La Tunisie et l’Égypte s’accordent pour doubler leurs échanges commerciaux
La cheffe du gouvernement, Sara Zaâfrani Zenzri, a déclaré, jeudi, à l’ouverture des travaux de la 18ᵉ session de la Haute Commission mixte tuniso-égyptienne, dans la nouvelle capitale administrative du Caire, que la Tunisie aspire à porter le volume des échanges commerciaux avec l’Égypte à un milliard de dollars américains au cours des cinq prochaines années.
Elle a souligné l’importance d’accélérer la mise en place du mécanisme d’application du Mémorandum d’entente relatif à la reconnaissance mutuelle des certificats de conformité, convenu dans le cadre de la commission commerciale et industrielle mixte.
Zenzri a exprimé l’espoir que la prochaine réunion du groupe de travail conjoint, prévue à Tunis en novembre 2025, permette de finaliser ce mécanisme.
La cheffe du gouvernement a noté que le volume des investissements tuniso-égyptiens demeure en deçà des attentes : 3,45 millions de dollars seulement pour les investissements égyptiens en Tunisie et environ 156 millions de dollars pour les investissements tunisiens en Égypte, et ce malgré les nombreux atouts disponibles dans les deux pays.
Elle a rappelé que les échanges commerciaux globaux n’ont pas dépassé 450 millions de dollars en 2024, et qu’ils ont atteint seulement 245 millions de dollars durant les sept premiers mois de 2025.
Des chiffres jugés « très modestes, en deçà des ambitions et ne reflétant pas les potentialités existantes », selon ses termes.
La cheffe du gouvernement a affirmé que l’état de la coopération entre la Tunisie et l’Égypte exige de lever les obstacles et d’établir un plan opérationnel comportant des objectifs précis et des délais déterminés, avec l’implication de tous les secteurs et acteurs économiques des deux pays.
Elle a appelé, à cet égard, à appliquer les recommandations issues des réunions des commissions techniques et sectorielles, notamment celles consacrées au transport maritime, à l’industrie, à l’électricité, à l’agriculture, aux ressources hydriques et environnementales, ainsi qu’à l’enseignement supérieur et à la recherche scientifique.
La responsable tunisienne a souligné que cette session constitue une étape importante pour évaluer les réalisations et surmonter les difficultés, en vue de franchir un cap qualitatif vers une coopération axée sur des partenariats mutuellement bénéfiques.
Elle a également mis en avant le rôle du secteur privé dans le renforcement des relations économiques et des investissements, à travers l’intensification des échanges de visites et d’expertises, et en misant sur des secteurs stratégiques et porteurs tels que les énergies renouvelables, les textiles techniques, l’industrie pharmaceutique et l’intelligence artificielle.
Zenzri a ajouté que l’appartenance commune à plusieurs espaces économiques constitue une véritable opportunité de coopération, citant la COMESA (Marché commun de l’Afrique orientale et australe) et la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui offrent aux deux pays la possibilité de lancer des projets conjoints en Afrique dans des domaines variés : agriculture, agroalimentaire, industrie textile, etc.
Abordant la question palestinienne, elle a affirmé qu’il ne peut y avoir de paix ni de sécurité dans la région sans un règlement global, juste et durable, mettant fin à l’occupation israélienne.
Elle a réitéré la position constante de la Tunisie en faveur du droit du peuple palestinien à recouvrer l’intégralité de ses terres et à établir son État indépendant et souverain avec Al Quods pour capitale.
Dans ce contexte, elle a rappelé la vision du président de la République Kaïs Saïed, affirmant l’avènement d’une nouvelle ère fondée sur la légalité humaine universelle, alors que les peuples partagent désormais les mêmes valeurs et aspirent à un monde plus juste où les droits, notamment ceux du peuple palestinien, sont rétablis.
Elle a également insisté sur l’importance d’avancer dans la mise en œuvre du plan égyptien de reconstruction de Gaza, annoncé lors du sommet arabe extraordinaire du 4 mars 2025 au Caire, saluant le rôle central de l’Égypte dans la défense de la cause palestinienne.
De son côté, le Premier ministre égyptien Mostafa Madbouli a souligné l’importance de développer les investissements communs et d’encourager les hommes d’affaires des deux pays à créer des partenariats stratégiques dans divers secteurs porteurs.
Il a salué les progrès enregistrés récemment par l’économie tunisienne et exprimé l’espoir que la Tunisie poursuive sa montée en puissance, au bénéfice de son peuple et de son développement.
Il a également exprimé la volonté de renforcer la coopération tuniso-égyptienne dans les domaines économiques et sociaux, afin de l’élever au niveau des relations politiques solides entre les deux pays.
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