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Tunisie 2025, un cocktail de défis

05. Januar 2025 um 11:11

L’année 2025 s’annonce comme l’année des incertitudes et des menaces pour la Tunisie.

Finances publiques : L’année 2025 sera-t-elle celle de la sortie de l’endettement extérieur et du glissement dans le toboggan du financement domestique (21,8 MTT de dinars dans la LdF 2025 contre 11,7 MDT dans la LdF 2024) ? La rupture avec les sources de financement concessionnel (principalement le FMI) ne risque-t-elle pas de faire de la Tunisie une proie pour les banques privées étrangères (Afreximbank) et leurs conditions de financement exorbitantes ? La ruée musclée vers le financement domestique, surtout bancaire, ne risque-t-elle pas d’étouffer le financement du secteur privé (effet d’éviction) ?

Secteur bancaire : Le secteur bancaire sera-t-il suffisamment innovant pour atténuer les dommages collatéraux de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi N°41-2024 ? La performance d’un secteur bancaire, diabolisé à tort ou à raison, ne risque-t-elle pas d’être affectée par une loi concoctée à la va-vite ? Éroder la performance d’un secteur déjà fortement exposé au risque souverain (BTA, BTC, emprunt national, prêts syndiqués en devises) ne risque-t-il pas de limiter sa capacité à financer le budget de l’État et à mettre sous pression des finances publiques lourdement dépendantes du financement domestique ? La sagesse sera-t-elle au rendez-vous pour repenser ce texte réglementaire, compte tenu de ses implications néfastes sur l’activité économique ?

Politique monétaire : L’année 2025 sera-t-elle l’année de l’assouplissement monétaire, ou plutôt celle d’un statu quo monétaire prolongé, justifié par des craintes inflationnistes générées par un excès de financement monétaire du budget de l’Etat ? Le trend baissier de l’inflation sous-jacente (6,3 %
en novembre 2024 contre 7,3 % en 2023) ne serait-il pas suffisant pour déclencher le cycle de baisse du taux directeur ? Ou plutôt, ce sont les craintes d’une vague d’inflation importée alimentée par le tarissement des sources de financement externes et les anticipations de pressions baissières sur les
réserves de change et sur le dinar qui pourraient amener la BCT à plaider encore pour l’inaction ?

L’heure n’est plus à l’attentisme. Tarder à implémenter les réformes structurantes serait pénalisant pour la croissance potentielle et restreignant pour la capacité du pays à faire face aux chocs exogènes, à la fois économiques ( flambée des prix des hydrocarbures et des produits de base, volatilité des
taux de change, remontée des taux d’intérêt…) et extra-économiques (climatique, géopolitique, pandémie…)

Par Noura Harboub-Labidi

Cette analyse est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n° 910 du 1er au 15 janvier 2025

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