Quand la moitié des trottoirs devient territoire interdit aux piétons
Les piétons tunisiens ont-ils encore droit à leurs trottoirs ? La réponse semble de plus en plus négative. Invité ce lundi matin sur le plateau de « Sabah Ennas » sur les ondes radiophonique de Mosaïque FM, le colonel Haithem Chaabani, responsable de la division Centre-Ouest de la sécurité routière, a dressé un tableau préoccupant : un trottoir sur deux est aujourd’hui inaccessible aux marcheurs dans le pays.
L’Observatoire national de la sécurité routière vient de publier une étude édifiante. Ses conclusions révèlent qu’une moitié des espaces piétonniers se trouve neutralisée, transformée en parkings sauvages, en terrasses de cafés ou en extensions illégales de commerces. Pire encore : les établissements commerciaux, restaurants et cafés s’approprient à eux seuls 42 % de ces espaces publics, selon les chiffres avancés par le colonel.
Pourtant, le cadre légal existe bel et bien. La législation tunisienne définit clairement les règles d’exploitation des trottoirs et prévoit un arsenal de sanctions financières dissuasives. Un véhicule garé sur un passage piéton expose son propriétaire à une amende de 330 dinars. Bloquer la circulation ? Comptez 220 dinars d’amende. Quant aux enseignes publicitaires sauvages, la loi n°408 promulguée en 2012 les encadre strictement- dimensions, couleurs, intensité lumineuse- afin d’éviter toute distraction dangereuse pour les automobilistes. Les contrevenants s’exposent à des pénalités dépassant les 2200 dinars.
Le problème ? Ces textes restent lettre morte. « Nous disposons d’un arsenal juridique complet, mais il n’est tout simplement pas appliqué », déplore le colonel Chaabani. Son message aux autorités est sans équivoque : seule une application rigoureuse de la loi permettra de restituer aux piétons leur espace de circulation et de garantir leur sécurité.
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