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La Génération Z se soulève aux quatre coins du monde

22. Oktober 2025 um 09:10

Chômage de masse, érosion du pouvoir d’achat, horizons bouchés, monde multicrises où l’avenir est flou et aléatoire, autant de raisons qui inquiètent les générations montantes. C’est dans ce contexte que la Génération Z ou Gen Z s’est soulevé de par le monde surtout dans les pays en développement provoquant même des chutes de régimes mais il n’est pas certain que des jours meilleurs succèdent à ces révoltes. 

Imed Bahri

Le Financial Times a consacré son éditorial au pouvoir de la Génération Z devenue une force de changement dans le monde entier, de l’Asie à l’Afrique. 

La dernière victime des révolutions de cette génération est Andry Rajoelina, l’ancien président de Madagascar, qui a fui le pays ce mois-ci. En fuyant le pays, il n’a pas eu le temps de regarder le drapeau à tête de mort vêtue d’un chapeau de paille avec un bandeau rouge que les manifestants brandissaient.

Les manifestants de la Génération Z, qui ont secoué les dirigeants du Népal et de l’Indonésie au Maroc et au Pérou, et maintenant à Madagascar, se sont rassemblés sous la même image, tirée d’un manga japonais représentant un groupe de parias luttant contre un régime corrompu et oppressif.

Le journal britannique écrit : «Qu’on les appelle Génération TikTok, Génération Z (nés entre 1997 et 2012) ou simplement manifestants étudiants, les jeunes du monde entier réclament un changement politique et, dans certains cas, l’influencent. Il suffit de demander à Sheikh Hasina, l’ancienne Première ministre du Bangladesh, destituée par des manifestations étudiantes l’année dernière»

Le journal ajoute que les manifestations de la Génération Z sont particulièrement importantes dans les pays où l’âge médian est bas, comme à Madagascar, où la moitié de la population a moins de 19 ans.

Dégoût envers les élites

Là-bas, les manifestations ont été déclenchées par des pénuries d’électricité et d’eau mais comme dans d’autres pays, les causes principales et profondes étaient le chômage endémique et le dégoût envers les élites qui affichent leur richesse.

En Afrique, où l’âge médian est de 19 ans et la création d’emplois est faible, les jeunes constituent un groupe de plus en plus puissant, quoique inattendu. C’est la jeunesse soudanaise, experte en technologie, qui a contribué à déclencher la vague de protestations qui a renversé la dictature de 30 ans d’Omar El-Béchir en 2019.

L’année dernière, au Kenya, des manifestants s’identifiant ouvertement à la Génération Z ont contraint le président William Ruto à renoncer à des augmentations d’impôts proposées et à limoger son gouvernement. Ce mois-ci, au Maroc, des manifestants se faisant appeler Génération Z 212 (d’après l’indicatif du pays) sont descendus dans les rues de Rabat, Casablanca et Tanger pour exiger de meilleures perspectives et dénoncer les dépenses consacrées à la Coupe du monde 2030, co-organisée par le Maroc.

Le FT souligne que la plupart des soulèvements de la Génération Z, coordonnés via les réseaux sociaux, manquent de leadership clair. Cette force les rend multiformes et difficiles à réprimer dans des pays comme le Kenya ou l’Iran, où ils continuent d’émerger malgré une répression étatique meurtrière.

Une colère légitime

Cependant, la fluidité des manifestations de la Génération Z constitue également une faiblesse. Elles manquent souvent de moyens pour canaliser une colère légitime vers des politiques cohérentes ou des structures politiques alternatives, ce qui les rend vulnérables aux hommes forts charismatiques proposant des solutions immédiates. Un exemple qui illustre cela est la notoriété du capitaine Ibrahim Traoré, révolutionnaire anti-impérialiste au Burkina Faso et utilisateur prolifique de TikTok. Il n’est pas exagéré d’imaginer que le président américain Donald Trump, qui a lui aussi rapidement reconnu l’utilité politique de TikTok, capitalise sur les jeunes qui cherchent à perturber le cours normal de la politique.

Le journal a toutefois souligné que la Génération Z pourrait être une source d’instabilité politique. Au Soudan, un mouvement idéaliste de la société civile a été marginalisé et son pouvoir a été pris par des généraux qui ont ensuite plongé le pays dans une guerre civile dévastatrice.

À Madagascar, Rajoelina, alors DJ de 34 ans, est arrivé au pouvoir en 2009 lors d’une précédente vague de manifestations de jeunes, avant d’être chassé du pouvoir par la génération suivante et certains généraux.

Les manifestations de jeunes restent également la proie facile des campagnes de désinformation qui peuvent déformer des revendications légitimes et les détourner à des fins malveillantes, notamment le soutien à des mercenaires russes ou à des coups d’État internes.

Le journal affirme que les soulèvements de la Génération Z pourraient être une force positive car ils réveillent et rappellent aux élites établies que la politique est un contrat social et non un permis de pillage.

Par conséquent, de nombreux dirigeants estimeront que leur meilleure chance de survie est d’écraser les manifestations. Mais ils doivent comprendre que les mouvements de jeunesse reviendront toujours. Par conséquent, la meilleure façon de survivre est de créer un environnement propice à l’emploi, aux services et à la sécurité. Les dirigeants qui ne peuvent pas assurer ces éléments fondamentaux devraient s’attendre à voir un drapeau à tête de mort flotter très bientôt dans une rue voisine.

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