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Heute — 13. September 2025Haupt-Feeds

Les manœuvres russo-bélarusses : Vers la fin du mythe Atlantique ?

13. September 2025 um 12:43

Alors que les forces russes et bélarusses organisent des manœuvres militaires coordonnées aux abords orientaux de l’Europe, c’est moins la démonstration de puissance de Moscou qui inquiète les stratèges européens que l’écho vide qui leur répond côté Atlantique. L’absence américaine, désormais manifeste, ne peut plus être interprétée comme une simple pause stratégique, mais elle relève plutôt d’un abandon de fait.

Les États-Unis, historiquement piliers de la dissuasion collective sur le continent européen, semblent aujourd’hui opter pour une position d’observateur distant, presque détaché. Aucun redéploiement militaire notable sur le flanc Est de l’OTAN. Aucune démonstration de force à la hauteur de la pression russe. Aucune ligne rouge clairement affirmée. À la place, un recentrage sur une diplomatie indirecte, voire ambiguë, passant désormais par Minsk, dans une tentative de médiation bilatérale entre la Russie et l’Ukraine.

Ce choix, qui contourne les canaux traditionnels de coordination avec l’Union européenne, révèle un désengagement politique autant que militaire.

Les livraisons d’armes américaines à l’Ukraine, elles aussi, confirment cette logique d’abandon progressif. L’aide militaire se poursuit, mais via des intermédiaires européens. Le soutien est logistique, conditionnel, sans implication directe. Washington semble avoir redéfini son rôle : non plus garant de la sécurité européenne, mais fournisseur périphérique, prudent, intéressé par la stabilité régionale sans vouloir en assumer les coûts.

Cette posture est renforcée par les discours ambigus de Donald Trump, d’une part, il évoque la possibilité de sanctions contre la Russie, d’autre part, il ne cache plus sa volonté de rompre avec la doctrine de défense collective qui a structuré l’OTAN depuis sa création.

Le message implicite est sans appel : l’Europe ne peut plus compter sur l’intervention automatique des États-Unis face à une menace militaire.

Dans ce contexte, les efforts européens en termes de déploiement de troupes françaises, britanniques ou allemandes en Pologne, en Estonie, en Roumanie apparaissent comme des tentatives de combler un vide que Washington ne cherche plus à occuper. L’autonomie stratégique, si souvent évoquée et rarement concrétisée, devient une nécessité non par choix, mais par abandon.

La Russie, elle, observe et avance. Les manœuvres avec le Bélarus ne sont pas seulement un exercice militaire : elles sont une démonstration géopolitique. Face à elles, la passivité américaine valide un nouveau rapport de force.

Ce n’est pas une redistribution des rôles, c’est un retrait. L’Europe est forcée d’assumer seule une sécurité que son principal allié ne garantit plus.

Tout compte fait, une Russie en uniforme, une Amérique en retrait, une Ukraine à bout de souffle, et une Europe qui cherche encore ses bottes…

 

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Mahjoub Lotfi Belhedi 

Chercheur en réflexion stratégique optimisée IA // Data scientist & Aiguilleur d’IA

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Gestern — 12. September 2025Haupt-Feeds

Le missile et le message : Washington recadre Doha

12. September 2025 um 07:03

Une frappe a eu lieu en plein cœur de la capitaledu Qatar. Une opération ciblée, dirigée contre des cadres du Hamas réunis dans une résidence du centre-ville. Officiellement, Israël a agi seul. Officieusement, tout indique que cette frappe porte une signature plus large. Derrière le tir, c’est un message stratégique qui se dessine. Et ce message ne vient pas seulement de Tel-Aviv, il vient de Washington.

Sans la moindre ombre de doute, on ne bombarde pas la capitale d’un pays allié des États-Unis sans que ces derniers soient informés. Et ici, ils l’étaient. Les services secrets américains auraient été prévenus, le président aussi. Le Qatar, lui, a été notifié une fois les missiles lancés, mais trop tard pour réagir, juste à temps pour comprendre. L’intention n’était pas de consulter, mais de marquer. De contraindre. De rappeler que l’ambiguïté stratégique a un prix.

Depuis des années, le Qatar joue sur une ligne de crête. À la fois allié militaire des États-Unis, hôte de la plus grande base américaine de la région, partenaire économique majeur de l’Europe, et en même temps parrain de longue date à certains mouvements islamistes. Une diplomatie de l’ambiguïté qui dérange de plus en plus, dans un contexte où les lignes se durcissent et les zones grises se ferment.

Ce que cette frappe signifie, c’est que le temps du double jeu touche à sa fin. L’administration américaine, via l’Etat sioniste, adresse un signal limpide à Doha : il faut choisir. On ne peut plus être à la fois refuge discret pour des figures du Hamas et prétendre incarner un pont entre l’Occident et le monde arabe. On ne peut plus abriter les ennemis désignés d’Israël, tout en s’affichant comme un partenaire fiable des États-Unis.

Derrière la rhétorique israélienne, il y a donc une pression politique américaine. Et derrière la façade d’une opération chirurgicale, une volonté de recalibrer les équilibres régionaux. En visant Doha, ce n’est pas seulement une frappe contre le Hamas qui est lancée, c’est une attaque symbolique contre un modèle diplomatique que Washington ne veut plus cautionner.

Le Qatar proteste, naturellement. Il dénonce une violation grave de sa souveraineté. Mais dans les faits, cette frappe rebat les cartes. Car elle rappelle au Qatar que sa sécurité comme sa stature régionale repose encore largement sur une alliance occidentale qui exige aujourd’hui des alignements plus clairs.

Le message est brutal, mais précis : il n’est plus possible de rester dans l’entre-deux. La posture d’équilibre, longtemps tolérée, est désormais perçue comme une forme de duplicité. Le Qatar doit sortir de sa zone grise ou en payer le prix.

Le Hamas n’était que le prétexte. Le vrai message était pour Doha.

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Par : Mahjoub Lotfi Belhedi

Chercheur en réflexion stratégique optimisée IA // Data scientist & Aiguilleur d’IA

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