Violence cybernétique : les femmes tunisiennes en première ligne
La présidente de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD), Radhia Dhahmani, a confirmé, dans une déclaration à Mosaïque Fm, ce jeudi 12 décembre 2024, l’afflux de femmes de différentes tranches d’âge victimes de violence cybernétique au Centre d’écoute et d’orientation des femmes victimes de violences de l’association.
Trois quarts des femmes dans le monde utilisant Internet sont victimes de violences cybernétiques
Mme Dhahmani a indiqué qu’une étude récente du Fonds des Nations Unies pour la population a révélé que trois quarts des femmes dans le monde utilisant Internet sont victimes de violences cybernétiques. Une autre étude du Fonds des Nations Unies pour les Femmes, publiée récemment et couvrant l’année 2022, montre que 70 % des militantes des droits de l’Homme dans les pays arabes ont exprimé leur sentiment de peur et d’insécurité. L’étude a également révélé que les formes de violences cybernétiques en Tunisie atteignent 60 %, dont 31 % de harcèlement sexuel, 24 % de cyberharcèlement et de cyber-surveillance et 23 % de piratage, précise encore Mme Dhahmani.
Les procédures judiciaires concernant les crimes de violences cybernétiques contre les femmes en Tunisie sont longues
L’étude a également révélé que 71 % des femmes victimes de violences ont été confrontées à l’une des formes de violence mentionnées, principalement sur le réseau social Facebook. La présidente de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates, Radhia Dhahmani, a déclaré que les procédures judiciaires liées aux crimes de violences cybernétiques contre les femmes en Tunisie sont longues et qu’il est difficile de fournir des preuves. Car cela cause un embarras aux victimes. Elle a ajouté que les victimes sont souvent considérées comme des complices dans ces crimes. Ce qui les dissuade de sortir du silence et de porter plainte.
Appel à l’application de la loi 58 sur les violences faites aux femmes et aux enfants
Au final Mme Dhahmani a exigé l’application complète de la loi 58 relative à la violence contre les femmes et les enfants, selon une approche globale de prévention, de protection, de prise en charge et de suivi. Elle a également demandé à ce que les lois actuelles soient harmonisées avec les dispositions de la Constitution. Mais aussi que le Code des télécommunications soit modifié afin d’imposer des sanctions contre les auteurs de crimes de violences cybernétiques. Enfin, Mme Dhahmani a appelé le ministère de la Justice et le ministère de l’Intérieur à poursuivre la formation des juges et des agents de sécurité des brigades spécialisées dans les crimes de violence contre les femmes sur la loi 58.
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