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Elyes Kasri plaide pour un retour à la diplomatie bourguibienne

18. Juni 2025 um 12:12

L’ancien ambassadeur Elyes Kasri alerte sur l’échec de l’aventure iranienne et plaide pour un retour à la diplomatie bourguibienne

Dans une publication Facebook, l’ancien ambassadeur Elyes Kasri a livré une réflexion sur les dynamiques géopolitiques au Moyen-Orient. Ainsi, il met en garde contre le déclin inéluctable de l’influence iranienne et appelle  la Tunisie à renouer avec les principes de la diplomatie bourguibienne.

Son propos, étayé par une lecture des cinquante dernières années, dénonce l’instrumentalisation de la cause palestinienne par Téhéran et certains régimes arabes. Une stratégie qui, estime-t-il, a nourri l’extrémisme israélien tout en affaiblissant la position internationale des Palestiniens.

Elyes Kasri souligne comme suit : tout comme les “Anatéra des Arabes” – ces dirigeants aux discours guerriers finalement contraints à la reddition –, l’Iran se dirige vers un “bait al-istislam“ (la maison de la capitulation), que ce soit par la négociation ou par la force. Il prédit que cette chute pourrait s’accompagner de divisions internes et d’un éclatement territorial, rappelant les scénarios chaotiques observés en Irak, en Libye ou en Syrie. 

Pour lui, cette issue est le fruit d’une politique aventuriste qui a trop longtemps reposé sur des “mises en scène héroïques” plutôt que sur une stratégie réaliste.

L’ancien diplomate souligne que l’instrumentalisation de la question palestinienne par l’Iran et certains régimes arabes a eu des effets contre-productifs. “L’exploitation et l’escalade perses ont contribué à l’ascension de l’extrême droite israélienne”, affirme-t-il. Tout en offrant à Tel Aviv un récit manichéen opposant un “Occident judéo-chrétien” à une “menace islamique”. Ce discours, largement repris dans les chancelleries occidentales, aurait, poursuit-il, conféré une forme d’immunité internationale aux crimes de guerre israéliens. Et ce, tout en délégitimant progressivement la cause palestinienne sur la scène diplomatique.

M. Kasri rappelle que plusieurs régimes arabes, après avoir fait de la Palestine un outil de propagande, se sont effondrés dans des circonstances tragiques, laissant leur peuple dans le chaos. 

De la Syrie au Soudan en passant par l’Irak et la Libye, ces échecs, précise-t-il, démontrent les limites d’une politique fondée sur la surenchère verbale plutôt que sur une approche pragmatique.

Face à ce constat, l’ancien ambassadeur estime qu’il faut tirer les leçons de l’histoire et à revenir aux fondamentaux de la politique étrangère bourguibienne. Il cite Golda Meir, ancienne première ministre israélienne, qui considérait Habib Bourguiba comme « la plus grande menace pour Israël » en raison de son attachement au droit international, à sa défense d’une solution négociée (« prends et demande ») et à son rejet des postures stériles. Pour M. Kasri, cette approche, combinant fermeté sur les principes et réalisme dans les moyens, a permis à la Tunisie d’exercer une influence disproportionnée sur la scène internationale tout en préservant ses intérêts nationaux.

Dans un contexte régional marqué par la volatilité et un réajustement des alliances arabes, Elyes Kasri appelle à une révision urgente du discours politique tunisien. Il plaide pour l’abandon des « émotions et slogans creux » au profit d’une diplomatie mesurée, capable de défendre les droits palestiniens sans tomber dans les pièges de la surenchère. La Tunisie, conclut-il, doit retrouver son rôle historique de pont entre les civilisations, en s’appuyant sur le multilatéralisme et une vision claire de ses intérêts stratégiques en Méditerranée et au Maghreb.

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