Gaza | Qui arrêtera la folie génocidaire de Netanyahu ?
Alors que la communauté internationale à l’exception des États-Unis s’oppose à la colonisation de Gaza par Israël, le Premier ministre israélien n’a que faire de ces critiques. Pire, il s’en prend aux chefs d’État qui s’opposent à sa volonté et nie catégoriquement avec la plus grande arrogance les crimes qu’il perpètre dans le territoire palestinien. Il ne reste que l’opposition d’une frange importante de l’opinion publique israélienne qui pourrait peut-être le dissuader mais pour le moment, il semble avancer comme un taureau devant un chiffon rouge. Rien ne l’arrête dans sa folie génocidaire.
Imed Bahri
The Independent revient dans un éditorial sur la capacité du Premier ministre israélien à résister à l’opposition de l’opinion publique israélienne à son nouveau plan de contrôle de Gaza.
Le journal britannique indique que Netanyahu semble souvent indifférent, ayant traversé de nombreuses crises au cours de son long mandat et ses gouvernements de coalition ont souvent été au bord de l’effondrement.
Dimanche, le Premier ministre israélien est apparu une fois de plus prêt à poursuivre la guerre en s’exprimant devant les médias internationaux pour défendre son projet d’extension des opérations militaires israéliennes à la ville de Gaza et tenant le Hamas pour responsable de chaque accusation portée contre Israël, prétendant que l’objectif d’Israël n’est pas d’occuper Gaza mais de la libérer du Hamas et qu’Israël ne souhaite pas prolonger la guerre mais plutôt y mettre fin.
Le journal note que, bien que Netanyahu paraisse confiant, le simple fait qu’il soit apparu dimanche et ait soigneusement réfuté la quasi-totalité des accusations portées contre Israël, du blocage de l’aide humanitaire à Gaza aux informations faisant état d’enfants affamés et de tirs sur ceux qui tentent d’atteindre les points de distribution alimentaire, était en soi une reconnaissance de l’indignation nationale et internationale suscitée par son nouveau plan.
Netanyahu a réservé certains de ses commentaires les plus critiques à ceux, comme le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron, qui se sont engagés à reconnaître un État palestinien, les accusant de retomber dans un vieux mythe et de risquer de précipiter une nouvelle guerre. Il a également été clairement choqué par la décision de l’Allemagne de suspendre les livraisons d’armes susceptibles d’être utilisées à Gaza, l’histoire de l’Allemagne s’opposant à toute action qui marquerait un rejet public d’Israël.
Condamnation internationale unanime
Néanmoins, la condamnation internationale est significative, et elle a été réitérée sans équivoque lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu, avec le soutien de tous les membres, à l’exception des États-Unis et du Panama.
Toutefois, les déclarations et les menaces faites par les dirigeants étrangers, même ceux qui étaient jusqu’alors de fervents alliés d’Israël, comme la Grande-Bretagne et l’Allemagne, ne représentent peut-être pas la forme la plus sérieuse et la plus efficace d’opposition à laquelle est actuellement confronté le gouvernement de Netanyahu.
Cette opposition est intérieure. Le plan en cinq points du gouvernement israélien visant à étendre ses opérations à Gaza, approuvé la semaine dernière à l’issue d’une réunion ministérielle marathon de dix heures, a déclenché des manifestations publiques parmi les plus importantes et les plus passionnées depuis le début de la guerre à Gaza avec des milliers de personnes descendues dans les rues de Tel-Aviv et d’autres villes.
Les principales inquiétudes ne se limitent pas au sort des détenus israéliens, dont 20 seraient encore en vie, mais incluent également de nouvelles pertes israéliennes.
Le journal britannique note que la préoccupation des récentes manifestations va au-delà du sort des otages et révèle la perception que les Israéliens ont d’eux-mêmes et de leur pays.
«Les Israéliens veulent la paix. Les Israéliens veulent quitter Gaza», a déclaré le frère de l’un des otages. Des appels inhabituels ont également été lancés aux militaires pour qu’ils désobéissent aux ordres s’ils étaient déployés dans une nouvelle offensive contre Gaza.
Un risque à ne pas prendre.
Le journal affirme que l’élément le plus significatif de la nouvelle opposition à la guerre à Gaza provient d’anciens soldats et de personnalités militaires de premier plan, notamment le chef d’état-major de l’armée, Eyal Zamir, qui a averti que toute tentative de contrôle militaire total de Gaza pourrait se transformer en piège. Autrement dit, un risque à ne pas prendre.
Les sondages indiquent également qu’une majorité d’Israéliens sont favorables à une fin des hostilités qui permettrait le retour des otages restants. Or, c’est le contraire qui semble se produire. Les cinq points, qui incluent le désarmement du Hamas et celui de la bande de Gaza, révèlent à quel point les opérations sont loin d’avoir atteint l’objectif initial de destruction du Hamas, malgré le nombre de morts et les destructions massives qu’elles ont causées. Cet échec apparent ne peut qu’alimenter les protestations populaires contre des politiques qui semblent reproduire la même approche.
Le journal britannique souligne qu’Israël est présenté comme une démocratie dans une région où les gouvernements démocratiques sont rares. Cela explique également pourquoi ses alliés tolèrent parfois des politiques et des actions israéliennes qui seraient condamnées comme répugnantes si elles étaient commises par n’importe quel autre pays. La raison en est que pour les pays alliés ces décisions sont de nature démocratique.
Concernant Gaza, cette inquiétude s’estompe peu à peu. The Independent formule le vœu que les difficultés rencontrées par Netanyahu pour faire adopter son dernier plan au sein de son cabinet, les réserves des hauts dirigeants et la réaction négative immédiate de la rue le contraindront à reconsidérer sa position. Même si Netanyahu parvient à ignorer le tollé international pour l’instant, l’opposition intérieure risque de s’intensifier, et s’il tient à sa position, il serait sage de ne pas ignorer tout cela.
L’article Gaza | Qui arrêtera la folie génocidaire de Netanyahu ? est apparu en premier sur Kapitalis.