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Etats-Unis | Le fantôme de Jeffrey Epstein hante Donald Trump

18. Juli 2025 um 07:15

Durant la campagne électorale, Donald Trump, qui faisait feu de tout bois pour revenir au pouvoir avait promis de tout révéler sur l’affaire Epstein, une affaire pédo-criminelle impliquant le financier Jeffrey Epstein et d’autres personnalités qu’il invitait notamment sur son île Little Saint James. Trump prétendait que l’État profond voulait étouffer l’affaire et surtout la liste des personnalités impliquées.

Imed Bahri

Cette promesse électorale de Trump avait trouvé un large écho auprès de son électorat du mouvement Make America Great Again (Maga) qui est persuadé par la thèse de l’assassinat du financier dans sa cellule de prison. Sauf qu’une fois au pouvoir, Trump et son administration sont dans une posture de «Circulez, il n’y a rien à voir!» et disent carrément qu’il n’y a aucune liste à révéler. Tempête dans la planète Maga dont beaucoup de membres se sentent floués. 

Dans une enquête publiée par le magazine américain Politico, Ian Ward affirme que l’affaire Jeffrey Epstein déchire la base du Maga, mouvement du président Trump, plus que tout autre affaire. Il explique que le mouvement Maga a connu des moments de débats houleux relatifs aux décisions de Trump qu’il s’agisse de bombarder des réacteurs nucléaires iraniens ou de poursuivre les immigrants illégaux. Cependant, l’affaire Epstein, accusé d’abus sexuels sur mineures, et sa relation avec Trump, ont révélé les failles du mouvement.

Un vaste complot gouvernemental !

La controverse s’est concentrée sur une nouvelle enquête gouvernementale sur les preuves concernant Epstein, financier et délinquant sexuel condamné, décédé dans une prison fédérale en 2019 après avoir été arrêté pour trafic sexuel de mineurs. Le rapport non signé, publié conjointement la semaine dernière par le FBI et le ministère de la Justice, conclut à l’absence de «liste de clients» incriminant Epstein ou un réseau d’extorsion à grande échelle et confirme qu’Epstein s’est suicidé dans sa cellule.

Toutefois, ces conclusions contredisent de nombreuses théories soutenues par certains membres de l’administration Trump elle-même, qui affirment qu’Epstein tenait une liste de personnalités influentes auxquelles il a fourni des victimes mineures, et qu’il a été assassiné dans le cadre d’un complot gouvernemental plus vaste.

Le rapport a suscité des réactions virulentes au sein de la coalition Maga, principalement dirigées contre la procureure générale Pam Bondi -qui avait promis de rendre un rapport complet sur l’affaire Epstein- et contre le directeur du FBI Kash Patel qui avait contribué à promouvoir des théories du complot sur Epstein avant de rejoindre l’administration.

Trump lui-même n’a pas échappé aux critiques de certains de ses anciens alliés et partisans. Samedi soir, Trump –mentionné depuis longtemps dans des documents judiciaires liés à Epstein sans être accusé d’actes répréhensibles– a tenté d’apaiser la colère de ses partisans par une publication sur Truth Social dans laquelle il affirmait son soutien à Bondi et suggérait que les dossiers Epstein avaient été fabriqués par ses adversaires démocrates. Cependant, son message numérique n’a pas réussi à apaiser la colère du mouvement Maga où l’affaire Epstein continue de dominer les discussions.

Des contradictions au sein du mouvement Maga

Selon le magazine, les retombées du rapport Epstein diffèrent des précédentes escarmouches sur l’Iran et l’immigration. Plutôt que de diviser le camp de Trump en deux camps opposés, la controverse a fragmenté la droite en un mélange complexe de factions concurrentes, révélant les contradictions idéologiques qui coexistent au sein du mouvement Maga malgré sa large allégeance à Trump. Cette controverse a poussé le mouvement au bord de la crise la plus dangereuse depuis le retour de Trump au pouvoir en janvier dernier.

Parmi ces factions figure le duo Bondi-Patel qui s’est infiltré dans le cercle intime de Trump en laissant planer le doute sur une dissimulation gouvernementale des dossiers Epstein avant d’annoncer aujourd’hui avoir découvert la vérité et n’avoir plus besoin de révéler de nouvelles informations. Ce récit a été résumé par le rapport du département de la Justice et du FBI et étayé par les déclarations de Patel et Bondi. Patel a écrit: «Les théories du complot n’ont jamais été vraies». Certains voient en Trump le chef de file du «Circulez, il n’y a rien à voir» défendant le statut quo dans cette affaire. Il a déclaré: «Je ne comprends pas pourquoi le cas de Jeffrey Epstein pourrait intéresser quelqu’un. C’est plutôt ennuyeux. Il est mort depuis longtemps, je ne comprends pas quel est l’intérêt ou la fascination!»

