Art Basel 2025 : Trois voix maghrébines en lumière à Bâle
Avec cette exposition collective, la galerie Selma Feriani ne se contente pas de représenter des artistes : elle insuffle une vision, propose une relecture des récits esthétiques et politiques portés par le Maghreb.
La scène artistique maghrébine s’invite avec force à l’édition 2025 d’Art Basel–Bâle, grâce à une exposition collective portée par la galerie Selma Feriani. Du 16 au 22 juin, la prestigieuse foire suisse accueillera les œuvres de Nadia Ayari, Sara Ouhaddou et M’barek Bouhchichi, trois artistes dont les démarches contemporaines réinterprètent les traditions et les identités du Maghreb.
Fondée à Londres en 2013, puis établie à Sidi Bou Saïd, la galerie Selma Feriani s’est imposée comme une actrice incontournable de la scène artistique contemporaine en Afrique du Nord. À Bâle, elle poursuit sa mission de valorisation d’artistes issus de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord), en les inscrivant dans un dialogue global et exigeant.

La participation de la galerie s’articule autour d’une exposition collective soigneusement pensée, qui explore les convergences entre pratiques artisanales ancestrales, matériaux traditionnels et langage plastique contemporain. Céramique, peinture, tissage, sculpture : les œuvres exposées font dialoguer les héritages culturels maghrébins avec des questionnements esthétiques et politiques ancrés dans le présent. Au cœur de cette proposition, le travail de Nadia Ayari, artiste tuniso-américaine installée à New York, attire l’attention. Connue pour ses compositions picturales où la matière est dense et maîtrisée, Ayari marie abstraction et figuration dans un univers où la flore maghrébine devient symbole. À travers une peinture à l’huile épaisse et presque sculpturale, elle interroge la condition humaine à l’ère de l’anthropocène, mêlant engagement écologique et introspection personnelle. Son œuvre est aujourd’hui présente dans de nombreuses collections prestigieuses, de la Fondation Pinault à Paris au X Museum à Pékin.
Aux côtés d’Ayari, Sara Ouhaddou et M’barek Bouhchichi, tous deux originaires du Maroc, poursuivent des recherches artistiques à la croisée de l’art contemporain et des savoir-faire traditionnels. Leurs œuvres tissent des liens entre esthétique, identité et mémoire, en s’appuyant sur des langages issus de leur héritage culturel respectif.

«Cette présentation établit un dialogue entre trois voix contemporaines d’Afrique du Nord, déplaçant symboliquement le centre vers la périphérie», explique la galerie dans sa communication. Une manière de réaffirmer l’importance des scènes artistiques du Sud global dans les récits contemporains internationaux.
Art Basel–Bâle, véritable carrefour de l’art mondial, rassemble chaque année plus de 200 galeries de renom et près de 4.000 artistes. Organisée en plusieurs secteurs thématiques — allant des œuvres monumentales aux solos shows d’artistes émergents —, la foire transforme la ville suisse en un épicentre culturel pendant une semaine.
Avec cette exposition collective, la galerie Selma Feriani ne se contente pas de représenter des artistes : elle insuffle une vision, propose une relecture des récits esthétiques et politiques portés par le Maghreb. Une contribution essentielle dans un contexte où les voix artistiques du Sud cherchent à s’inscrire dans un centre en perpétuelle redéfinition.