Tunisie – Syrie : les liaisons dangereuses
Les liaisons dangereuses ont débuté très tôt, juste après la prétendue « Révolution du jasmin ». Lorsque l’ancien Président de la République en poste après les élections de 2011, qui ont vu Ennahdha prendre le pouvoir, il est vrai par les urnes, et placer à la tête de l’Etat, un homme à sa dévotion, qui n’avait pas réussi à récolter plus de 7000 voix lors des législatives. Le gouvernement islamiste de l’époque avait enfoncé le premier clou, dans les relations tuniso-syriennes. Alors que le ministre des Affaires étrangères, qui n’était autre que le beau-frère du chef des islamistes, avait organisé un symposium réunissant ce qu’on avait appelé « Rencontre des amis de la Syrie ».
L’Etat tunisien à l’époque, complètement sous la coupe de l’islam politique et ses satellites, était derrière l’organisation et certainement le financement de cet acte qui ne pouvait être qu’une ingérence dans les affaires intérieures d’un autre pays, voire un « pays frère », selon la terminologie diplomatique. Et ceci selon les critères définis par le droit international qui régit les rapports entre Etats. Le prétexte de lutte contre le régime autoritaire en Syrie, cachait mal une inféodation aux puissances occidentales et surtout turque, jusqu’à servir de sergent recruteur pour des pseudo-jihadistes, voire des mercenaires, embrigadés à la hâte contre des dollars, pour aller se faire massacrer.
Ainsi, des milliers de jeunes tunisiens ont été sacrifiés sur l’autel de ce qu’on prétendait être la défense de la démocratie. Beaucoup y ont péri sans qu’ils sachent pour quelle vraie cause ils ont combattu. En face, il y avait l’armée syrienne, le Hezbollah sur terre et les avions et hélicoptères russes dans les airs, sans compter les gardiens de la révolution iraniens. On a envoyé massacrer nos enfants dans une guerre qui n’est pas la nôtre. Le procès en cours sur l’affaire du tasfir lèvera le voile certainement sur une partie de ce qu’on peut considérer comme une trahison nationale. Mais jamais la vérité tout entière, car il est sûr que des services étrangers occidentaux, turcs ou arabes étaient derrière ce crime.
Ennahdha, partait en « guerre sainte » en Syrie
Mais les choses ne s’arrêtèrent pas là, puisque une véritable campagne de recrutements de jeunes, appelés pour l’occasion « djihadistes », a été lancée sous les regards complaisants, voire même complices du ministère de l’Intérieur. Et des sommes colossales ont été dépensées en dollars pour financer ce que Rached Ghannouchi et son ministère des Affaires religieuses ont considéré comme une guerre sainte contre le régime bathiste de Bachar el-Assad, considéré comme impie, parce que prétendu laïque.
Des milliers de jeunes, souvent appartenant à la frange délinquante de la société, furent rapidement embrigadés et même convertis à l’Islam, pour aller se faire tuer dans la fournaise syrienne. Jusqu’à maintenant, on ne connait pas le nombre exact, ni de ceux tués, ni de ceux qui étaient encore dans les prisons syriennes avant d’êtres relâchés à la chute du régime d’El-Assad. Et dont une grande partie est certainement allée renforcer les nouvelles milices qui font office d’armée officielle, mais qui ne peut être qu’un ramassis de tueurs et d’assassins. Le massacre des Alaouites, adultes hommes et femmes et enfants, est la preuve irréfutable que nous sommes devant un des régimes les plus sanguinaire de l’histoire humaine. Dans les rangs de ces milices existent certainement des compatriotes, homme et femmes. Ces dernières, ont une mission spéciale, « jihad el Nikaah », littéralement, la guerre sainte par… Plus horrible que cela, aucune imagination humaine n’est capable d’en inventer.
Al-tasfir un terrorisme international
Se tiennent en ce moment à Tunis des assises pour juger les personnes impliquées, dans l’affaire dite « attasfir », littéralement « envoi en voyage ». Ledit voyage est une opération certainement organisée et payée par des services secrets de pays occidentaux, arabes et turcs pour renverser le régime de Bachar el-Assad, sous prétexte d’instaurer une démocratie et imposer la liberté et les droits de l’Homme. Dans ce procès, sont impliquées plus de 800 personnes, commanditaires, individus recrutés, policiers, hauts cadres du ministère de l’Intérieur, et à leur tête l’ancien ministre de l’intérieur, et ancien premier ministre Ali Laârayedh, figure emblématique et fondateur et dirigeant numéro deux du parti islamiste Ennahda.
