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Joseph Pelzman, l’homme derrière le plan de Trump pour Gaza

12. Februar 2025 um 09:40

La proposition du président américain Donald Trump de déplacer les Palestiniens de Gaza puis de réaménager ce territoire a provoqué une onde de choc dans le monde entier. Rejetée par les Arabes et une grande partie de la communauté internationale, elle a été accueillie favorablement par le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui l’a qualifiée d’idée «susceptible de changer l’Histoire», «digne d’être écoutée attentivement» et de «première idée originale évoquée depuis des années». Pour un homme à Washington, cependant, la proposition dévoilée par Trump lors de l’accueil de Netanyahu à la Maison Blanche, le 4 février 2025, n’a pas été une surprise, il s’agit de Joseph Pelzman, professeur à l’université George Washington.

Imed Bahri

Expert en économie et relations internationales et directeur du Centre d’excellence pour l’étude économique du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Ceesmena) de l’université, Pelzman a rédigé le plan et l’a soumis à l’équipe de Trump dès juillet 2024. The Times of Israel est revenu en détail sur ce plan. 

Ces détails ont été rendus publics pour la première fois par le Kobby Barda, un historien israélien spécialisé dans la politique et la géostratégie américaines lors d’une discussion qu’il a eue avec Pelzman sur le podcast ‘‘America, Baby!’’ en août 2024.

«Je me suis dit: pourquoi ne pas écrire une sorte de perspective originale sur la façon de reconstruire Gaza une fois la guerre terminée?», a déclaré Pelzman à Barda; et de poursuivre : «Le document a été adressé aux proches de Trump parce que ce sont eux qui s’y intéressaient au départ pas ceux de Biden. On m’a demandé [l’équipe de Trump] de sortir des sentiers battus pour savoir ce que nous allons faire après [la guerre] car personne n’en parlait vraiment», raconte Pelzman dont le plan est intitulé «Un plan économique pour la reconstruction de Gaza: une approche BOT», a depuis été publié dans le Global World Journal et contient un peu plus d’une cinquantaine de pages. Il l’a rédigé en juillet mais il a été mis en ligne en octobre.

«Il faut tout recommencer à zéro»

Pelzman présente un point de vue selon lequel l’économie de Gaza a atteint le fond du gouffre. Il cite des données de la Banque mondiale (BM) qui indiquent qu’entre 2007 et 2022, la croissance annuelle du PIB de Gaza a été en moyenne de 0,4% tandis que le PIB par habitant a diminué de 2,5% par an en raison de la forte croissance démographique.

De plus, en raison de la guerre qui a éclaté suite à l’opération Déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre 2023, les destructions à Gaza sont devenues si importantes qu’elles sont irréparables, estime l’universitaire. En fait, ajoute-t-il, aucune entité d’investissement privée ou internationale n’entrerait à Gaza dans l’état actuel des choses. «Il faut tout recommencer à zéro», dira-t-il à Barda.

Pelzman a présenté ces données supplémentaires, déjà connues du public : en 2022, le taux de chômage à Gaza s’élevait à 45% et 53% de la population vivait sous le seuil de pauvreté contre environ 13% des Palestiniens vivant en Cisjordanie.

Selon les estimations de la BM de mars 2024, citées par Pelzman, environ 1,2 million de personnes à Gaza étaient sans abri et démunies «en raison des actions du Hamas» selon lui et non du pilonnage incessant de l’armée israélienne. En outre, 62% des bâtiments encore debout ont subi de graves dommages qui les rend inhabitables et 90% des routes principales ont été détruites.

Pelzman poursuit son raisonnement: «Et puis vous avez une économie qui a en fait trois secteurs: vous avez le potentiel touristique, vous avez le potentiel agricole, et puis vous avez la haute technologie, parce que beaucoup d’entre eux sont intelligents». «Eux», on l’a compris, ce sont les Palestiniens qu’il ne nomme même pas. C’est trop demander à quelqu’un qui cherche à rayer ce peuple de la carte…

Le «visionnaire à la petite semaine» estime que la mise en œuvre de son plan, qui s’articule autour de ces trois secteurs, exige que la bande de Gaza soit complètement vidée. «Je veux dire, littéralement vidée, reconstruite à partir de zéro, le béton pouvant être recyclé. Il s’agit d’un modèle basé sur trois dont la mise en œuvre exige que la zone soit complètement évacuée afin que le béton détruit puisse être recyclé en veillant à ce qu’il ne reste rien de la construction verticale s’étendant profondément sous terre.»

Le plan présenté par Pelzman, qui a déjà travaillé avec l’USAID sur les développements économiques en Chine, utilise la méthode BOT (Build-Operate-Transfer) qui est un modèle mis en œuvre dans les pays en développement. Selon cette méthode, les entreprises privées concluent des partenariats d’investissement avec des entités gouvernementales et reçoivent du gouvernement un bail immobilier d’une durée de 50 à 100 ans.

Dans ce système, une entité privée construit et exploite le projet pendant plusieurs décennies, après quoi la propriété est transférée à une autorité publique. Pendant la période d’exploitation, l’entité privée est autorisée à facturer des frais pour l’utilisation de l’infrastructure.

Pelzman envisage des restaurants, des hôtels et d’autres équipements de luxe sur les côtes méditerranéennes de la bande de Gaza et des immeubles résidentiels et des unités d’habitation de 30 étages – de style République populaire de Chine – à l’Est du territoire. Entre les deux, écrit-il dans son plan, se trouveront des zones agricoles et des serres. La reconstruction nécessitera «l’excavation complète des tunnels terroristes», insistePelzman, estimant que l’armée israélienne a déjà fait une grande partie du travail.

Futuriste, l’expert en économie et relations internationales indique à plusieurs reprises dans son plan que son mode préféré pour la gouvernance de Gaza est le gouvernement électronique c’est-à-dire en utilisant des moyens technologiques. En particulier, l’échange de fonds entre les résidents et les entreprises se fera exclusivement via un réseau d’échange en ligne excluant le besoin de monnaie papier, de cartes de crédit ou d’aide étrangère. La bande de Gaza n’aura aucune autorité monétaire et tous les flux de capitaux seront contrôlés par des acteurs étrangers.

Le Hamas n’a aucun droit de propriété à Gaza

Pelzman suggère en outre que des experts nommés par les actionnaires étrangers superviseraient un système éducatif basé sur la dé-radicalisation avec une supervision externe pour assurer le développement d’une population qualifiée. Il suggère, dans ce contexte, d’importer des programmes d’études – de la maternelle à l’université – des Émirats arabes unis ou de l’Arabie saoudite en s’appuyant sur leurs récentes réformes.

Pour la sécurité, il estime qu’elle doit être confiée à des partenaires qui partagent l’intérêt commun d’écarter le Hamas et ses co-conspirateurs de tout rôle et qui sont intéressés par la démilitarisation permanente de la bande de Gaza.

Selon Pelzman, le Hamas n’a aucun droit de propriété à Gaza en vertu des Accords d’Oslo de 1993 qui, selon lui, sont restés en vigueur lorsqu’Israël s’est retiré de Gaza en 2005.

Le très culotté M. Pelzman se comporte comme si Gaza lui appartenait et comme s’il avait le droit d’en faire ce qu’il veut. Il se permet de se référer au droit international quand ça l’arrange comme il s’est référé ici aux Accords d’Oslo mais foule aux pieds ce même droit international quand il a envie car son plan en soi est une violation de ce droit et de l’un de ses principes fondamentaux, à savoir le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

L’article Joseph Pelzman, l’homme derrière le plan de Trump pour Gaza est apparu en premier sur Kapitalis.

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