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e‑Dirham : le Maroc trace une ligne monétaire souveraine dans un monde fragmenté

26. Juli 2025 um 13:24

À contre-courant de l’Afrique francophone, le Royaume expérimente sa propre monnaie numérique. Une avancée technologique aux implications politiques majeures — entre émancipation, autorité et potentiel glissement vers une société programmable.

Un pionnier africain face aux géants du Sud globa

Alors que les regards africains restent rivés sur les crises économiques, les monnaies arrimées au franc CFA ou aux pressions inflationnistes, le Maroc avance, sans bruit, dans une direction que peu anticipent vraiment. Le 21 juillet 2025, lors d’une intervention très attendue, le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, annonce l’expérimentation d’un e-dirham — une monnaie numérique de banque centrale (CBDC), émise et garantie par l’État.

Ce n’est pas une cryptomonnaie. Ce n’est pas une application. Ce n’est pas un gadget.
C’est une mutation profonde de la souveraineté monétaire, ancrée dans une technologie maîtrisée, une architecture programmable, et une intention stratégique claire.

Le Maroc devient ainsi le premier pays d’Afrique du Nord à s’engager aussi concrètement dans cette voie, alors que la Chine, l’Inde ou encore le Nigeria ont déjà entamé leurs propres transitions. Plus encore : Bank Al-Maghrib confirme avoir lancé un test de transfert transfrontalier direct avec l’Égypte, sans passer ni par le dollar ni par le système SWIFT. Un acte de rupture monétaire à peine dissimulé, au moment où les BRICS eux-mêmes cherchent à contourner l’hégémonie financière occidentale.

Ni l’Algérie, ni la Tunisie, ni même les pays d’Afrique subsaharienne francophone n’ont atteint un tel stade d’expérimentation. Le Maroc se positionne, de facto, comme un laboratoire continental de la souveraineté numérique.

Le retour du politique dans l’architecture monétaire

À première vue, le e-dirham ressemble à une évolution technologique : un dirham digital, circulant entre deux téléphones, appuyé sur une blockchain privée. En réalité, c’est une réinvention de la monnaie comme instrument d’action publique.

Selon les informations officielles, cette monnaie numérique :

  • est émise directement par Bank Al-Maghrib,
  • conserve une parité stricte avec le dirham physique,
  • circule sans intermédiaire bancaire,
  • est programmable : sa durée de validité, sa destination géographique, ou son usage peuvent être définis à l’avance.

Cela signifie que les aides sociales peuvent être versées sous forme numérique, avec une date d’expiration ou une restriction d’usage. Une subvention logement, par exemple, ne pourra pas être détournée pour acheter un smartphone ou être transférée à un tiers. Une aide alimentaire ne pourra être utilisée que dans une zone donnée, auprès de commerçants certifiés.

Derrière cette logique : la volonté de moderniser la redistribution, de cibler les politiques publiques, et de lutter contre les abus, tout en désintermédiant les banques privées du circuit de l’aide sociale.
Un objectif en apparence pragmatique, mais dont la portée est éminemment politique.

L’efficacité contre la liberté ? Vers une société programmable

Ce que le Maroc inaugure avec le e-dirham, c’est aussi une ère nouvelle : celle de l’argent conditionnel.
Une aide sociale qui expire. Une allocation scolaire qui ne fonctionne que dans certains commerces. Une subvention carburant géolocalisée.
Derrière les promesses d’efficacité, surgit une question cruciale : souhaitons-nous d’un argent qui obéit ?

Dans un système basé sur une blockchain privée, l’État peut, en théorie, suivre chaque transaction, activer ou désactiver une allocation, restreindre un usage.
La traçabilité devient un outil de contrôle. La monnaie devient un code.
C’est une puissance nouvelle, qui ne dit pas encore son nom, mais dont les implications doivent être pensées maintenant.

Si la technologie peut permettre des avancées significatives — lutte contre la fraude, inclusion financière, réduction du cash — elle peut aussi devenir le socle technique d’un contrôle social fin, algorithmique, et silencieux.

À long terme, si ces logiques se généralisent, le rapport entre État et citoyen peut basculer : l’argent cesse d’être un bien neutre et devient un outil actif de conditionnement.

Le test marocain, une brique stratégique

Il serait naïf de croire que le e-dirham n’est qu’un projet parmi d’autres. En réalité, il s’inscrit dans une vision plus large : celle d’un Maroc qui cherche à devenir un pôle autonome, numérique, africain, avec ses propres règles, ses infrastructures souveraines, ses flux internes et sa capacité à se soustraire, partiellement, aux chaînes monétaires globales.

