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Des malades mentaux remobilisés par Tsahal pour combattre à Gaza?

28. Mai 2025 um 10:53

Le journal israélien Haaretz vient de révéler que l’armée israélienne recrute des réservistes souffrant de maladies mentales ou de troubles de stress post-traumatique pour pallier un grave déficit en effectifs. Alors que le nombre de suicides de soldats israéliens s’élève à des centaines depuis le début de la guerre d’extermination menée contre la bande de Gaza.

C’est un secret d’Etat que l’armée israélienne aura tout fait pour étouffer dans l’œuf. Au moment où Tsahal, en manque flagrant d’effectifs, a appelé depuis le début du mois de mai des dizaines de milliers de réservistes pour élargir son offensive à Gaza, le grand quotidien israélien de gauche, Haaretz, publie une enquête retentissante sur deux sujets tabous : le suicide d’une centaine de militaires depuis le 7 octobre 2023, date de l’offensive de Hamas; et la remobilisation de soldats, pourtant souffrant de stress post-traumatique ou d’autres troubles psychiques, pour combattre à Gaza.

Pénurie

Ainsi, de peur de manquer d’effectifs dans son offensive à grande échelle menée dans la bande de Gaza depuis le début du mois de mai, Tsahal n’éprouve aucune scrupule à remobiliser des soldats, pourtant démobilisés pour troubles psychiques, afin de regarnir ses rangs.

Pourquoi l’armée israélienne a-t-elle eu recours à des soldats habituellement hors-service? « Parce que l’état-major israélien est effrayé à l’idée d’ouvrir une boîte de Pandore, de voir des milliers de soldats traumatisés se soustraire à la mobilisation et d’afficher une armée israélienne diminuée face à des miliciens du Hamas déterminés et n’ayant, eux, plus rien à perdre », explique Tom Levinson, dans un article publié le 18 mai 2025 sur les colonnes de Haaretz, le grand quotidien de la gauche israélienne.

En outre, la pénurie d’effectifs dans l’armée a conduit les officiers à fermer les yeux sur les problèmes de santé mentale des soldats. Ainsi, un commandant d’une unité blindée de réserve cité par le quotidien a admis qu’il était, avec d’autres officiers, au courant de cette pratique : « J’aimerais pouvoir ne recruter que nos équipes originales; mais les gens ne viennent tout simplement pas. Ils sont épuisés, ont des problèmes à la maison et au travail. Nous faisons donc appel à d’autres, même ceux qui ne sont pas entièrement prêts mentalement ou physiquement. »

Et d’ajouter : « Nous n’avons pas d’autre choix. La sécurité de l’État passe avant tout. Nous faisons avec les moyens du bord. »

Pour rappel, Israël qui fait face à une pénurie de soldats alors que la guerre entre dans son 19ᵉ mois, a rappelé depuis mai des dizaines de milliers de réservistes pour mener une grande offensive visant soi-disant à prendre le contrôle total de la bande de Gaza.

Vague de suicides

Rappelons que déjà en mai 2024, il y a un an, le même journaliste d’investigation avait choqué l’opinion publique israélienne en révélant que des centaines de  soldats mobilisés s’étaient suicidés au lendemain de l’attaque par le Hamas, le 7 octobre 2023.

« Pour certains, écrivait-il, c’est la découverte des tueries commises par le Hamas qui les a fait craquer et passer à l’acte. Pour d’autres, c’est la démesure et l’inhumanité des représailles de Tsahal contre la population civile de l’enclave palestinienne de Gaza qui les a poussés au suicide ». Glaçant.

Omerta

Pourtant, l’armée israélienne aura tout fait pour minimiser ce phénomène en reconnaissant que « seulement quelque 35 soldats en service actif se seraient suicidés, dont 28 sur la seule année 2024 ». Des chiffres « péniblement arrachés » à Tsahal, ajoute le journaliste qui révèle également que l’armée a arrêté de détailler depuis la mort d’Eliran Mizrahi, un conducteur de bulldozer militaire Caterpillar D9 qui avait mis fin à sa vie en juin 2024 après avoir reçu l’ordre « d’aplatir vivant » des civils palestiniens. Un cran dans l’échelle de l’horreur absolue.

Or, explique l’auteur de l’article sur le suicide de soldats israéliens, les données délivrées au compte-goutte par l’armée israélienne ne prennent en compte que les soldats qui se sont suicidés après avoir été démobilisés. Mais en accumulant les chiffres de 2024 à ceux de 2025, tenus secrets par Tsahal, les sources du journal elles, décomptent au minimum une centaine de suicides depuis octobre 2023. La majorité d’entre eux issus des « plus de 17 000 réservistes et quelque 9 000 soldats d’active souffrant de troubles mentaux post-traumatiques.

Le poids de la culpabilité

Rappelons enfin qu’en parallèle de cette vague de suicides dans le rang des soldats israéliens, un mouvement « pacifiste » prend progressivement de l’ampleur depuis quelques mois : selon l’agence Associated Press (AP) , « environ 200 soldats ont signé une lettre disant qu’ils arrêteraient de se battre si le gouvernement n’obtenait pas un cessez-le-feu ». Pour quelle motivation? La manière dont « les Palestiniens ont été tués sans discernement et leurs maisons détruites ».

Toujours selon l’agence américaine, « plusieurs ont déclaré qu’on leur avait ordonné de brûler ou de démolir des maisons qui ne représentaient aucune menace et ils ont vu des soldats piller et vandaliser des résidences ».

Et de conclure : « Tous évoquent le poids de la culpabilité ». II serait salutaire d’éprouver ce sentiment rédempteur;  à condition qu’il reste un minima de compassion chez le genre humain.

L’article Des malades mentaux remobilisés par Tsahal pour combattre à Gaza? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

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