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Sécurité alimentaire : La BNG appelle à intensifier la conservation et la recherche sur les ressources génétiques fourragères

18. Dezember 2024 um 14:48

La valorisation de la diversité génétique fourragère et pastorale constitue la clé de voute pour la garantie de la sécurité alimentaire et d’une agriculture durable et résiliente au changement climatique, tel est le constat fait mercredi, par les intervenants et panélistes au colloque national de la Banque Nationale des gènes (BNG), sur le rôle de la banque dans la réalisation de la sécurité alimentaire « les ressources génétiques pasto-fourragères face aux changements climatiques ».

Les ressources fourragères et pastorales nationales sont indispensables pour la durabilité du secteur de l’élevage, nécessaire à son tour pour l’alimentation humaine. Or, en Tunisie, les cultures fourragères qui sont à raison de 81% des cultures à sec, donc très exposées aux impacts des changements climatiques, subissent des pressions énormes, dont la sécheresse, la dégradation du sol, l’érosion génétique et la perte de la biodiversité. Leur dégradation constitue une menace pour le secteur de l’élevage et de l’agriculture.

Face à cette menace, la BNG envisage d’intensifier les « opérations agriculteurs- conservateurs » tout en coordonnant avec toutes les structures concernées et celles de la recherche pour intensifier les cultures et identifier des variétés résilientes aux changements climatiques.

A cet égard,  la banque prévoit d’œuvrer à engager une révision du cadre législatif des semences et plants dans la perspective d’élaborer un registre spécialisé dans les variétés autochtones, d’encourager la conservation à la ferme ainsi que d’intensifier les actions de sensibilisation , a souligné le directeur général de la BNG, Youssef Zidi.

La Banque va axer également, son action, ajoute le responsable, sur l’élaboration d’une stratégie nationale inclusive pour une gestion durable des ressources génétiques en collaboration avec les structures concernées, l’enrichissement des collections nationales pour accroître la diversité génétique disponible, afin de répondre aux défis climatiques et environnementaux actuels et futurs et la multiplication à grande échelle des ressources génétiques locales, afin de satisfaire les besoins des agriculteurs en semences autochtones qui contribuent à la sécurité alimentaire et à la promotion d’une agriculture durable résiliente aux stress hydrique et biotique.

Dans le monde entier, les banques des gènes sont des arches de Noé, leurs activités sont très importantes pour l’avenir de l’humanité, a fait remarquer Fayçal Ben Jeddi, docteur en sciences appliquées, agronomie et biotechnologie végétale.

Il a indiqué que la question des ressources fourragères est transversale et touche à multiples filières et à multiples cultures dont les céréales, les féculents, les oliviers et non seulement les plantes à vocation fourragères.

Sur 2193 espèces existantes en Tunisie, plus de 600 sont des espèces pasto-fourragères, a-t-il fait savoir, relevant qu”il y’a nécessité aujourd’hui de travailler sans perdre du temps sur des espèces spécifiques et ciblées pour les zones arides, humides ou montagneuses pour plus d’efficacité et pour aboutir à des résultats concrets, d’autant plus que l’amélioration variétale est un travail de longue haleine. « Les améliorateurs sont peu nombreux et l’amélioration nécessite une grande patience, parfois il faut 10 ans pour avoir un résultat ».

Intervenant à l’ouverture du colloque, le ministre de l’Agriculture: Ezzeddine Becheikh est revenu sur les défis auxquels fait face le secteur fourrager et partant celui de l’élevage.

Parmi ces défis, il a cité une baisse des superficies consacrées aux ressources fourragères, lesquelles représentent 16% des grandes cultures actuellement contre 65% en 1965.

Il s’agit également de la baisse des précipitations, la dégradation des terres, la perte de la biodiversité, sous les effets des changements climatiques, ce qui rend les cultures fourragères moins résilientes face à ces défis..

« En dépit de ces défis, notre pays est riche en patrimoine génétique et en biodiversité et nous devons œuvrer pour identifier des solutions et encourager les efforts de reproduction d’espèces fourragères plus résilientes et adaptées au changement climatique pour garantir la sécurité et la pérennité du secteur de l’élevage », a recommandé le ministre, revenant sur l’expérience réussie de reproduction de 3 espèces de figue de barbarie, résistantes à la cochenille du cactus.

Pour sa part, le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Habib Abid a mis en exergue, l’expertise et les compétences scientifiques disponibles (chercheurs, ingénieurs, techniciens…) dans les institutions de recherche en Tunisie outre l’existence d’une base de données très importante à la BNG, autant d’atouts qui permettent de travailler ensemble pour identifier des solutions aux défis auxquels fait face le secteur des fourrages.

«  Il faut qu’on travaille avec des agriculteurs-multiplicateurs et avec les cercles de recherche pour identifier des espèces adaptées et résilientes à la désertification, qui constitue une menace réelle et aux impacts des changements climatiques en général », a-t-il dit.

Le ministre a également évoqué le projet de ceinture verte sur lequel, vont travailler conjointement les départements de l’Agriculture et de l’Environnement.

Il s’agit de zones de développement allant de Sfax, passant par Sidi Bouzid jusqu’à Kasserine et la frontière tuniso-algérienne, où seront développés des projets essentiellement basés sur l’agriculture ainsi que sur la valorisation des eaux usées pour l’irrigation des cultures dont les oliveraies.

La Banque nationale des gênes dispose jusqu’à aujourd’hui, d’une collection de 9223 accessions de ressources génétiques fourragères et pastorales, de 70 genres et 220 espèces identifiées.

Le colloque sur « les ressources génétiques pasto-fourragères face aux changements climatiques » est organisé par la BNG avec l’appui du ministère de l’environnement, la FAO et l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA).

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