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Sahara occidental : la diplomatie algérienne mise à rude épreuve

08. November 2025 um 11:31

Le Conseil de sécurité de l’Onu a changé son fusil d’épaule en votant, vendredi 31 octobre 2025, en faveur de la résolution 2797 portée par les États-Unis. Cette résolution, qui soutient le plan marocain pour le Sahara occidental, est une victoire diplomatique majeure pour le Royaume chérifien mais vécue comme un revers par Alger.

Analyse.

 

Incontestablement, la diplomatie algérienne, pragmatique et très active – menée à l’aube de l’indépendance par Abdelaziz Bouteflika, le jeune moujahid, devenu à 26 ans ministre des Affaires étrangères -, qui s’est imposée progressivement aux Nations unies, dans le monde arabe ou en Afrique, vient de subir un sérieux camouflet après l’adoption d’une résolution onusienne ouvertement favorable au Maroc sur le Sahara occidental où Alger soutient les indépendantistes du Polisario.

En effet, sous l’impulsion des États-Unis, le Conseil de sécurité de l’Onu a estimé qu’une « véritable autonomie sous souveraineté marocaine pourrait représenter la solution la plus réalisable » pour résoudre le conflit sur le Sahara occidental, vieux de 50 ans.

Pour rappel, le Sahara occidental, colonie espagnole jusqu’en 1975, est contrôlée en majeure partie par le Maroc, et considérée comme un territoire non autonome par les Nations unies.

Or, en dépit de l’hostilité de l’Algérie, celle-ci n’a pas voté la résolution onusienne adoptée par 11 voix – certains voient dans cette réserve une manière d’éviter de s’opposer frontalement aux États-Unis dans ce dossier. Sachant qu’à la surprise générale, les principaux alliés d’Alger, le Pakistan, la Russie et la Chine – deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu qui détiennent un droit de veto -, se sont abstenus, laissant ainsi passer le texte américain favorable au plan d’autonomie marocain.

Pourtant, jusqu’aux dernières heures avant le vote, Alger a tout tenté pour mobiliser des soutiens autour du principe de la « décolonisation » du Sahara occidental. Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a multiplié les entretiens téléphoniques avec ses homologues chinois, russe et pakistanais, espérant un front de refus. En vain. Les représentants de ces trois pays au Conseil de sécurité ont préféré s’abstenir, laissant la voie libre au texte américain. Une abstention lourde de sens, qui prouve si besoin que ces supposés alliés ne le sont que sur le papier

D’ailleurs, n’est-il pas significatif que lors de la candidature algérienne au club des Brics à l’été 2023, le président Abdelmadjid Tebboune avait reçu une fin de non-recevoir de la Russie, allié historique qui fournit à l’Algérie la majeure partie de son armement ?

Série noire

Ce revers diplomatique est-il un accident de parcours? Selon les analystes politiques, Alger aura opté pour la logique de la confrontation au lieu du pragmatisme, vertu cardinale de la diplomatie. Pour Le Matin d’Algérie, la diplomatie algérienne « n’a pas su faire preuve de finesse et a préféré jouer seule contre tous ».

La preuve ? L’échec de la candidature au club des Brics, ou encore la détérioration des rapports avec les voisins du Sahel ; l’Algérie, qui partage plus de 1 300 km de frontière avec le Mali, est confrontée depuis 2012 aux violences de groupes jihadistes et où transitent divers trafics. Alger ayant abattu un drone de l’armée malienne au motif qu’il avait violé son espace aérien,  le Mali et ses alliés du Niger et du Burkina Faso avaient riposté en rappelant leurs ambassadeurs respectifs.

Ces tensions ont des ramifications jusqu’au Moyen-Orient, Alger accusant les Émirats arabes unis de financer ou de fournir des armes à la junte au pouvoir au Mali. Le gouvernement algérien reproche en outre aux Émirats une politique régionale jugée interventionniste, notamment en Libye, où ceux-ci soutiennent des acteurs, comme le général Khalifa Haftar, opposés à ceux soutenus par Alger.

Par ailleurs, même au sein de la Ligue arabe, son influence s’érode. Le « sommet du retour » organisé à Alger en 2022 s’était soldé par un fiasco diplomatique. Exclue du dossier syrien, marginalisée dans le dossier palestinien.

Sans oublier les tensions actuelles entre Paris et Alger exacerbées par des crises diplomatiques, notamment liées à des différends sur la question du Sahara occidental, des accusations de non-coopération en matière de migration et des tensions mémorielles persistantes datant de la période coloniale.

Rigidité

Au final, Alger aura-t-il péché par rigidité dans le plan d’autonomie du Sahara occidental ?

Selon les observateurs, Alger a toujours érigé la fermeté dans ses positions internationales comme stratégie, oubliant au passage que la diplomatie moderne est désormais tributaire de la souplesse tactique, de la capacité à bâtir des alliances même avec les adversaires et à composer avec la réalité géopolitique. Au lieu d’une certaine raideur idéologique doublée d’un discours souverainiste déconnecté des réalités mouvantes du monde.

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