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Gestern — 04. Dezember 2024Haupt-Feeds

“Les Arts des ṭwāyef de Ghbonten” inscrits au patrimoine immatériel de l’UNESCO

Von: walid
04. Dezember 2024 um 10:12

Le ministère des affaires culturelles a annoncé que l’élément culturel “Les arts du spectacle chez les ṭwāyef de Ghbonten”, dont la candidature avait été déposée par la Tunisie en 2021, a été inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Le dossier de candidature de la Tunisie a été inscrit mardi 3 décembre 2024 lors des travaux de la dix-neuvième session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui se tient à Asunción, au Paraguay, du 2 au 7 décembre 2024. Il fait partie des 58 candidatures déposées pour inscription en 2024 à l’ordre du jour de cette rencontre annuelle à laquelle participent des représentants des Etats parties, des organisations non gouvernementales, des institutions culturelles et d’autres acteurs venus du monde entier pour l’évaluation des candidatures soumises par les Etats parties sur les Listes de la Convention de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.

Cette nouvelle inscription englobe les traditions et expressions orales, les pratiques sociales, les rituels et événements festifs ainsi que les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel.

“Les arts des ṭwāyef de Ghbonten”, également connus sous les noms de ṭwāleb, chwāchīn et jrāyed el-Arab, sont ancrés dans le Sud-Est tunisien, particulièrement dans le gouvernorat de Médenine où ils se concentrent autour des villages d’El-Gosba, qui abrite cinq troupes, et de Mouggar, rattaché à la délégation de Béni Khedache.

Ces troupes s’inscrivent dans la tradition des poètes voyageurs, bardes des tribus du Sud tunisien, et animent principalement les mariages, tant au sein de leur communauté que dans toute la région du Sud-Est, couvrant des localités comme Médenine, Ben Guerdane, Béni Khedache, Koutine, Metameur, Sidi Maklouf, Ksar Jraa et l’île de Djerba.

Cet art trouve son origine au milieu du XIXe siècle, dans le contexte de l’abolition de l’esclavage en Tunisie en 1846, qui a favorisé la naissance d’une forme d’expression artistique unique, issue d’un brassage culturel d’influences africaines, berbères et arabes. Les performances associent parole scandée ou chantée par des artistes vêtus de drapés blancs et coiffés de chéchias rouges, mouvements dansés et rythmes du tambourin à calice appelé chenna, qui joue un rôle structurant dans le spectacle en stimulant les danseurs et le public, hommes et femmes. Ces représentations s’ouvrent aujourd’hui à de nombreux événements d’envergure à l’échelle nationale et internationale et affichent leur présence à de grandes manifestations culturelles.

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Deux candidatures tunisiennes pour inscription en 2024 sur la Liste représentative du patrimoine immatériel de l’humanité

29. November 2024 um 21:16

« Les arts du spectacle chez les Twāyef de Ghbonten » et « Le henné : rituels, esthétique et pratiques sociales », sont candidats pour inscription en 2024 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Le Comité de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel tiendra sa 19ème session ordinaire du 2 au 7 décembre 2024 à Asunción (Paraguay). Les 24 États membres du Comité – représentant les 183 États parties à cette Convention de l’UNESCO – examineront un total de 63 candidatures pour inscription sur les Listes de la Convention.

La Tunisie figure parmi 58 candidatures pour la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité- dont 5 demandes d’extension pour des éléments préalablement inscrits à la demande d’autres Etats. 2 candidatures pour inscription sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente et 3 propositions de sélection au Registre de bonnes pratiques de sauvegarde seront également examinées. La Chine présente 3 demandes de transfert de la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente vers la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Les nouvelles inscriptions sur les Listes du patrimoine culturel immatériel auront lieu du 3 au 5 décembre.

Les dossiers de candidatures soumis par les États parties sont publiés par le Secrétariat de la Convention de 2003 sur son site Internet. Les dossiers des éléments représentant la Tunisie sont élaborés par les experts de l’Institut national du patrimoine.

Voici des extraits du contenu de chacun de deux éléments candidats pour inscription en 2024.

■ Déposé depuis 2021 pour inscription sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco, l’élément « Les arts du spectacle chez les Twāyef de Ghbonten » (Twāyef Ghbonten, ṭwāleb, chwāchīn, jrāyed el-Arab) rassemble les traditions et expressions orales; les pratiques sociales, rituels et événements festifs et les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel.

