Bahaeddine Rabii : 90% des jeunes médecins tunisiens envisagent de quitter le pays
L’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM) appelle les résidents à ne pas exercer leur travail au sein du service de radiologie à l’hôpital Taher-Sfar à Mahdia. La raison avancée par le vice-président de l’organisation, Bahaeddine Rabii, est qu’il n’y a aucun chef de service pouvant encadrer les résidents, ce qui est contraire à la loi en vigueur. Cette situation, qui se poursuit depuis deux semaines, expose les patients et les stagiaires à des dangers médicaux et légaux.
Invité sur le plateau de l’émission “Echaraa ettounsi” sur radio Express FM, ce mercredi 5 février 2025, le vice-président de l’OTJM, Bahaeddine Rabii, lance une alerte à propos de la fuite massive des médecins tunisiens. Selon lui, 90% des jeunes praticiens planifient de quitter le pays.
À ce titre, il estime que la migration s’impose désormais comme une réalité indubitable pour les médecins, avec pour motivation première : l’amélioration de leurs conditions de vie, ce qui ne peut leur être reproché d’ailleurs.
Ces médecins quittent le secteur public pour le privé mais aussi le pays. En effet, en plus de vouloir profiter d’une meilleure qualité de vie, ces jeunes médecins déplorent entre autres les conditions de travail, très souvent précaires dans plusieurs services des hôpitaux du pays. Une cause majeure qui les pousse à vouloir quitter la Tunisie.
Un salaire de 1 200 dinars
Poursuivant dans le même registre, Bahaeddine Rabii a indiqué qu’un jeune médecin ne perçoit que 1 200 à 1 300 dinars, après qu’il a passé sept années à faire des études et des stages.
Quant aux gardes, elles ne sont rémunérées qu’à hauteur de seulement 1,1 dinar de l’heure, mais encore faut-il qu’elles soient payées. Deux tiers des hôpitaux, assure-t-il, n’accordent pas de compensations pour les gardes aux jeunes praticiens, même s’ils peuvent travailler jusqu’à 80 ou 90 heures par semaine, dépassant largement la limite légale de 48 heures.
Multiplication des agressions
En plus de cela, les agressions contre le corps médical ont connu une hausse après la révolution en 2011.
Face à ces défis, il est compréhensible que les jeunes médecins, une fois leur spécialité achevée, recherchent de meilleures conditions en dehors du pays.
Par ailleurs, l’Organisation garde un contact permanent avec le département de la Santé, et ce, en vue de pouvoir trouver les solutions adéquates et mettre un terme à ce phénomène, qui est considéré comme une menace pour la sécurité nationale. Bahaeddine Rabii conclut en tirant la sonnette d’alarme et appelle à mettre en place des mesures urgentes et de surcroît agir sur les causes profondes du problème et ne pas uniquement rafistoler à travers des demi-mesures.
L’article Bahaeddine Rabii : 90% des jeunes médecins tunisiens envisagent de quitter le pays est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.