MTND au titre du financement direct de la BCT en 2024. Pour le nouveau financement de 2025, il faut compter 466 MTND annuellement. Cela nous condamne déjà à rembourser 1 466 MTND annuellement sur la période 2027 – 2034. Et en regardant les échéances des prochaines années, il est clair qu’il est fort probable d’avoir une telle autorisation l’année prochaine. Agir dès aujourd’hui est crucial. La Tunisie a perdu des points précieux de croissance à cause de l’absence des financements extérieurs depuis près de trois années. Nous avons réussi à alléger significativement le fardeau de la dette étrangère, mais au prix d’un endettement lourd en dinars. Nous n’avons pas le luxe de sacrifier encore d’autres années à cause de cela.
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