Des amis de trente ans.

La théorie de «l’État profond dissimulateur»

D’autre part, les partisans de Trump qui continuent de prôner la théorie de «l’État profond dissimulateur» insistent sur l’existence d’un complot visant à dissimuler les dossiers Epstein. La voix la plus éminente parmi eux est celle de l’ancien stratège de Trump, Steve Bannon, considéré comme le leader de facto du mouvement Maga. Bannon estime que le rapport, qui ne contient aucune information nouvelle, reflète l’échec de Trump et de ses alliés à consolider leur influence au sein de l’establishment de la sécurité nationale malgré sa mise en garde contre le fait de cibler publiquement Bondy et Patel.

Un autre groupe de sceptiques a émergé. Ils sont persuadés qu’Epstein serait impliqué dans un complot israélien le liant au Mossad, le considérant comme un piège américano-israélien visant à recueillir des informations et à cibler des personnalités importantes.

Le journaliste Tucker Carlson, dans un long podcast avec Sager Eniti, a souligné la relation d’Epstein avec l’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak et des informations faisant état de liens possibles avec les services de renseignement américains, suggérant qu’Epstein aurait été contraint au suicide ou tué pour dissimuler des informations sensibles. Les partisans de ce groupe évoquent souvent leur colère face à l’implication de Trump dans l’attaque contre l’Iran.

Une autre frange du mouvement est dans le rôle du gardien du temple Maga attaquant ceux qu’il pense qu’ils nuisent à l’image de Trump comme Laura Loomer qui a précédemment contribué à la destitution de membres de l’administration Trump. Loomer a appelé sur Twitter au limogeage de Bondi arguant qu’elle nuisait à l’image de Trump. À ses côtés se trouvent d’autres militants comme les podcasteurs Joe Rogan et Andrew Schultz ainsi que l’ancien directeur adjoint du FBI Dan Bongino qui a bâti sa popularité sur sa promesse de publier les dossiers Epstein.

D’un autre côté, certains continuent d’appeler à faire confiance à Trump qui «sait ce qu’il fait». Il existe aussi des voix du camp d’Elon Musk qui se frottent les mains et saisissent l’occasion de commenter le rapport du ministère de la Justice et du FBI. Certains d’entre eux se sont interrogés sur les réseaux sociaux: Comment les gens feront-ils confiance à Trump s’il ne publie pas les dossiers Epstein?

Une raison supplémentaire de voter pour Trump

Dans les colonnes New York Times, Michelle Goldberg est revenue sur la colère des partisans de Trump concernant l’affaire Epstein qui contraste avec leur indulgence envers ses autres transgressions. Elle a souligné qu’ils l’avaient applaudi lorsqu’il avait promis de construire un mur avec le Mexique et même s’il ne l’a pas construit intégralement, ils sont restés silencieux. La BBC a cité une immigrée iranienne qui s’était engagée à le soutenir «jusqu’à sa mort» malgré sa détention par les services d’immigration.

Il est donc surprenant que l’affaire Epstein ait déclenché une révolte au sein d’une large frange des partisans de Maga malgré la promesse antérieure de Trump de révéler la vérité, qui, selon certains partisans croyant à la thèse de l’assassinat d’Epstein, comprendrait des informations sur son assassin.

«Cette affaire est une raison supplémentaire de voter pour Trump», a déclaré un sénateur républicain de l’Utah, ajoutant: «Les Américains méritent de savoir pourquoi Epstein ne s’est pas suicidé». Aujourd’hui, ne rien révéler sur l’affaire Epstein est une pilule difficile à faire avaler. Interrogée à ce sujet, Pam Bondi a répondu que les dossiers sont sur son bureau pour examen tout en soulignant qu’il n’y avait «aucune liste de noms». Par conséquent, la fameuse liste des clients d’Epstein n’existerait pas. Trump, de son côté, a exhorté ses partisans à dépasser l’affaire, la considérant comme l’œuvre de la «ministre faussaire» Hillary Clinton, l’ancienne secrétaire d’État d’Obama. Cependant, il semble que Trump, dont la popularité repose en grande partie sur l’adhésion aux théories du complot risque d’être politiquement ébranlé par l’affaire Epstein. La théorie du complot s’est retournée contre lui.

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