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Ridha Chkoundali: Un signal positif pour l’investisseur étranger, mais les attentes des Tunisiens sur le pouvoir d’achat et emploi n’entrent pas dans les considérations de Fitch

15. September 2025 um 11:20

Fitch relève la note de crédit de la Tunisie de « +CCC » à « B- ». Tout en soulignant une amélioration de la stabilité financière et des réserves de change. Un signal positif pour les investisseurs étrangers. Mais les défis économiques domestiques persistent, limitant l’impact réel sur le quotidien des Tunisiens.

Selon une analyse de l’économiste Ridha Chkoundali, Fitch Ratings a relevé la note de crédit à long terme de la Tunisie en monnaie étrangère et locale (IDR) de « +CCC » à « B- », avec une perspective stable.  Il estime que cette progression place la Tunisie au 16ème niveau de risque sur une échelle de 23. T, traduisant un moindre risque de défaut et une capacité améliorée à honorer ses engagements financiers.

Il part du constat que cette amélioration repose sur plusieurs facteurs clés. A savoir que le déficit du compte courant a diminué à 1,5 % du PIB en 2024, bien en dessous de la moyenne 2010-2022 (7,9 %). Et ce, grâce à une forte progression du solde des services et des transferts des Tunisiens à l’étranger.

En outre, il poursuit : “Les investissements directs étrangers sont restés solides à 1,4 % du PIB malgré les chocs politiques et externes, avec une nette reprise au premier semestre 2025. Les flux négatifs nets devraient diminuer grâce à un apurement partiel de la dette extérieure. Tandis que les réserves de change resteront suffisantes malgré une légère baisse.” Toujours selon l’analyse de Ridha Chkoundali, les besoins de financement de l’État diminuent mais restent élevés (16 % du PIB en 2025 contre 18 % en 2024).

Ce qui fait que le déficit budgétaire devrait se réduire à 5,3 % du PIB en 2025, avec un contrôle des salaires et un recul progressif des subventions. Néanmoins, Ridha Chkoundali relève que Fitch connaît des fragilités persistantes, notamment les difficultés d’accès aux marchés financiers internationaux. Il en va de même de la vulnérabilité élevée du budget et des comptes extérieurs face aux fluctuations des prix des matières premières. Il en va de même de la dette publique élevée (83 % du PIB en 2025) et du budget fragile face aux chocs externes. Ainsi que de l’absence d’une réforme profonde du système de soutien social, qui absorbe 93 % des recettes fiscales (salaires, intérêts, subventions) de la sensibilité du déficit aux variations des prix du pétrole.

A lire aussi: Bonne nouvelle : Fitch Ratings relève la note de défaut émetteur de la Tunisie à « B- »

L’analyse de Ridha Chkoundali souligne plusieurs points clés sur la situation économique tunisienne et les implications des notations internationales.

La stabilité du service de la dette intérieure est assurée en grande partie par les prêts sans intérêt de la Banque centrale, représentant 4,4 % du PIB en 2024, 4,1 % en 2025. Avec une anticipation d’un nouvel emprunt de 3,8 % du PIB en 2026 pour rembourser une partie de la dette extérieure. Le secteur bancaire local contribue au financement de l’État via la croissance des dépôts et une faible demande de crédits. Mais cette situation fragilise les banques publiques, qui pourraient nécessiter un nouveau soutien de la Banque centrale.

Cependant, la notation reste limitée par un accès difficile aux marchés internationaux. De même que par la vulnérabilité élevée des finances publiques face aux fluctuations des prix des matières premières, du fait de l’absence de réformes du système de subventions. La dette publique reste élevée, à 83 % du PIB en 2025, malgré une légère baisse due à la dépréciation du dollar vis-à-vis du dinar. Le budget public demeure fragile, avec environ 93 % des recettes absorbées par les salaires, intérêts et subventions. Lesquelles sont particulièrement sensibles à la hausse des prix de l’énergie.

Ces notations internationales intéressent surtout les investisseurs étrangers et les institutions financières mondiales comme le FMI. Car elles évaluent la capacité de l’État à rembourser et les équilibres financiers, en particulier en devises fortes. Elles ne tiennent pas compte des impacts sur le citoyen tunisien ni sur les entreprises nationales confrontées à des difficultés d’approvisionnement en biens essentiels et en matières premières.

La progression positive de la notation est un signal encourageant pour les investisseurs et le FMI. Ce que le gouvernement peut légitimement présenter comme un succès. Cela ouvre la voie à un financement à coût réduit auprès du FMI. Ce qui contredirait cependant le discours officiel prônant le rejet des financements du Fonds. Ridha Chkoundali déclare encore : « Ces notations concernent principalement les investisseurs étrangers et les institutions internationales (FMI, marchés mondiaux). Elles ne traduisent pas directement les préoccupations quotidiennes des citoyens tunisiens en matière de pouvoir d’achat, emploi ou services publics. Ainsi, si ce progrès est une réussite pour la Tunisie sur la scène financière internationale, il doit s’accompagner d’une clarté dans le discours économique du gouvernement. Ce qui importe aux Tunisiens, ce sont les améliorations concrètes dans leur vie, plus que les équilibres financiers extérieurs. » 

En conclusion, Ridha Chkoundali insiste sur la nécessité d’une communication claire du gouvernement : si le message est destiné à l’international, les progrès de notation justifient la fierté et la valorisation. En revanche, pour les Tunisiens, ce qui compte avant tout est l’amélioration concrète de leur pouvoir d’achat, la création d’emplois et la qualité des services sociaux. Le décalage entre les attentes internationales et les besoins réels de la population doit être pris en compte dans le discours et les politiques économiques.

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