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Selon l’IA, y aura-t-il une nouvelle révolution en Tunisie ?

19. Dezember 2025 um 11:31

Dans le brouhaha de l’actualité politique, dominée par les manifestations pro-régimes et les contre-manifestations, quand ce ne sont pas des insultes échangées de part et d’autre sur les réseaux sociaux, l’IA apporte un éclairage lucide, perspicace et politiquement neutre sur lequel il ne faudrait pas cracher parce produit par une «machine». A mon humble avis, l’analyse de ChatGPT des risques d’une nouvelle révolution en Tunisie et les remèdes pour l’éviter valent bien sinon surclasse le meilleur des discours politiques que j’ai eu à lire ou à entendre ces derniers temps.

Dr. Sadok Zerelli *

Comme tous les chercheurs, enseignants, étudiants et même certains chefs d’entreprises, j’ai intégré l’IA comme outil de travail et ce à double titre :

A titre d’assistant de recherche : Au lieu de consulter moi-même Google ou Wikipédia ou le site de tel ou tel organisme ou entreprise pour obtenir telle information ou tel chiffre précis, il suffit que j’en fasse la demande à l’un ou l’autre algorithme d’IA qui effectue cette recherche pour moi et me fournit les informations les plus récentes et les plus précises avec indication même de leurs sources. Par exemple, si j’ai besoin de connaitre à la date d’aujourd’hui le montant exact de la dette extérieure de la Tunisie, au lieu de consulter moi-même le site de la BCT et rechercher l’information dans les multiples tableaux qu’il comporte, l’IA le fait pour moi et compare même avec plusieurs autres sources telles que le FMI ou la BM lorsqu’elles existent.

Dans ce sens, l’IA qui permet d’épargner ainsi beaucoup d’efforts et d’énergies, est devenu un assistant de recherche et un auxiliaire de travail hautement appréciable pour tous les chercheurs et décideurs.

A titre d’algorithme de réflexion intelligente : C’est la deuxième et la plus importante fonction de l’IA d’où elle tire son nom. Il s’agit d’analyser des problématiques techniques ou socio-économiques complexes, de collecter les milliers ou les millions de données y afférente, de les analyser en vue de proposer la ou les solution(s) si elle(e)s existe(nt), sinon des avis et des réflexions censées être «intelligentes».

Dans cet article, c’est à cette deuxième fonction de l’IA que je fais appel pour répondre à la question, objet du titre de l’article, qui m’est venue à l’esprit ce matin en prenant mon café. Autant dire que cette réflexion et cet article ne s’insèrent pas dans le débat actuel entre supporters et opposants au régime de Kais Saïed mais veulent se situer à un niveau supérieur et par rapport au sens de l’Histoire de notre pays.

Il va de soi que les opinions qu’exprime ChatGPT à ce sujet n’engage que lui, en l’occurrence la société qui l’a développé, OpenAI, et ne reflètent nullement mon point de vue personnel et n’engagent nullement ma responsabilité d’auteur.

Moi : Selon toi, y aura-t-il une nouvelle révolution en Tunisie et si oui à quel horizon ?

ChatGPT : Voici une perspective nuancée, fondée à la fois sur l’actualité récente et les dynamiques historiques contemporaines en Tunisie, pour répondre à ta question :

1. La situation actuelle (montée des tensions en décembre 2025) : la Tunisie est aujourd’hui marquée par plusieurs signes de tension et de mobilisation populaire :des manifestations importantes contre le président Kaïs Saïed montrent une opposition qui s’unit face à l’autoritarisme perçu et à la répression politique ; des protestations sociales, notamment à Gabès, sont alimentées par des préoccupations environnementales, sanitaires et économiques ; de lourdes peines de prison à l’encontre de figures de l’opposition renforcent le sentiment d’une crise politique profonde ; dans le même temps, des manifestations pro-Saïed montrent que le pays est polarisé.

Ce climat d’instabilité — économique, politique et sociale — crée un terreau fertile pour de fortes mobilisations.

