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‘‘Le chat’’ de Nadra Achour ou la solitude à deux

27. Mai 2025 um 07:56

Il y a quelques jours, le 24 mai 2025, à El Teatro, j’ai assisté à l’avant-première d’une pièce, ‘‘Le chat’’, mise en scène par Nadra Achour, inspirée d’un roman de Georges Simenon. J’ai eu l’étrange impression de regarder l’histoire à travers une vitre dépolie : floue mais familière.  

Manel Albouchi

La scénographie est simple, mais d’une justesse déconcertante : les sons des travaux extérieurs, constants, agressifs, traduisent ce qui gronde à l’intérieur. L’inconscient comme un chantier rythmé par le temps qui passe. Un fracas ininterrompu qui empêche le silence d’apaiser. L’extérieur devient intérieur. Le refoulé devient décor. 

Deux êtres, un homme et une femme (campés par Amenallah El Ghezal et Boutheïna Ferchiou), pris dans les décombres d’un lien usé. Un couple sans enfants. Une maison comme cercueil des illusions perdues. Ils s’aiment encore, peut-être. Ou ne savent plus comment ne pas s’aimer.  

Parler sans s’écouter, se regarder sans se voir

Ils s’aiment comme on s’attache à une habitude, à une douleur familière. L’attachement, disons, plus que l’amour. Ce que John Bowlby appelait l’attachement anxieux-ambivalent. Un lien qui blesse mais rassure.  

Ils se parlent sans s’écouter, se regardent sans se voir. La communication est un bruit de fond, comme celui des travaux qui ponctuent la pièce : fracas du dehors, chaos du dedans. 

La communion ? Elle a disparu. Évaporée quelque part entre le mutisme de l’un et les cris de l’autre. Il fuit dans le silence. Elle hurle pour combler l’absence. Chacun parle depuis son propre gouffre. Il n’y a plus d’espace commun. Plus de «nous». Juste deux monologues entrelacés, suspendus. 

Et puis il y a le chat, témoin silencieux. Il est l’objet transitionnel, le réceptacle de l’amour résiduel. Il est aussi le tiers exclu. La femme finit par le tuer. Symboliquement, elle détruit le seul lien encore vivant entre elle et lui. Car dans ce couple qui ne sait plus comment mourir, l’amour ne circule plus. Il stagne. Il pourrit comme un cadavre affectif. Et comme souvent, ce qui ne se transforme pas se détruit. 

Deux miroirs qui se renvoient la même image

Ce huis clos, dans la lenteur de sa démolition, parle en creux de ce que Jung appelait l’individuation : ce processus par lequel l’être devient lui-même, en dépassant les rôles, les projections, les dépendances affectives. Mais dans la pièce, l’individuation n’a pas eu lieu. Ils sont restés suspendus l’un à l’autre, comme deux miroirs qui se renvoient la même image. Le deux est resté deux, sans jamais devenir un. Et sans passage à l’unité, il n’y a pas de transcendance possible. Pas d’ouverture à l’infini. 

La pièce interroge alors une question fondamentale : que devient un amour qui n’évolue pas? Quand le lien empêche au lieu de soutenir? Quand le couple devient tombeau au lieu d’être tremplin? 

La maison, symbole du conatus, l’élan vital, l’enracinement s’effondre. Rien ne tient. Ni les murs, ni les mots, ni les regards. C’est la fin d’un cycle. Une désindividuation forcée, brutale. Un retour au chaos primitif. 

Et pourtant… il reste quelque chose : le doute, la culpabilité, l’ambiguïté. Ce ne sont pas les ruines qui touchent, c’est ce qu’elles révèlent : notre peur de la solitude, notre difficulté à nous détacher, notre besoin d’attachement, même quand il nous détruit. 

‘‘Le chat’’ n’est pas qu’un drame conjugal. C’est une parabole. Une méditation sur la finitude, sur les désirs inassouvis, sur les choix non assumés. Un miroir tendu. Et dans ce miroir, parfois, c’est Dieu qu’on cherche ou le diable ou l’ombre de soi-même. 

Car l’amour, quand il échoue à faire passage vers l’Un, nous enferme dans un face-à-face stérile avec notre propre vide. Et c’est peut-être là que commence le vrai travail. Celui de se quitter pour se retrouver. De mourir à deux pour naître seul. Pour peut-être, un jour, faire de ce Un un pont vers l’infini. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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Tunis | Lecture – Spectacle « White Spirit » à El Teatro

Von: Yusra NY
16. Mai 2025 um 23:45

L’espace El Teatro accueille le projet de lecture-spectacle White Spirit », rassemblant 6 autrices originaires de différents pays et cultures.

Six autrices invitées à explorer et à écrire librement – mais de façon située – à partir de l’impulseur « White Spirit », pour des textes articulant politique et poétique.

C’est une série de textes incisifs et percutants, faits pour l’oralité, disséquant et décapant nos relations intimes et historiques à la blanchité, à l’histoire de l’Occident et des rapports Nord-Sud, comme aux divers fantômes et esprits qui nous traversent et nous accompagnent…

Le rendez-vous de cet évènement organisé avec l’Institut français de Tunisie (IFT) est donné pour le 22 mai 2025 à 19h30 et il est également programmé le 24 mai à 18h à l’auditorium de l’Institut français de Sousse.

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Tunis | « Le Chat » en avant-première à El Teatro

Von: Yusra NY
12. Mai 2025 um 23:16

L’espace El Teatro accueille en avant-première « Le Chat » de Nadra Achour (d’après le roman de Georges Simenon) : un huis clos poignant où le silence crie plus fort que les mots

Le rendez-vous est donné pour le samedi 24 mai 2025 à 19h30 pour une durée de plus d’une heure à découvrir deux êtres enfermés dans une maison… comme leur histoire.

Les organisateurs invitent à ressentir l’intensité du non-dit à travers cette pièce et à réserver les billets sur le site dédié.

Synopsis

Dans un pavillon en banlieue, Raymond et Margot, un couple vieillissant, partagent un quotidien marqué par le silence et l’amertume. Autrefois passionnés, ils ne se parlent plus, en proie à une guerre froide domestique qui consume peu à peu leur vie. Le seul lien qui subsiste entre eux est un chat, unique confident de Raymond et cible de la jalousie de Margot.

Tandis que leur maison est encerclée par la démolition progressive de leur quartier, leur couple s’effondre sous le poids du non-dit et des rancœurs, les forçant à affronter leurs souvenirs et la solitude inévitable.

Dans cette atmosphère de déclin, les souvenirs refont surface et les émotions enfouies remontent, forçant Raymond et Margot à affronter les fantômes de leur passé et l’inexorable solitude qui les guette. Entre espoir, regret et résignation, Le Chat est une plongée bouleversante dans la complexité des relations humaines, où l’amour se mue en haine, et le silence en cri intérieur.

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