Le président de la République, Kais Saïed, a présidé hier, jeudi, au palais de Carthage, une réunion du Conseil des ministres.
À cette occasion, le chef de l’État a réaffirmé sa volonté d’avancer sur la voie de la réforme législative, en particulier dans le domaine social, soulignant qu’elle constitue un préalable essentiel à la création de la richesse.
Il a ainsi appelé à l’élaboration de nouvelles législations en phase avec les revendications du peuple.
Cité dans un communiqué, le président a insisté sur la nécessité que le projet de décret interdisant la sous-traitance soit « clair » et conforme aux attentes populaires. Ce décret devra notamment permettre la dissolution de la société « Itissalia Services » et l’intégration de ses agents et ouvriers recrutés par ce type de contrat. L’objectif ultime, selon lui, est d’éradiquer définitivement cette forme déguisée d’esclavage dans le secteur public.
Le chef de l’État a également réitéré sa ferme position de principe visant à rompre avec les « solutions en demi-teinte », affirmant que la Tunisie mène une véritable bataille de libération nationale sur tous les fronts.
Il a, par ailleurs, mis en évidence le lien étroit entre la garantie des droits des travailleurs et la relance de l’investissement. Il a dénoncé, à ce propos, l’adoption passée de plusieurs textes « sur mesure » qui, au lieu de favoriser la création de richesse, ont encouragé l’économie rentière et produit des taux de croissance artificiels.
Le président Saïed s’est aussi attardé sur la situation des ouvriers de chantier, appelant à des solutions innovantes en faveur des catégories démunies et des jeunes marginalisés, victimes de politiques d’exclusion les ayant privés de leur droit légitime à un emploi décent et à une rémunération équitable.
La réunion a permis également d’examiner de nouveaux mécanismes destinés à renforcer les caisses sociales afin qu’elles retrouvent leur équilibre financier et remplissent efficacement leur mission.
Le chef de l’État a en outre renouvelé son appel à rationaliser le nombre d’établissements publics, estimant que certains d’entre eux, devenus inutiles, ont lourdement grevé les finances publiques. Il a suggéré de réaffecter les fonds qui leur sont destinés à des recrutements dans des structures plus utiles au pays et à ses citoyens.
Dans ce même cadre, le Conseil des ministres a étudié les moyens de simplifier les procédures de lancement des sociétés communautaires. Il a dénoncé les tentatives délibérées de certains « cartels » visant à freiner l’émergence de ce modèle d’entreprise. Le Conseil a souligné que ce type de sociétés a connu un succès notable dans plusieurs pays, au bénéfice tant des partenaires que de l’ensemble de la collectivité nationale.
En conclusion, le président de la République a renouvelé son appel à poursuivre sans relâche la lutte contre la corruption, affirmant qu’une croissance réelle ne peut s’opérer qu’à travers des institutions transparentes. Il a par ailleurs critiqué ce qu’il a qualifié de « pré-campagne électorale déguisée », menée dans le but de propager à tort l’idée que la situation en Tunisie serait désespérée et que le pays serait en proie à des crises incessantes.