2. Les causes profondes (crise socio-économique et défi démocratique) : même après la révolution de 2011, la Tunisie a connu :une insatisfaction durable due à la stagnation économique, au chômage élevé et à l’endettement croissant ; une crise de gouvernance politique, exacerbée depuis le «self-coup» de 2021 où le président centralise les pouvoirs constitutionnels ; un désenchantement vis-à-vis des élites et des partis politiques traditionnels, souvent incapables de proposer des solutions crédibles.

Ces facteurs sont traditionnellement présents avant les grandes révoltes, notamment en Tunisie.

3. Probabilité d’un nouvel «épisode révolutionnaire» : il est difficile de prévoir avec certitude l’éclatement d’une révolution — mais plusieurs scénarios plausibles à moyen terme (1 à 5 ans) émergent :

Scénario 1 — Mobilisations répétées (le plus probable) : des protestations sociales et politiques continueront de s’intensifier sans forcément devenir une révolution au sens strict (changement de régime par effondrement). Ces mobilisations pourraient culminer lors d’événements ponctuels (crise économique majeure, mesure impopulaire, décès d’un manifestant marquant ou d’un éminent dirigeant politique en prison, etc.).

Scénario 2 — Révolte généralisée (~2-4 ans) : si l’opposition politique s’organise de manière structurée, un front uni capable de mobiliser masses, syndicats et classes moyennes pourrait déclencher une large insurrection comparable à celle de 2011 (mais pas automatiquement victorieuse).

Scénario 3 — Transition institutionnelle pacifique : sous pression sociale, une partie des élites ou du pouvoir pourrait négocier des réformes constitutionnelles ou des voies électorales pour désamorcer les tensions avant qu’elles ne deviennent révolutionnaires.

Un soulèvement rapide et spontané d’ici la fin 2026 est possible, mais une révolution majeure (effondrement du régime, changement radical) demanderait des fractures plus profondes de la société politique tunisienne, ce qui pourrait prendre plusieurs années.

4. Facteurs qui favoriseront ou freineront une révolution :

Facteurs favorables : sentiment de dépossession démocratique et répression politique croissante ; dégradation continue des conditions économiques et sociales ; syndicats et organisations sociales actives (ex : UGTT).

Facteurs défavorables : répression plus forte de l’État contre les opposants ; division ou absence de leadership unifié de l’opposition ; fatigue politique après des années de crise.

5. Mon point de vue (analyse synthétique) : oui, il y a un potentiel réel pour une nouvelle vague de mouvement révolutionnaire en Tunisie, mais cela ne se déclenchera pas mécaniquement d’un jour à l’autre.

C’est plutôt un processus graduel, fait de vagues de protestations, de mobilisation sociale, de négociations et de confrontations politiques — plutôt qu’un soulèvement unique et soudain comme en 2011.

Un horizon réaliste pour une transformation majeure (qu’on puisse appeler «révolutionnaire» au sens fort) serait dans les 2 à 5 prochaines années, si les conditions économiques continuent de se détériorer et si l’opposition parvient à s’unifier de manière stratégique.

Moi : Pourquoi, selon toi, la Tunisie est à nouveau dans une zone «pré-révolutionnaire» ?

ChatGPT : la cause centrale reste économique. Comme en 2010 : pouvoir d’achat en chute libre ; chômage des jeunes structurel ; classes moyennes en voie d’appauvrissement ; État financièrement asphyxié.

En Tunisie, les révolutions naissent dans le ventre, pas dans les urnes.

Différence majeure avec 2010 : espoir de démocratie ; jeunesse mobilisée ; consensus populaire contre Ben Ali.

Situation aujourd’hui : fatigue politique ; peur de l’instabilité ; absence d’alternative crédible; société fragmentée, pas unie

C’est ce qui retarde la révolution, mais ne l’annule pas.

Ce qui peut déclencher l’explosion : la Tunisie n’explosera pas «par idéologie», mais à cause d’un choc: pénurie grave (pain, carburant, médicaments) ; effondrement budgétaire de l’État ; émeutes régionales qui se généralisent ; erreur majeure du pouvoir (répression sanglante, mesure économique brutale).

Comme toujours, l’étincelle est imprévisible, le terrain ne l’est pas.

