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Qu’est-ce que l’indépendance à l’ère moderne?

20. März 2025 um 13:02

Nous fêtons aujourd’hui le 69ème anniversaire de l’indépendance. C’est la date la plus importante dans l’histoire contemporaine de la Tunisie, et c’est une occasion pour évaluer le chemin parcouru depuis. Sommes-nous réellement indépendants? Une question compliquée et multidimensionnelle dans un monde qui change radicalement.

Le concept d’indépendance d’un pays a évolué au fil du temps. Dans un contexte de mondialisation, de progrès technologiques fou et d’évolution de la dynamique géopolitique, être indépendant au sens classique n’a plus de sens. Il y a une interdépendance entre les pays qui fait que nous sommes tous pris dans un labyrinthe d’interconnexions sans fin.

Aspect de la nouvelle indépendance

Si l’idée centrale de l’indépendance, basée sur la souveraineté et l’autonomie, demeure; ses implications pratiques ont changé de manière significative par rapport à ce qu’elles étaient il y a 30 ans.

La vision traditionnelle de l’indépendance d’un pays consiste principalement à contrôler son territoire, ses lois et sa gouvernance sans ingérence extérieure. Aujourd’hui, la souveraineté reste toujours centrale, mais nous participons à des organisations internationales (ONU, OMC, Union africaine, UMA, etc.) et à des traités qui exigent des compromis sur certains aspects de l’autonomie en échange d’avantages collectifs.

Sur la dernière quinzaine d’années, il y a eu beaucoup de travail sur la notion du contrôle du territoire; surtout avec les attaques terroristes qui ont secoué la Tunisie. Les autorités ont pu stabiliser la situation sécuritaire grâce à des efforts colossaux et sans faire de bruit. La confiance en l’armée nationale n’a jamais été aussi élevée.

Progressivement, le curseur est passé à la lutte contre l’ingérence extérieure. Et pour que l’on soit intellectuellement honnête, il y en avait suffisamment. Que l’on le veuille ou pas, la révolution de 2011 était spontanée; mais elle a été utilisée par les puissances mondiales pour déclencher des événements similaires dans la région.

 

… Les autorités ont pu stabiliser la situation sécuritaire grâce à des efforts colossaux et sans faire de bruit. La confiance en l’armée nationale n’a jamais été aussi élevée.

 

L’expérience démocratique a ouvert les portes devant une longue liste de tentatives d’ingérence. Pour les refermer, c’est une longue histoire et démarche qui ne sont pas faciles. Et c’est clairement le cheval de bataille des responsables actuels. Préciser où se situe la limite entre ingérence et intérêt collectif est au cœur de la mission des affaires étrangères.

Interdépendance économique

Auparavant, l’indépendance économique signifiait l’autosuffisance et une dépendance minimale à l’égard des autres nations pour les ressources ou le commerce. Avec ce qui se passe aujourd’hui, cela n’a plus quasiment de sens. La mondialisation a rendu les économies profondément interconnectées. La plupart des pays dépendent des chaînes d’approvisionnement mondiales, des investissements étrangers et du commerce international. Ce qui rend l’indépendance économique totale rare et souvent indésirable.

Ce qui nous manque est une plus grande présence des entreprises tunisiennes à l’étranger. C’est crucial et touche directement l’indépendance au sens politique. C’est dans l’intérêt de la nation d’avoir des investissements importants à l’étranger, même s’ils appartiennent à des privés.

 

Les frontières sont ouvertes devant les échanges et nous faisons partie de plusieurs alliances. Nous sommes partenaires de l’Union européenne et le pays le plus avancé dans la mise en place de la ZLECAf. Des milliers de sociétés étrangères sont installées sur notre territoire qui nous injectent des investissements mais qui rapatrient des milliards de dinars de dividendes chaque année.

Ce qui nous manque est une plus grande présence des entreprises tunisiennes à l’étranger. C’est crucial et touche directement l’indépendance au sens politique. C’est dans l’intérêt de la nation d’avoir des investissements importants à l’étranger, même s’ils appartiennent à des privés. Le choix des destinations peut être indirectement inspiré par les autorités, en signant des accords ou en trouvant des opportunités surtout dans les pays qui ont une présence similaire chez-nous. C’est du soft power qui pèse lourdement dans les équilibres de force.

Souveraineté technologique et numérique

Traditionnellement, l’indépendance était largement liée aux frontières physiques et aux ressources. La conception moderne évoque un contrôle de l’infrastructure numérique, des données et de la cybersécurité. Préserver les données personnelles de ses citoyens et de ses administrations sensibles est la vraie indépendance de nos jours.

 

Comment relever tous ces défis? La réponse est simple : par le travail indépendamment de ses orientations politiques. On aime tous la Tunisie, chacun exprimant ses sentiments à sa façon. Ne laissons pas le doute s’installer.

 

Mais est-ce possible de le faire pour la Tunisie à l’égard des géants mondiaux de la technologie et se protéger? C’est quasiment impossible et cette réponse est valable pour tous les pays du monde, y compris ceux qui ont conçu ces technologies. Une attaque cybernétique est capable de bloquer l’économie et de semer le trouble dans la sphère politique d’une nation. Il y a quelques mois, l’Etat hébreux a donné un coup fatal à la résistance libanaise à travers des bipeurs, une technologie qui n’utilise même pas internet. Que dire donc de ce que nos smartphones envoient à leurs fabricants.

Comment relever tous ces défis? La réponse est simple : par le travail indépendamment de ses orientations politiques. On aime tous la Tunisie, chacun exprimant ses sentiments à sa façon. Ne laissons pas le doute s’installer.

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