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Ce que l’élection d’un musulman maire de New York dit de nous autres Tunisiens   

06. November 2025 um 10:09

Les Tunisiens s’extasient, depuis hier, mercredi 5 novembre 2025, sur la victoire de Zohran Mamdani à la mairie de New York et se réjouissent de la déception de Trump qu’ils qualifient volontiers de «raciste» et qu’ils affublent de tous les noms d’oiseaux. En revanche, ça ne les dérange pas outre mesure de vivre dans un pays qui, à l’aide de sa nouvelle loi électorale, déchoit ses binationaux et ses citoyens non-musulmans d’une partie de leurs droits civiques en leur interdisant de se présenter aux élections législatives et présidentielles.

Mohamed Sadok Lejri

Le fait de vivre dans un pays où l’on estime que les hautes responsabilités de l’Etat et les fonctions dont la nature est sensible doivent être interdites aux binationaux et aux non-musulmans ne les dérange pas plus que ça.

Tâchons de rappeler que l’article 19 de la nouvelle loi électorale stipule que le candidat aux élections législatives doit jouir de la nationalité tunisienne et être Tunisien de père et de mère. Ainsi, si l’on est titulaire d’une autre nationalité ou si l’on est fils d’un étranger ou d’une étrangère, on doit abandonner l’idée de se présenter aux élections nationales. Tâchons également de rappeler que, pour briguer la magistrature suprême, il faut être musulman et né de parents et grands-parents tunisiens.

Balayer devant sa porte

Ce choix établi sur la base de considérations ethniques et religieuses relègue de facto une partie de la population tunisienne, en l’occurrence les binationaux et les non-musulmans, au rang de citoyens de seconde zone.

En d’autres termes, les Tunisiens non-musulmans et les binationaux, sans parler de ceux qui sont devenus Tunisiens par naturalisation, sont condamnés à suivre les élections en tant que spectateurs.

Sous nos cieux cléments, sur cette terre de tolérance, dans ce pays qui revendique une histoire trois fois millénaire, au lieu de valoriser cette diversité sociale et culturelle, cette richesse, on préfère la stigmatiser et l’exclure du champ politique et de la vie publique. Comme si être musulman et mono-national était la garantie d’un patriotisme pur et désintéressé.

Ainsi, les Tunisiens qui voient en Trump un méchant raciste gagneraient à balayer devant leur porte et à s’interdire certaines accusations et imprécations. Ils gagneraient à s’intéresser un peu moins à la paille qui est dans l’œil de Trump et des trumpistes et à se concentrer sur la poutre qui se trouve dans le leur.

Diabolisation médiatique

En outre, dès l’annonce de la victoire de Zohran Mamdani à la mairie de New York, la machine de diabolisation médiatique qui tourne à plein régime pour le compte d’Israël et du lobby sioniste s’est mise en branle, notamment en France.

En effet, certains médias essayent de faire croire aux imbéciles qui veulent bien les écouter que le nouveau maire de New York est un islamiste chiite et antisémite. En fait, la victoire du candidat qui refuse de prêter allégeance à la communauté toute-puissante leur donne de l’urticaire.

Ce que les médias sionistes omettent de dire, c’est qu’outre sa formation en sciences humaines et sociales, outre son soutien aux homosexuels et aux transgenres (chose, par ailleurs, pas très recommandée par les mollahs chiites), Zohran Mamdani est avant toutes choses un enfant de la balle : c’est le fils de Mira Nair. Cette dernière est une réalisatrice très talentueuse qui a lancé la carrière de beaucoup d’acteurs indiens ou anglais d’origine indienne.

Son cinéma est d’une grande liberté et traite des sujets les plus durs tels que la drogue et la prostitution dans Salaam Bombay ! Mira Nair est également la réalisatrice d’un film que j’aime beaucoup et que je considère comme étant le plus beau film érotique de ces quatre dernières décennies. Il s’agit, en l’occurrence, de Kama Sutra, une histoire d’amour.

Donc, à mon avis, ceux qui essayent de faire passer le nouveau maire de New York pour un chiite fanatique et obsédé par la destruction d’Israël sont d’une mauvaise foi évidente et pourris jusqu’à la moelle.

* Universitaire.

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