C’est une réponse monétaire à la fragmentation du monde.
C’est aussi une reprise en main du levier monétaire par le politique.
Et c’est, surtout, un pari risqué mais assumé sur la programmable power.

Ce pouvoir-là — celui de moduler la monnaie elle-même, en fonction d’objectifs stratégiques — pourrait devenir l’un des principaux marqueurs de puissance des États au XXIe siècle. Il n’est donc pas anodin que ce soit un pays africain qui s’en empare en premier dans sa région.

Reste à voir si ce pouvoir sera encadré, transparent, et démocratiquement débattu.

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ÉCLAIRAGE – Le mythe du dinar tunisien, « monnaie la plus forte d’Afrique »

22. August 2025 um 05:45

Dans les discussions populaires comme dans certains plateaux télévisés, une idée revient avec insistance : « Le dinar tunisien est la monnaie la plus forte d’Afrique ». Une affirmation flatteuse, qui nourrit la fierté nationale dans un contexte économique difficile. Mais la réalité est bien plus nuancée : le dinar est loin d’être une monnaie forte.

En valeur faciale, le dinar figure effectivement parmi les devises africaines les plus chères : environ 0,32 dollar pour un dinar, contre 0,20 pour le dinar libyen, 0,10 pour le dirham marocain et 0,05 pour le rand sud-africain.

Pourtant, réduire la « force » d’une monnaie à son prix facial est une illusion. La véritable solidité d’une devise se mesure à sa stabilité, à son pouvoir d’achat réel et à la confiance qu’elle inspire.

Le paradoxe tunisien

Depuis 2010, le dinar a perdu plus de 40% de sa valeur face à l’euro. L’inflation, autour de 6,7% en 2024, grignote le revenu réel des ménages. Le déficit commercial, supérieur à 20 milliards de dinars, alourdit la pression sur les réserves de change. Et dans certains secteurs (immobilier, importations), les acteurs se réfèrent de plus en plus au dollar ou à l’euro. Bref, une monnaie nominalement « chère » mais structurellement fragile.

Comparaisons utiles

Contrairement au dinar tunisien, le rand sud-africain, bien que faible nominalement, repose sur des marchés financiers solides et une intégration internationale qui renforcent sa crédibilité. Le dirham marocain s’appuie sur une gestion de change prudente et une économie mieux diversifiée. Le franc CFA, arrimé à l’euro, bénéficie d’une stabilité garantie par l’extérieur.

Autrement dit : une monnaie forte n’est pas celle qui coûte le plus, mais celle qui rassure.

Graphiques

 

 

Retrouver une vraie force monétaire

Il s’agit de dépasser l’illusion nominale pour reconstruire une monnaie réellement forte. Cela suppose de réduire le déficit commercial, de stabiliser l’inflation et de restaurer la confiance dans la Banque centrale ainsi que dans l’ensemble des institutions.

In fine, le dinar tunisien n’est pas la monnaie la plus forte d’Afrique. Il est simplement l’une des plus « chères » en apparence, mais certainement pas l’une des plus solides. Sa valeur nominale masque une fragilité structurelle profonde. La véritable force d’une monnaie se mesure à la confiance qu’elle inspire et à la stabilité qu’elle garantit.

Pour la Tunisie, le défi n’est pas de se satisfaire d’un mythe, mais de bâtir une monnaie crédible, capable de soutenir durablement son économie.

 

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Article en relation: Le dinar est-il réellement la monnaie la plus forte de l’Afrique ?

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

d’Economie Financière (IAEF-ONG).

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Marokko – Zentralbank testet digitalen Dirham im Peer-to-Peer-Zahlungsverkehr

Von: maghreb
21. Juli 2025 um 15:21

DirhamBank Al-Maghrib startet Pilotprojekte zur digitalen Zentralbankwährung e-Dirham – Zusammenarbeit mit Ägypten und Weltbank in zweiter Phase Rabat – Marokkos Zentralbank, Bank Al-Maghrib (BAM), hat erstmals ein konkretes Experiment mit einer digitalen Zentralbankwährung (CBDC) durchgeführt. Wie Wali Abdellatif Jouahri am 21. Juli 2025 in Rabat mitteilte, lag der Fokus auf Peer-to-Peer-Zahlungen im Einzelhandel. Die Maßnahme […]

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