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Le sens suspendu | Entre improbable vérité et persistante rumeur

23. Oktober 2025 um 09:02

Réflexion sur la société du commentaire et la fragilité de la vérité publique, perdue sous des tas de mensonges, de désinformations et de rumeurs distillées comme un lent poison à travers les réseaux sociaux.

Ilyes Bellagha *

Chez nous, plus peut-être qu’ailleurs, l’information n’éclaire plus : elle clignote et éblouit. Chaque jour, on apprend et on désapprend, dans un même souffle. Le citoyen se réveille entre une rumeur de scandale, une promesse de réforme et une image volée sur les réseaux. Tout est vrai, tout est faux, tout est «presque sûr», mais rien, au final, ne l’est vraiment.

La vérité ne s’impose plus : elle se négocie. Le citoyen devient alors un funambule : suspendu entre ce qu’il voit, ce qu’il croit et ce qu’on veut qu’il croie.

La société du commentaire

Dans les cafés comme en ligne, chacun parle avec l’assurance d’un témoin oculaire. On ne débat plus : on interprète, on suppute, on extrapole. Le fait divers devient philosophie, la rumeur certitude, le silence preuve. Le citoyen n’est plus acteur du monde : il est commentateur du bruit.

Et pourtant, dans ce chaos bavard, il y a une forme de lucidité : parler, c’est ne pas mourir. Chez nous, la parole est le dernier luxe de la démocratie.

La rumeur comme un bruit continu

Ici, le pouvoir ne gouverne pas seulement par décret : il s’appuie sur le flou du continu. Un glissement lent où la rumeur sert de bruit de fond, si elle n’est pas aussi un message. Une phrase fuitée, une image floue, une émotion partagée — et tout s’ajuste sans heurt. La rumeur devient un mode de gestion douce : elle occupe sans contraindre, rassure sans convaincre, occupe, divertit, fait diversion…

Le citoyen, lui, vit dans cette zone d’entre-deux : ni informé ni aveuglé, ni dupe ni réfractaire, ni brimé ni libre. Il sait qu’on façonne sa conscience, mais il préfère encore l’ambiguë continuité à la rupture brutale.

Entre deux versions du monde, il invente la sienne. Il s’en remet à ce qu’il sent : le geste du voisin, le regard de l’enfant, l’ironie du marchand. Dans ce minuscule espace de vérité, il retrouve un semblant de dignité, une improbable liberté.

Là où la rumeur échoue, l’humain recommence. Le citoyen suspendu n’est pas perdu : il est en attente d’un sol stable et qui ne tremble plus.

Peut-être qu’un jour, on cessera de commenter pour recommencer à construire. On cessera de partager pour commencer à comprendre. Alors, de ce brouhaha naîtra peut-être une parole vraie : celle qui ne cherche plus à convaincre, mais à relier.
Le citoyen suspendu, c’est chacun de nous — oscillant entre l’espoir et la mémoire.

* Architecte.

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Tunisie : Le Conseil de Presse réaffirme le droit à l’information

26. August 2025 um 19:25

Dans une déclaration publiée mardi, le Conseil de Presse a dénoncé l’absence quasi totale de couverture des récentes manifestations organisées par l’opposition, l’UGTT et des associations civiles. Il a rappelé que l’accès à l’information est un droit constitutionnel et a appelé les médias publics et privés à respecter les normes éthiques et professionnelles.

Une inquiétude face au manque de couverture

Le Conseil de Presse dit :

« suivre avec « inquiétude » l’absence de couverture médiatique d’événements d’envergure nationale, notamment les manifestations récentes de l’opposition, de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), d’organisations de la société civile et d’associations citoyennes dans plusieurs régions ».

Selon lui, une absence quasi totale de couverture a été constatée dans plusieurs médias publics et privés, une situation qui affaiblit la crédibilité du paysage médiatique.

