Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Heute — 18. Juni 2025Haupt-Feeds

Le droit international est mort, « vive » le droit international inhumain !

18. Juni 2025 um 16:34

Conçus respectivement pour réguler les relations internationales et protéger les populations civiles, le droit international public (DIP) et le droit international humanitaire (DIH) ne sont désormais plus qu’un décor juridique dans la gestion des conflits, où la technologie a remplacé l’éthique, et la robotisation, la responsabilité.

Par Mahjoub Lotfi Belhedi*

Dans les guerres contemporaines, Israël incarne ce glissement technologique et moral. En tant que pionnier mondial de la robotisation militaire (drones armés, surveillance automatisée, systèmes d’attaque autonomes), Israël mène des campagnes où la distance entre l’agresseur et la cible devient insignifiante. L’acte de tuer est réduit à une impulsion algorithmique : un clic froid, guidé par des données, débarrassé de toute trace d’humanité ou d’humanisme.

Sous couvert de légalité, des frappes sont menées par des drones contre des individus présumés menaçants, dans des zones densément peuplées, sans jugement, sans procès, sans reddition de comptes. Le champ de bataille devient un laboratoire : on y teste des armes, des capteurs, des intelligences artificielles, comme si les civils n’étaient plus que des variables dans un programme d’efficacité militaire. Et le monde contemple cette apocalypse en silence, sans rien dire !

L’idée d’un ordre mondial régulé, fondé sur un contrat entre États et peuples, s’efface devant un champ de bataille globalisé où règnent l’arbitraire technologique et l’impunité.

 

Nous assistons à un véritable retour à l’ère pré-hobbesienne, où l’absence d’un pouvoir onusien efficient capable d’imposer ses règles universelles fait ressurgir la loi du plus fort. Ce monde « sans Léviathan supranational » est dominé non plus par des États rationnels soumis à des normes, mais par des entités armées d’algorithmes, opérant dans une jungle juridique où le monopole de la violence légitime est remplacé par la violence algorithmique légalisée. L’idée d’un ordre mondial régulé, fondé sur un contrat entre États et peuples, s’efface devant un champ de bataille globalisé où règnent l’arbitraire technologique et l’impunité.

 

Nous assistons à un véritable retour à l’ère pré-hobbesienne, où l’absence d’un pouvoir onusien efficient capable d’imposer ses règles universelles fait ressurgir la loi du plus fort.

 

Ce système n’est pas un échec du droit international : c’est sa transformation cynique. Le « droit international inhumain » (DII vs DIH) est né, constitué d’un ensemble de normes détournées de leur sens initial, vidées de toute morale, utilisées pour légitimer des politiques de domination automatisée au profit des plus puissants.

Israël n’est pas seul dans cette trajectoire, mais il en est l’un des précurseurs les plus avancés : un État qui a su transformer ses guerres en produits technologiques exportables, ses pratiques en modèles sécuritaires mondialisés, et ses violations du droit en références stratégiques pour d’autres régimes répressifs.

Le droit international humanitaire, conçu pour encadrer la guerre entre États ou entre forces armées traditionnelles, n’est plus adapté. Il devient obsolète face à des armes autonomes, des guerres sans fronts, et des ennemis désignés par algorithmes.

Il n’y a plus d’illusions à entretenir, le droit international – y compris le DIH – est mort par voie d’instrumentalisation, d’absorption et de neutralisation. Désormais, il ne protège plus : il couvre. Il ne juge plus : il autorise. Il ne prévient plus : il administre l’inhumain avec méthode.

 

Le droit international humanitaire, conçu pour encadrer la guerre entre États ou entre forces armées traditionnelles, n’est plus adapté. Il devient obsolète face à des armes autonomes, des guerres sans fronts, et des ennemis désignés par algorithmes.

 

Jadis ultime rempart contre la barbarie, le droit international humanitaire n’est plus qu’une ombre vide de sens. Il ne renaîtra pas, car il s’est effacé devant des machines dépourvues de morale, de mémoire et de compassion. Aujourd’hui, ce sont elles qui font la guerre froidement, mécaniquement, paradoxalement, au nom du droit !?

 

————————

* Chercheur en réflexion stratégique & digitale // Data Scientist et Aiguilleur d’IA

Une procédure d’octroi de la paternité de l’appellation-métier « Aiguilleur d’IA » est déjà engagée auprès des services compétents de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).

L’article Le droit international est mort, « vive » le droit international inhumain ! est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

❌
❌