Dette publique: le “manifeste de Maputo” veut plus de femmes aux décisions en Afrique
«Tant que les femmes seront exclues des décisions économiques et financières, nos politiques resteront incomplètes et injustes», a affirmé Vanessa Jaravaza, chargée de l’administration et de la logistique à Afrodad. Elle s’exprimait lors du lancement du «manifeste de Maputo», à l’occasion de la 5ᵉ édition d’Afromedad, un événement visant à promouvoir une approche féministe de la gestion de la dette et du développement en Afrique.
Selon Jaravaza, il faut adopter une approche féministe de la dette publique, où l’égalité des genres et la justice sociale sont au cœur du développement.
Ce manifeste, adopté en août 2024 lors de la 4ᵉ Conférence africaine sur la dette et le développement (AfCoDD IV), met l’accent sur la nécessité d’une gouvernance économique plus inclusive et appelle à des réformes profondes pour une gestion équitable de la dette en Afrique.
Parmi ses recommandations phares, le texte insiste sur l’annulation et la restructuration de la dette africaine, jugeant le fardeau actuel insoutenable et entravant le développement du continent. Il appelle également à une réforme des systèmes fiscaux et budgétaires, afin qu’ils intègrent des budgets sensibles au genre et garantissent des investissements accrus dans les services publics essentiels tels que l’éducation et la santé, secteurs souvent touchés par des coupes budgétaires.
Le manifeste prône aussi le renforcement du leadership des femmes dans la gouvernance économique et financière, avec des quotas et des politiques favorisant leur accès aux postes décisionnels. Il met en lumière l’importance des économies du soin, appelant à reconnaître et valoriser le travail non rémunéré des femmes, qui contribue de manière significative aux économies africaines.
Vanessa Jaravaza a souligné que plusieurs défis freinent encore la participation des femmes à la gouvernance économique et fiscale en Afrique. «Dans ce contexte, les défis majeurs sont notamment la réduction des allocations budgétaires dans l’éducation, la santé et les investissements publics, ainsi que l’absence de budgets sensibles au genre et de données sur les contributions économiques des femmes dans le paiement des impôts», a-t-elle précisé.
Il convient de noter que la 5ᵉ édition d’Afromedad a réuni des journalistes économiques de 31 pays africains. Cet événement a permis de mettre en avant ces enjeux et de sensibiliser sur l’importance d’intégrer une approche féministe dans la gestion de la dette et du développement en Afrique.
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