Afin de soutenir toute initiative d’investissement, d’exportation, de création de richesses ou encore de croissance commerciale à l’international, il est essentiel de s’attaquer aux obstacles réglementaires et administratifs qui entravent l’entrepreneuriat compétitif.
Améliorer le climat des affaires est un déterminant important de l’investissement et de la croissance économique en Tunisie. Depuis janvier 2023, le ministère de l’Economie et de la Planification a dévoilé la Stratégie nationale pour l’amélioration du climat des affaires (2023-2025), élaborée selon une approche participative regroupant les secteurs public et privé.
Cette stratégie vise à favoriser l’instauration d’un climat des affaires attractif avec un cadre réglementaire, juridique et administratif cohérent, inclusif, durable et générateur d’emploi et de valeur ajoutée. Cette dernière a permis, dans un premier temps, d’identifier les doléances et contraintes rencontrées par les acteurs économiques et de proposer des mesures et des réformes structurantes qui permettront de surmonter les obstacles persistants, en se référant aux différentes stratégies nationales et sectorielles et au benchmark international.
229 mesures pour rectifier le tir !
Elle vise également à redorer le blason de la Tunisie sur la scène internationale, suite à la régression de son classement dans le rapport «Doing Business » de la 46e place en 2012 au 78e rang en 2020.
La stratégie nationale pour l’amélioration du climat des affaires (2023-2025), qui s’inscrit dans le cadre du programme national des réformes et du Plan de développement 2023-2025 est constituée de 229 mesures, 13 thématiques et 34 axes, réparties en trois vagues d’implémentation (2022-2025) et ciblant 94 objectifs.
Cette stratégie comporte des mesures à court terme visant à améliorer le climat des affaires en Tunisie, outre une feuille de route nationale (2023-2025) ayant pour objectif de renforcer l’attractivité de la Tunisie et d’améliorer son rang dans les différents classements internationaux. Elle prévoit aussi la mise en place d’un cadre institutionnel de pilotage et de suivi de la feuille de route 2023-2025 et l’émission d’un livre blanc des réformes.
Les réformes inscrites dans le cadre de cette stratégie concernent essentiellement la révision de la politique de change, les marchés publics, les services financiers, la fiscalité, la création d’entreprises, l’emploi, le commerce extérieur… Parmi ces réformes, figurent la réglementation des nouvelles formes d’emploi (télétravail, travail partiel, travail en freelance, travail estudiantin…), l’instauration d’une cartographie digitalisée des terrains disponibles à l’investissement, la mise en place d’une structure ou d’un organisme spécialisé dans le commerce extérieur, l’introduction de la concurrence pour l’activité de manutention dans le port de Radès…
Il s’agit, également, d’accepter la simple déclaration de l’adresse, lors de la constitution juridique d’une entreprise pour une catégorie restreinte d’entreprises (TPE par exemple) et de supprimer l’obligation de légalisation de la signature dans le processus de création d’entreprises.
Il s’agit, par ailleurs, de créer une plateforme de réclamations des entreprises, investisseurs et citoyens permettant de faciliter la consignation et la médiation avec toutes les administrations, d’accompagner les administrations dans l’acceptation de la signature électronique, d’autoriser la création de comptes en devises pour les personnes physiques résidentes et de mettre en place un système d’information intégré relatif à la commande publique…
Il est vrai que le gouvernement a mis en place des réformes pour simplifier les procédures d’enregistrement des entreprises et améliorer la transparence. La création d’une agence nationale de l’investissement, qui vise à attirer les investisseurs étrangers en offrant des incitations fiscales et des garanties, en est d’ailleurs un exemple édifiant.
Ce qui reste à faire
D’après les spécialistes, de nombreux facteurs comme la politique économique empruntée par le gouvernement, à savoir, les conditions macroéconomiques, la réglementation, la concurrence, la technologie, l’accès aux financements… sont des facteurs déterminants dans l’établissement d’un bon climat d’investissement. Il s’agit en fait, d’après ces professionnels de l’économie et de la finance, de la base de l’environnement économique dans lequel opèrent les entreprises. «Un bon climat d’affaires peut aider ces dernières à prospérer en leur offrant un environnement stable et prévisible, avec des incitations pour investir et innover. Il peut également, encourager l’investissement étranger, stimuler la croissance économique et créer des emplois», expliquent-ils.
Cependant, un climat des affaires défavorable peut entraver la croissance des entreprises et la création d’emplois en rendant l’environnement incertain et risqué pour les investisseurs. Il peut également dissuader les entreprises étrangères de s’installer dans un pays donné. Il est donc important pour les gouvernements de mettre en place des politiques et des réformes, visant à améliorer le climat des affaires pour stimuler la croissance économique et l’emploi.
Les institutions internationales, telles que l’Ocde et la Banque mondiale, évaluent régulièrement le climat des affaires dans les différents pays pour aider les gouvernements à identifier les domaines où des améliorations peuvent être apportées. D’après ces instances internationales, il existe plusieurs mesures qui peuvent aider à améliorer le climat des affaires. Il s’agit notamment de la réduction des dépenses publiques et des déficits budgétaires pour stabiliser les taux d’intérêt et la monnaie, la réduction des barrières commerciales et la libéralisation des échanges pour favoriser la croissance économique et, aussi, la réduction de la réglementation et de la bureaucratie pour faciliter la création d’entreprises et la croissance des entreprises existantes.
Il faut que le gouvernement travaille davantage sur la promotion de l’éducation et de la formation pour améliorer la productivité et la compétitivité des entreprises, il doit aussi mettre en place un système fiscal efficace et stable pour stimuler l’investissement privé, et ce, en plus d’une politique de stabilité macroéconomique pour maintenir la confiance des investisseurs et des consommateurs.
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