Les Etats-Unis envisageraient de quitter le FMI et la Banque mondiale
The Heritage Foundation, un centre d’analyse et de lobbying américain basé à Washington – qui a préparé le plan directeur du second mandat de Donald Trump – a recommandé le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat et de l’Organisation mondiale de la santé. Chose faite.
Mais ce n’est pas tout. Il a également conseillé au président américain de quitter le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Trump a effectivement ordonné un examen des relations des États-Unis avec les deux institutions sœurs et les résultats sont attendus au mois d’août prochain.
Et comme le locataire de la Maison Blanche n’hésite pas à prendre des décisions surprenantes, les deux institutions financières internationales semblent être inquiètes. Paradoxalement, elles constituent l’une des forces clé de l’influence mondiale des États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale. Elles se préparent à l’impact anticipé du changement radical de Trump dans les relations internationales et tentent de convaincre son administration de la valeur qu’elles apportent à sa philosophie « America First ».
Mobilisation pour convaincre la Maison Blanche
De hauts responsables du FMI et de la Banque mondiale ont rencontré le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, pour expliquer comment leur travail bénéficie aux intérêts américains. La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, et le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, ont présenté des arguments similaires à l’administration américaine lors de réunions séparées. Le message est le même : les États-Unis, en tant que premier contributeur (environ 16 % dans le FMI et près de 17 % dans la Banque mondiale), ont déjà le pouvoir de façonner les politiques qu’elles mettent en œuvre.
Ils ont également souligné que leurs missions (la stabilité financière mondiale pour le FMI et le développement pour la Banque mondiale) profitent à l’Oncle Sam, notamment en créant une demande pour les exportations et en évitant les crises financières.
Cette question devrait être soulevée lors des réunions annuelles de printemps, qui ont débuté le 21 avril. Evidemment, le scénario catastrophe serait que les États-Unis se rétractent.
The Heritage Foundation suggère que la meilleure option est de se retirer plutôt que de faire pression pour des réformes. Les deux institutions ont placé le changement climatique et ses effets au cœur de leurs travaux. Et ce, alors qu’il s’agit d’un sujet controversé pour l’administration Trump, qui a favorisé les combustibles fossiles au détriment des sources d’énergies renouvelables.
Historiquement, les secrétaires au Trésor américain présentaient les attentes ou les demandes de la Maison Blanche au FMI et à la Banque mondiale avant leurs réunions de printemps et d’automne, afin de fixer l’ordre du jour. Jusqu’à aujourd’hui, les Etats-Unis n’ont pas encore nommé un sous-secrétaire au Trésor chargé des Affaires internationales, qui gère les relations avec les deux institutions. Ils n’ont pas également désigné de cadres à leurs Conseils d’administration. Ce qui envoie déjà un mauvais signal. Sans l’engagement des Américains, l’économie mondiale sera moins stable et le développement plus faible.
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