L’élément marque un vaste territoire qui couvre la région du Sud-est tunisien, notamment le gouvernorat de Médenine où il se concentre au niveau du village d’El-Gosba qui abrite cinq troupes, et au village de Mouggar de la délégation de Béni Khedache où deux troupes sont rattachées à la même branche de la communauté tribale des Ghbonten.

Par ailleurs, les cérémonies animées par cette forme de spectacle s’étalent à travers toute la région. Elles incluent des villages, des centres et agglomérations rurales et urbaines et des villes, aussi bien sur le littoral qu’à l’intérieur : Médenine, Ben Guerdane, Béni Khedache, Koutine, Metameur, Sidi Maklouf, Ksar Jraa, ainsi que l’Ile de Djerba.

L’élément est la résultante d’un processus historique que vécurent les communautés noires en tant que composante ethnique fondamentale de la société tunisienne, dans le cadre de la mobilité territoriale et commerciale qui reliait les deux rives de la Méditerranée à l’Afrique subsaharienne.

Les arts du spectacle de ces troupes s’inscrivent dans la tradition séculaire des poètes voyageurs, sorte de bardes des tribus du Sud tunisien. Quand les Twāyef introduisirent à cette tradition orale le tambourin mobile (chenna), les chants et les danses, un spectacle plus varié a vu le jour. Ces troupes sont devenues de véritables animatrices des festivités matrimoniales de ces tribus qui commençaient progressivement à se sédentariser avec l’avènement du protectorat français et l’érection d’un grand nombre de villages dans toute la région.

■L’élément « Le henné : rituels, esthétique et pratiques sociales » est présenté pour inscription en candidature arabe commune réunissant 16 pays (Émirats arabes unis, Algérie, Bahreïn, Égypte, Iraq, Jordanie, Koweït, Mauritanie, Maroc, Oman, État de Palestine, Qatar, Arabie saoudite, Soudan, Tunisie, Yémen).

Notons que chaque pays arabe présente sa propre candidature concernant l’usage du henné qui diffère d’un pays à l’autre.

Le henné entre l’esthétique du corps, les rituels et les pratiques sociales (Elhénna ; Elhenni chez les communautés berbèrophone au Sud tunisien) fait partie des traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel, les pratiques sociales, rituels et événements festifs ainsi que les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers.

La culture du henné se concentre dans la région de Gabès très réputée pour sa producation de bonne qualité de henné dont la plantation est associée à l’écosystème oasien. Cependant, son utilisation représente une tradition sociale généralisée dans toutes les régions du pays sans exception, car le henné est inclus dans de nombreux rituels, cérémonies et pratiques sociales, formant l’un de ses composantes, voire conditions.

Le henné est un colorant d’origine végétale obtenu à partir des feuilles séchées d’une plante odoriférante (Lawsonia inermis, appartenant à la famille des Lythraceae). La préparation de la pate de henné diffère selon les usages et les traditions locales appropriée à telle ou telle région, ainsi que les goûts personnels et les tendances de la mode et de l’innovation. Et s’il existe de nombreux supports de henné, le corps humain reste le plus important de tous, car il incarne clairement la tendance artistique de la teinture au henné.

Le henné est considéré comme l’une des traditions les plus partagées, car son territoire comprend des vastes régions du monde, de la Méditerranée et de l’Afrique subsaharienne, en passant par l’Orient arabe, jusqu’à l’Asie occidentale et orientale. Néanmoins, cette large extension géographique ne nie pas les formes particulières que prend le henné selon les contextes locaux dans lesquels il se trouve, traduisant ainsi une diversité culturelle remarquable.

Le patrimoine culturel immatériel comprend les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, les rituels et les événements festifs, les connaissances, les pratiques et compétences relatives à la nature, à l’univers et à l’artisanat.

La Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité reconnaît et promeut la diversité des pratiques culturelles et savoir-faire portés par les communautés. Elle compte à ce jour 611 éléments pratiqués dans 140 Etats.

La Tunisie compte 7 éléments inscrits au patrimoine culturel immatériel sur la liste représentative : Les arts, savoir-faire et pratiques associés à la gravure sur métaux (or, argent et cuivre) (2023), La harissa, savoirs, savoir-faire et pratiques culinaires et sociales (2022), la calligraphie arabe : connaissances, compétences et pratiques (2021), La pêche à la charfiya aux îles Kerkennah (2020), Les savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous (2020), les connaissances associées au palmier dattier (2019) et les savoir-faire de la poterie de Sejnane (2018).

Avec TAP

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