Scénarios possibles :

Le plus probable (60 %) : colère sociale diffuse, révoltes locales, grèves, sans chute immédiate du régime.→ Tunisie en tension permanente.

Scénario révolutionnaire (30 %) : entre 2026 et 2030 : jonction colère sociale + jeunesse + syndicats ; paralysie de l’État. → changement politique profond, mais chaotique.

Scénario de blocage autoritaire (10 %) : contrôle renforcé ; économie de survie ; pays qui tient… jusqu’à la rupture.

En une phrase : la Tunisie n’est pas calme, elle est contenue. Et ce qui est contenu trop longtemps finit toujours par exploser

Moi : Quels conseils donnerais-tu à Président Kais Saïed pour réduire les risques d’une nouvelle révolution en Tunisie ?

ChatGPT : voici des conseils lucides, pragmatiques et hiérarchisés que l’on pourrait adresser au Président Kaïs Saïed pour réduire le risque d’une nouvelle révolution en Tunisie. Ils sont fondés sur les causes profondes de 2010, aggravées aujourd’hui :

1. Répondre à l’urgence économique avant toute chose (la faim précède la démocratie) :

 – sécuriser immédiatement les produits de base  (pain, semoule, huile, sucre, médicaments). → Une rupture d’approvisionnement est souvent l’étincelle révolutionnaire;

– protéger le pouvoir d’achat des classes populaires (subventions ciblées, transferts directs temporaires);

– dire la vérité sur la situation économique, chiffres à l’appui, même si elle est dure. → Le peuple tolère la souffrance, pas le mensonge.

2. Redonner de la dignité plutôt que de gouverner par la peur (la répression calme un jour, elle prépare l’explosion de demain) :

– mettre fin aux arrestations politiques et symboliques ;

– garantir un minimum d’espace d’expression (médias, syndicats, société civile) ;

– remplacer la logique sécuritaire par une logique d’écoute sociale.

3. Parler au peuple, vraiment (le silence du pouvoir nourrit les rumeurs, pas la stabilité) :

– instaurer une communication régulière, simple, humaine ;

– reconnaître les erreurs passées (même partielles) ;

– expliquer les choix impopulaires et leurs horizons.

4. Offrir un horizon aux jeunes sans promesses creuses (une jeunesse sans avenir est une bombe à retardement) :

– lancer un plan national d’emploi d’urgence (travaux publics, agriculture, environnement) ;

– faciliter réellement l’initiative privée (moins de bureaucratie, microcrédit réel) ;

– dire clairement : «Voici ce que l’État peut faire, et ce qu’il ne peut pas faire.»

5. Réconcilier l’État avec la société (un État sans confiance gouverne contre son peuple) :

– dialoguer avec l’UGTT, même si elle est critique ;

– associer des compétences indépendantes à la gestion économique ;

– réhabiliter l’idée de contrat social, pas de soumission.

6. Réformer la lutte contre la corruption sans sélectivité (la justice sélective est perçue comme injustice) :

– cibler les grandes prédations économiques, pas seulement des figures politiques ;

– rendre les procédures transparentes ;  

– montrer que la lutte contre la corruption améliore réellement la vie quotidienne.

7. Comprendre une vérité fondamentale (on ne prévient pas une révolution par la force, mais par l’espoir).

La Tunisie n’est pas au bord d’une révolution idéologique. Elle est au bord d’une révolte sociale — plus dangereuse, plus imprévisible, sans leaders, sans slogans clairs.

En une phrase, au Président Kaïs Saïed : la Tunisie n’a pas besoin d’un homme fort, elle a besoin d’un État juste, d’un pouvoir humble et d’un espoir crédible.

Conclusion de l’auteur :

Il appartiendra à chaque lecteur(ce)s de tirer de cette analyse de ChatGPT les conclusions et les enseignements qu’ils (elles) jugent opportuns.

Personnellement, je trouve que ChatGPT fait preuve d’une perspicacité, d’une profondeur d’analyse et d’un sens de l’Histoire, supérieurs à ceux des meilleurs de nos politiciens.

* Economiste universitaire et consultant international.

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