Alors que le procès est ouvert, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Rafik Bouchlaka de son vrai nom, commentant récemment dans un post facebbok le massacre des Alaouites en Syrie par les milices de l’alter-égo syrien de Rached Ghannouchi, le dénommé al-Joulani, justifie ce massacre odieux et barbare, comme une action légitime de défense du nouveau pouvoir. Tout en regrettant qu’en Tunisie, son parti Ennahdha n’ait pas été aussi ferme avec les azlem, partisans de l’ancien régime tunisien. C’est-à-dire qu’il regrette de ne pas les avoir massacrés au vrai sens du terme. Cela prouve combien on l’a échappé belle. Et cela démontre combien les alliés crypto-démocrates d’Ennahdha qui sont toujours les mêmes d’ailleurs et dont une partie est en prison, pour tentative de « complot contre l’Etat » sont en fait des complices.
Les mêmes « démocrates » ont applaudi la prise du pouvoir en Syrie grâce à la force des armes et par des phalanges obéissant aux ordres d’Erdogan, comme étant une victoire de la liberté et de la démocratie. C’est vrai, que tous ces gens, ont les mêmes parrains occidentaux. Le comble, c’est qu’ils sont depuis quelques temps en campagne pour nous convaincre que les islamistes qui croupissent en prison, et qui sont jugés dans plusieurs affaires de terrorisme et de violences, sont de paisibles démocrates, qui subissent la tyrannie du régime et qu’ils sont innocents de tous les crimes dont la justice les accuse.
Dans tous les procès qui sont en cours, il est certain que des maladresses, des dépassements juridiques voire même des atteintes aux droits, ont été commis. Et ce, en raison de l’amateurisme de certains juges ou enquêteurs. Mais cela ne peut en aucun cas dédouaner les criminels et les assassins qui ont réellement sacrifié nos enfants pour asseoir leur hégémonie sur notre pays qui n’a jamais participé à une guerre en dehors de ses frontières et n’a jamais envoyé ses enfants massacrer des citoyens d’autres pays, surtout arabes ou musulmans.
En attendant le jugement du ciel, les jugements des tribunaux, l’Histoire a déjà jugé. On aurait dû se contenter de tels procès. Cela aurait suffi. C’est plus qu’un complot contre l’Etat, c’est un complot contre la nation, voire même contre l’humanité. Et ce qui se déroule sous nos yeux actuellement en Syrie n’est pas loin du génocide commis par l’Etat sioniste à Gaza.
Une affaire de politique intérieure tunisienne
A en juger par l’ampleur de ce qui se passe en Syrie et les réactions des Tunisiens, on en conclut que c’est désormais une affaire de politique intérieure. Le conflit oppose chez nous les partisans de l’islam politique, toutes couleurs confondues, aux partisans d’un Etat moderniste et nationaliste. En effet, ils voient dans le sort réservé à cet ex Etat et ex pays, ce qui aurait pu être le sort de la Tunisie si l’islam politique avait réussi à mettre sa main complétement dessus.
Les cas de la Libye, de la Syrie, de l’Irak et du Yémen ne laissent aucun doute sur notre sort, si par malheur, Ennahdha et ses dérivés reviennent au pouvoir : une guerre civile et des massacres ébranleront le pays. Alors nous disons, ce qu’un premier ministre britannique a dit : « Quand il s’agit de la sécurité de mon pays, il n’y a pas de droits de l’Homme qui tiennent ». Pour le paraphraser nous dirions : « Pour la stabilité, la sécurité et la prospérité, de notre patrie, il n’y a point de démocratie et de liberté pour les ennemis de la liberté et de la démocratie ». Les partisans d’Ennahdha ont tous applaudi l’avènement des barbares au pouvoir en Syrie, même les pseudos démocrates. La chose est entendue, point barre!
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