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Anne Brasseur : « Les solutions gagnant-gagnant, clé d’une coopération réussie »

14. April 2025 um 10:32

Anne Brasseur, membre du conseil d’administration de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, ancienne ministre libérale du gouvernement luxembourgeois et ancienne présidente de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, a prononcé un discours marquant lors de la célébration du 60e anniversaire du bureau de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté en Tunisie. L’événement a souligné six décennies d’engagement en faveur de la démocratie, de l’État de droit et du développement économique dans le pays.

Anne Brasseur a exprimé sa joie d’être présente, soulignant que cet anniversaire représente « bien plus qu’une chronologie. C’est une histoire, une relation de confiance, un engagement constant en faveur de la liberté et du dialogue. » Elle a rappelé que la « Tunisie a été le point de départ de l’action internationale de la Fondation, avec son premier projet à l’étranger lancé à Tunis ». Tout en déclarant : « Car, grâce à vous – nos amis et partenaires – nous avons 60 ans en Tunisie sans en avoir l’âge. »

La Fondation, présente aujourd’hui dans plus de 50 pays, reste fidèle à ses objectifs initiaux : « Faciliter le dialogue libéral, renforcer la démocratie et l’État de droit, soutenir une économie de marché équitable et défendre les droits humains. » Anne Brasseur a insisté sur le rôle crucial des équipes sur le terrain, les qualifiant « d’expertes, partenaires engagés, sources d’inspiration et, surtout, ambassadrices de la liberté. »

En outre, elle rappelle également que « notre monde traverse une période de bouleversements profonds. Disruptions et incertitudes marquent la politique mondiale, les progrès technologiques, les relations internationales. Tensions, conflits, affrontements et guerres dans de nombreuses régions marquent notre époque. Les évolutions sociétales ne suivent pas une trajectoire linéaire. Cela, le grand penseur tunisien Ibn Khaldoun l’avait déjà compris au XIVe siècle, dans son œuvre Al-Muqaddima, qui jeta les bases de la sociologie moderne. Et pourtant, nous sommes ébranlés par l’érosion de la résilience démocratique, par les effets de profonds basculements de pouvoir et par la montée d’une rivalité systémique toujours plus marquée. Nous assistons à une lutte contre la démocratie libérale, le multilatéralisme fondé sur des règles et le droit international. Ce sont des souffrances indescriptibles qui jettent une ombre douloureuse sur notre monde ».

Par ailleurs, elle a partagé ses souvenirs émus des élections de 2011 et de son expérience en tant que rapporteure du Conseil de l’Europe pour la Tunisie. Elle a témoigné de « combien d’espoir, d’attentes et de courage animaient la société tunisienne à un moment de bouleversements profonds. » Elle a ajouté que « ce courage, cette résilience, cette aspiration à la liberté, ils nous inspirent encore aujourd’hui. Et ils nous rappellent, à nous tous ici réunis, que la liberté n’est jamais acquise une fois pour toutes. Elle se vit, elle se construit, elle se défend – chaque jour. »

L’ancienne ministre a exprimé sa gratitude envers les partenaires et collaborateurs de la Fondation, soulignant l’importance de leur engagement commun. Elle a réaffirmé l’engagement de la Fondation à œuvrer pour « que les individus et les sociétés puissent s’épanouir dans la liberté, la dignité et la responsabilité. »

Et de conclure : « Les solutions gagnant-gagnant, ce sont elles qui permettent une coopération réussie. Alors que nous nous engageons ensemble dans la prochaine étape de ce parcours, je tiens à renouveler notre engagement solennel. Dans la mesure de nos moyens- qui hélas sont malheureusement de plus en plus limités – nous continuerons à œuvrer pour que les individus et les sociétés puissent s’épanouir dans la liberté, la dignité et la responsabilité. »

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Anne Brasseur : « Il n’y a pas de liberté sans responsabilité »

11. April 2025 um 11:24

Dans un contexte mondial marqué par une évolution rapide des valeurs et des structures sociales, les partis traditionnels se trouvent confrontés à des défis inédits. Ces partis, autrefois solidement ancrés dans des idéologies bien définies, doivent désormais s’adapter à une société de plus en plus complexe.

Les questions liées au divorce, à l’avortement et à l’égalité des sexes les ont contraints à réévaluer leurs positions, tandis que l’influence de l’Église a connu un déclin notable. Anne Brasseur, ancienne ministre libérale du gouvernement luxembourgeois et ancienne présidente de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, une organisation internationale basée à Strasbourg qui œuvre pour la protection des droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit, explore ces questions dans une interview accordée à L’Economiste Maghrébin. Elle y examine comment les partis traditionnels naviguent dans un paysage politique en pleine mutation. Voici un aperçu de cette interview.

Compte tenu de l’évolution politique en Europe et de la montée des partis d’extrême droite, comment les partis libéraux peuvent-ils adapter leur discours et leurs actions pour contrer l’attrait de ces mouvements populistes tout en restant fidèles à leurs valeurs fondamentales de liberté et de responsabilité?

Anne Brasseur : Au Parlement européen, l’extrême droite constitue le troisième groupe; tandis que les libéraux sont relégués au cinquième rang. On constate un affaiblissement généralisé et un attrait pour des pays comme la Hongrie ou la Slovaquie, où la situation évolue de manière inquiétante. De plus, l’observation d’autres pays membres du Conseil de l’Europe, mais non membres de l’Union européenne, comme la Serbie, nous rappelle que la liberté est un combat de tous les jours et qu’elle n’est jamais définitivement acquise. Le libéralisme est parfois mal interprété, associé à un néolibéralisme sans règles. Or, pour moi, le libéralisme est avant tout une question de liberté, mais une liberté indissociable de la responsabilité envers soi-même et envers les autres. En d’autres termes, il  n’y a pas de liberté sans responsabilité.

Il est impératif de se battre pour ces valeurs. Je constate une union des populistes à l’échelle mondiale, une sorte d’« internationale illibérale » qui se met en place. Il est donc crucial que les partis démocratiques, qu’ils soient de gauche ou plus modérés, s’unissent pour défendre ce qui est le plus précieux. Nous sommes soumis à une pression constante et devons rechercher des alliés au-delà des affinités idéologiques traditionnelles.

Nous vivons une période d’incertitude, illustrée par les volte-face de Trump en matière de taxes, avec une trêve de 90 jours dont l’issue reste inconnue. Cette imprévisibilité engendre une peur qui alimente l’extrême droite et déstabilise nos sociétés.

Il reste beaucoup à faire dans nos pays, notamment en matière d’éducation. On observe des tentatives de manipulation de l’histoire, de réécriture du passé pour servir des intérêts présents, ce qui est inquiétant. Les schémas sont toujours les mêmes : on s’attaque aux médias, à l’indépendance de la justice, en prétendant que c’est le peuple qui doit juger. Or, le jugement populaire ne peut se faire sans un cadre de règles bien établies et le respect des normes internationales. On assiste à un démantèlement du multilatéralisme. C’est l’argument utilisé aujourd’hui par Mme Le Pen, qui prétend que les 13 millions de Français ayant voté pour elle lui permettraient de s’affranchir des lois. On ne parle plus des affaires d’escroquerie, de détournement de fonds publics et d’abus de biens sociaux.

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