Risques de rumeurs et de désinformation

Pour l’instance, le traitement sélectif ou l’occultation d’événements majeurs ouvre la voie à la propagation de rumeurs et de fausses informations sur les réseaux sociaux, accentuant le chaos informationnel déjà présent dans le pays.

Appel au respect de la déontologie

Le Conseil a rappelé la responsabilité de l’État, des propriétaires de médias, de la société civile et des journalistes dans la production d’une information objective et pluraliste. Il a appelé les journalistes à préserver leur indépendance, à activer les mécanismes d’autorégulation et à respecter le code de déontologie professionnelle face aux pressions et tentatives de manipulation.

Réaction à la fermeture de l’INAI et au gel de la HAICA

Réagissant à la fermeture du siège de l’Instance d’accès à l’information (INAI) et au gel des activités de la HAICA, le Conseil a insisté sur le droit public à l’information, la transparence et la redevabilité. Il a également souligné la nécessité d’une régulation efficace du secteur audiovisuel afin de lutter contre le chaos médiatique.

Mise en garde contre les dérives professionnelles

Le Conseil a enfin mis en garde contre la prolifération de « formations rapides » autoproclamées pour devenir journaliste et la présence d’« intrus » dans la profession, estimant que cela fragilise davantage la crédibilité du journalisme en Tunisie.

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Tunisie : La fermeture de l’Instance d’accès à l’information dénoncée par la société civile

20. August 2025 um 13:18

La décision des autorités tunisiennes de fermer le siège de l’Instance d’accès à l’information et de transférer ses employés à la présidence du gouvernement suscite une vive réaction au sein de la société civile.

Le SNJT (Syndicat national des journalistes tunisiens) dénonce « une atteinte directe au droit constitutionnel d’accès à l’information et un pas supplémentaire vers l’opacité ».

Le SNJT accuse

Le SNJT a annoncé, dans un communiqué publié ce mercredi 20 août, avoir été surpris par la fermeture du siège de l’Instance d’accès à l’information, considérant « qu’il s’agit d’une mise à l’arrêt de facto de son rôle en tant qu’autorité publique indépendante ». Les employés ont été transférés vers les locaux de la présidence du gouvernement.

Selon le syndicat, « cette mesure s’inscrit dans la continuité de précédentes décisions jugées arbitraires, comme la fermeture de l’Instance nationale de lutte contre la corruption et la mise en sommeil de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) ».

Le syndicat a condamné « une politique délibérée d’opacité et de musèlement », accusant le pouvoir d’imposer un fait accompli qui fragilise les piliers démocratiques.

Il estime que cette décision prive les journalistes d’un instrument essentiel dans leur bataille quotidienne contre la bureaucratie et la rétention d’information.

La SNJT met également en cause « une violation des prérogatives de l’Assemblée des représentants du peuple, seule habilitée par la loi à nommer ou renouveler les membres de l’Instance ». Elle appelle les députés à assumer leurs responsabilités et à élire rapidement les membres vacants afin de rétablir le fonctionnement de l’institution.

I WATCH dénonce

Dans un communiqué publié hier, l’organisation I WATCH a exprimé sa vive indignation face aux mesures visant l’Instance d’accès à l’information, qu’elle qualifie de « dernier bastion de la transparence en Tunisie ».

Selon I WATCH, « cette institution a été progressivement et méthodiquement paralysée », annonçant ainsi son refus catégorique de la fermeture et de la mise à l’arrêt de l’INAI, estimant qu’il s’agit d’une atteinte grave à un droit garanti par la loi et d’une violation de l’indépendance d’un organe juridictionnel. L’ONG a exigé la réouverture immédiate de l’Instance.

Selon la loi organique n°22 de 2016 qui consacre l’accès aux données officielles, l’Instance d’accès à l’information avait permis d’imposer un minimum de transparence aux administrations, souvent accusées de pratiques de rétention et de dissimulation. Sa mise à l’arrêt est perçue comme un retour en arrière.

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